Essai
Nouvelle parution
D. Meyer-Bolzinger, La Méthode de Sherlock Holmes, de la clinique à la critique

D. Meyer-Bolzinger, La Méthode de Sherlock Holmes, de la clinique à la critique

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Dominique Meyer-Bolzinger)

Compte rendu publié dans Acta fabula : "« Ça peut toujours servir » : bricolage & déchiffrement" par Barbara Métais-Chastanier.

 

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Dominique Meyer-Bolzinger, La Méthode de Sherlock Holmes, de la clinique à la critique

Paris : Campagne Première, 2012.

228 p.

Prix 20EUR

Présentation de l'éditeur  :

Sherlock Holmes est bien plus qu’un personnage de roman, il est devenu un mythe du XXe siècle. Comment expliquer ses succès ? Par sa méthode d’investigation, qui fait de lui un bien étrange expert, à la fois savant et sorcier. On le prétend scientifique, mais ses enquêtes sont avant tout des affaires de médecins : le détective ressemble en effet à un praticien fin-de-siècle, au point qu’on a pu ajouter la figure de Charcot aux côtés des modèles habituellement évoqués par la critique. Sa méthode est non seulement une aventure sémiologique qui se déroule au sein du paradigme indiciel octroyant valeur et signification à l’ignoré, au minuscule, mais elle constitue surtout un vibrant plaidoyer du médecin Conan Doyle pour la clinique qu’il sentait menacée par les progrès scientifiques de son temps. Aussi reconnait-on dans la méthode de Sherlock Holmes le coup d’œil anatomoclinique, la triade hippocratique, le dialogue clinique et le diagnostic différentiel. Et on retrouve ce modèle clinique, transformé, parfois détourné, chez ses successeurs, notamment Hercule Poirot et le commissaire Maigret. Ainsi caractérisées dans leurs enjeux méthodologiques, les enquêtes de Sherlock Holmes apparaissent alors comme une magistrale leçon d’interprétation, où est soulignée l’alliance entre la construction du récit et l’élaboration d’un savoir.

Dominique Meyer-Bolzinger est maitre de conférences à l’Université de Haute-Alsace (Mulhouse) où elle enseigne la littérature française du XXe siècle. Spécialiste reconnue du roman policier, elle s’intéresse tout particulièrement à l’enquête, tant du point de vue des méthodes d’investigation fictive qu’en ce qui concerne sa présence insistante dans la littérature contemporaine. Sensible aux questions de mémoire, elle a publié de nombreux articles sur la littérature policière, mais aussi sur Modiano et Simenon.

Publications récentes :

« Castel clos, flaque claire : les silences de Modiano », Sigila n° 27, printemps-été 2011, p. 95-104.

« Les enquêtes de Maigret », in Georges Simenon. De la Vendée aux quatre coins du monde, Somogy, éditions d’art, 2011, p. 118-124.

« L’hypertrophie du voir dans le roman policier », in Frédérique Toudoire-Surlapierre, (dir.), « Voir / être vu. Réflexions sur le champ scopique dans la culture et la littérature européenne », Éditions L’improviste, 2011, p. 247-256.

« La maison : un lieu de mémoire ? », in Anne-Yvonne Julien (dir.) Modiano ou les intermittences de la mémoire, Hermann Éditeurs, 2010, p. 201-218.

« L’écriture policière de Modiano, ou l’enquête en suspens », in Gilles Menegaldo, Maryse Petit (dir.), Manières de noir. La fiction policière aujourd’hui, Presses universitaires de Rennes, 2010, p. 265-277.

« Savoir et intuition dans le roman policier », Isabelle Boof-Vermesse, Kornelia Slavova (dir.), Genre-genre(s)/Gender-genre, Sofia, St Kliment Ohridksi University Press, 2010, p. 104-115.