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Appels à contributions
Dire la guerre

Dire la guerre

LA    REVUE   ARIANE, REVUE INTERNATIONALE D'ETUDES FRANCOPHONES, lance un appel à contribution pour son premier numéro dont la publication est prévue pour décembre 2009.


THEME : DIRE LA GUERRE !

Avec le premier meurtre de l'histoire de l'humanité, celui de Caïn sur Abel, la thématique de la guerre (du conflit, de l'affrontement et du combat) est entré dans notre histoire, dans celle de l'homme. D'un siècle à l'autre, la guerre fait son lit dans les récits comme dans un espace du globe, lorsqu'elle n'embrase pas tout l'univers comme ce fut le cas avec les deux grands brasiers de 1914 et de 1944.
A leur manière, les écrivains se sont donné pour devoir face à la guerre et aux génocides : tout sauf le silence. Georges Perec aura cette belle expression dans une de ses oeuvres, il parlera de l'Histoire avec sa grande hache (ou ‘H') qui a pourfendu sa vie…
Dès lors, nous comprenons que souvent impliqués dans la guerre, les écrivains refusent d'en rester indifférents. Ce faisant, ils introduisent dans les récits qu'ils publient sur cette problématique des enjeux divers que ce numéro de revue se charge de souligner ou de rappeler, des travaux ayant été consacrés à ce thème.   

Liée à la problématique de la guerre, la revue va aborder une triple réflexion à savoir :
-    d'ordre générique : les textes consacrés à la guerre s'inscrivent presque toujours et manifestement dans le genre polémique, le pamphlet, et mettent en oeuvre une stratégie de persuasion qui fait passer de l'écriture de la guerre à une littérature de combat. Nous pensons à André Malraux par exemple, Mongo Beti, Amadou Kourouma etc… Ici entre en jeu les notions de genre, de configuration idéologique ou de littérature critique qui reprennent en écho les grandes crises politiques ou sociales et mettent en exergue les considérations formelles et une sociocritique de l'idéologie. Dans cette croisade contre les haines déchaînées, l'auteur engage une paradoxale apologie de la violence qui allie les paroles visionnaires (genre prophétique) à la scatologie ou autres formes de violence verbale, rageuse pour dire la morgue et le mal de vivre. C'est un appel à l'entrée en guerre par la plume des écrivains. Ici se pose la question de la relation entre la littérature de combat, la littérature policière (ou toute autre) et la littérature tout court. Pourquoi écrit-on ? Comment se pose l'écriture par rapport au chaos ? Yasmina Khadra et autres…

-    Mais aussi, l'aventure de l'écriture, celle des textes de guerre n'est pas une simple détermination esthétique : elle dévoile sa triple dimension idéologique, poétique et existentielle. De cette observation esthétique peut se dégager une réflexion d'ordre imaginaire dans les textes où des figures archétypales sont glorifiées ou disqualifiées. Ainsi les références constantes au chef (de la nation) (Allah, Churchill d'Angleterre chez A. Cohen, Napoléon chez Stendhal, Chaka Zulu, Soudjata Keita…) ouvrent à une perspective mythographique qui étudie les figures mythiques sous-jacentes ou expressément présentes dans les textes, roman familial, roman du pouvoir et paradoxalement roman du bestiaire (Et les Chiens se taisaient (Césaire), Temps de chien (A. P. Nganang)….

-    Le texte de guerre suppose enfin une construction performative de la littérature. Il n'a plus de valeur de description ni de prescription mais d'accomplissement. Car la guerre révèle au peuple ou à l'individu, la vérité générale, le secret de sa constitution et de sa culture. Car paradoxalement, la guerre peut être motivée par de réelles justifications : la survie ou le ‘surdéveloppement', entre autres.  L'écriture de la guerre apparaît donc parfois comme un espace de coïncidence entre le vécu et l'écrit, l'un voulant et reflétant systématiquement l'autre (Céline, Maurois, Giono sans oublier la croisade des auteurs africains pour dire la guerre du Rwanda…). Se pose ainsi une réflexion d'ordre historique : la littérature et l'Histoire.

Cadre et les axes de recherche possibles :

- Le fonctionnement et les enjeux des fictions de guerre : les contributions à caractère linguistique peuvent rendre compte des facettes multiples du phénomène de la guerre et de son écriture ;   
- Les rapports entre narration et description, les modes de représentation, la question du « réalisme », les valeurs véhiculées, l'étude des procédés d'écriture et des structures propres peuvent se profiler comme axes de recherche importants, parmi bien d'autres.
- approche théologique ;
- approche philosophique, sociologique ;
- approche historique ;
- approche stratégique (théorie militaire, art de la guerre)
- approche économique ;  
- approche psychanalytique, mythologique ;
- Les relations du littéraire et du monde, de la praxis, de l'Histoire.
- De ce point de vue, la question de l'événement telle qu'elle est posée par, dans, et à la littérature semble riche de lectures croisées et de découvertes possibles. On peut aussi proposer une problématisation de la notion d'événement.

Mots clés : Littérature et guerre ou guerre des littératures (la littérature ou la vérité des vaincus) - Le pamphlet - Littérature de combat - Esthétique/rhétorique de l'horreur, du sang, de la douleur, de la violence – Ecriture guerrière.

Les propositions de résumés (15 lignes environ) et une brève notice bio-bibliographique sont attendues au plus tard le 30 Juin 2009.  

CONTACTS :

            Pr. Alice  Delphine TANG: tangdelphine@yahoo.fr
      Pr. Alphonse TONYE : ajtonyecm@yahoo.fr
            Dr. Patricia  BISSA ENAMA : bissaenama@yahoo.fr


N.B. Dates à retenir :
30 juin 2009 : recevabilité des résumés.
10 juillet 2009 : réponses pour la sélection des résumés.
30 septembre 2009 :recepton des articles
30 octobre 2009 :réponses définitives après l'expertise des articles.
30 décembre 2009 :publication de la revue.