Essai
Nouvelle parution
D. Jullien, Les Amoureux de Schéhérazade: variations modernes sur les Mille et Une Nuits

D. Jullien, Les Amoureux de Schéhérazade: variations modernes sur les Mille et Une Nuits

Publié le par Marie de Gandt

Compte rendu publié dans Acta fabula : "La nostalgie des Mille et une nuits" par Carole Boidin. 

Dominique Jullien, Les Amoureux de Schéhérazade. Variations modernes sur les Milles et une nuits

Genève : Droz, 2008.
224 p.
ISBN 9782600012539
prix  EUR 47.06

Présentation de l'éditeur:
Aucunautre livre, hormis peut-être la Bible ou L'Odyssée, n'a imprégné aussiprofondément la littérature que les Mille et une nuits depuis leurapparition en Occident sous la plume de leur premier traducteur,Antoine Galland. De Proust à Salman Rushdie, de Balzac à NaguibMahfouz, tant d'écrivains amoureux de Schéhérazade partagent cetteambition: réinventer, sans les imiter, les Mille et une nuits. De làl'inépuisable variété de ces réécritures modernes, qui toutesressemblent au modèle sans pour autant se ressembler entre elles.
Pourtant,dans cette profusion, quatre courants dominent, fournissant les quatrevolets de la présente étude. La lecture politique des Nuits: le premierchapitre, “Le prince déguisé, symbole politique et motif poétique”,s'attache à un motif qui fera fortune dans le roman populaire du XIXesiècle, celui du héros princier qui, à l'instar du calife HarounAl-Raschid, se déguise en homme du peuple pour faire le bien. Lalecture esthétique: le deuxième chapitre, “Schéhérazade fin-de-siècle”,analyse la réception de la traduction Mardrus dans le milieu littéraireet culturel de la Belle Epoque. La lecture féministe: le troisièmechapitre, “Schéhérazade s'émancipe”, montre le rôle-clef de la versionMardrus dans les lectures féministes qui se développent à partir desannées vingt, aboutissant à la romancière Assia Djebar et à saréécriture pessimiste des Nuits dans le contexte de la montée del'islamisme. La lecture introspective: à travers une analyse duPortrait de l'artiste en jeune singe, variation autobiographique deMichel Butor sur l' “Histoire du second calender”, le quatrièmechapitre, “Schéhérazade au miroir: l'aventure introspective”, se penchesur une tradition interprétative qui voit dans les contes une aventureintérieure, une image du processus créateur. Voici donc, de Restif àButor, l'histoire de la réécriture française des contes arabes.