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Déployer le texte biblique. Les trames arborescentes et l'exégèse de la Bible de l'Antiquité au Moyen Âge (Paris)

Déployer le texte biblique. Les trames arborescentes et l'exégèse de la Bible de l'Antiquité au Moyen Âge (Paris)

Publié le par Romain Bionda (Source : Trames arborescentes)

Trames arborescentes
Journée d’étude spécialisée
06 février 2018

Déployer le texte biblique. Les trames arborescentes et l’exégèse de la Bible de l’Antiquité au Moyen Âge

Né en 2015, le projet Trames arborescentes a pour vocation de favoriser, à travers des groupes de travail et des journées d’étude, la rencontre de chercheurs dont l’arbre et l’arborescence sont au centre ou en périphérie des travaux. Une journée d’étude spécialisée, consacrée à l’usage des trames arborescentes dans l’exégèse biblique, aura lieu le 6 février 2018.

De l’arbre de la connaissance du bien et du mal en Genèse 2-3 à l’arbre de vie en Apocalypse 2, du chêne de Mambré en Genèse 12 au figuier maudit par Jésus en Marc 11, l’arbre est omniprésent dans les récits bibliques. C’est également comme image littéraire que l’arbre occupe une place majeure dans la Bible, que ce soit dans des récits de rêve comme le songe de Nabuchodonosor en Daniel 4, dans des paraboles comme celle du grain de moutarde en Matthieu 13 ou dans des poèmes comme le Psaume 1.

Or, dès ses débuts, l’exégèse biblique a fréquemment recours à l’image métaphorique, potentiellement structurante, de l’arbre et/ou de l’arborescence. En effet, l’arbre apparaît dans des commentaires de passages bibliques, comme Genèse 15, 2 pour lequel Philon d’Alexandrie fait intervenir la métaphore des graines, des racines et du tronc (Quis rerum divinarum heres sit, 34) ou I Corinthiens 15, dont Origène développe l’image végétale pour défendre la réalité de la résurrection (Contre Celse V, 18). Par-delà cet usage métaphorique, l’exégèse a également recours à l’arbre en tant que mode d’ordonnancement du texte, dont les étapes s’organisent selon une structure arborescente. 

Cette double réalité imprègne également la production visuelle d’images. De fait, la primauté que la culture du xiie siècle accorde à la vue a pour cause et conséquence d’exploiter activement tous les ressorts de l’imagination, notamment ceux qui rendent possible la production mentale de nouvelles images, de nouvelles associations d’idées et, par là, de nouveaux sens. Ainsi naît la pratique de plus en plus répandue de l’exégèse visuelle, qui consiste en la quête d’une signification supérieure via le rapprochement signifiant d’une image et d’un texte. Héritière directe de l’intérêt que le xie siècle accorde aux arts libéraux, que la pensée augustinienne considère comme une propédeutique de l’exégèse chrétienne, l’exégèse visuelle progresse aux côtés de l’exégèse textuelle. Les structures arborescentes y opèrent comme des schémas heuristiques : en distinguant des idées et des concepts ou en permettant des rapprochements, au moins spatiaux, entre les éléments qu’elles contiennent, ces structures garantissent à celui qui les regarde/lit de comprendre la trame qui sous-tend le texte biblique.

Nous accueillerons pour cet événement toute contribution portant sur l’exégèse textuelle ou visuelle de l’Antiquité à la fin du Moyen Âge. Nous pourrons notamment nous demander :

  • Quelles sont les modalités et les caractéristiques des structures arborescentes et des usages de l’image de l’arbre dans l’exégèse ?
  • Existe-t-il à ce titre une spécificité de chacun de ces deux modes d’exégèse ou présentent-ils l’un et l’autre un fonctionnement commun ? Qu’en est-il de documents qui mêlent exégèse textuelle et visuelle ?
  • Quelle est l’efficacité heuristique de ces structures arborescentes et de ces usages de l’image de l’arbre et en quoi distingue-t-elle ces textes et images d’autres œuvres exégétiques ?
  • Ces modalités d’exégèse correspondent-elles à d’autres usages, religieux ou profanes, des trames arborescentes ? Quelles sont leurs origines ?
  • Quels liens l’image de l’arbre et les structures arborescentes qui interviennent dans l’exégèse entretiennent-elles avec les mentions de l’arbre dans la Bible elle-même ?
  • La Bible ne contient-elle pas déjà des commentaires de textes précédents, bibliques ou non, utilisant l’image de l’arbre ou organisés de manière arborescente ?

Les propositions de communication, d’une page maximum, doivent être envoyées avant le 15 décembre 2017.

Contacts :

Naïs Virenque
nais.virenque@univ-tours.fr

Antoine Paris
antoine7.paris@wanadoo.fr

Sergi Sancho Fibla
ssfibla@gmail.com

https://trarborescentes.sciencesconf.org/