Essai
Nouvelle parution
D. Bogojevic, L'Imaginaire du Monténégro dans la littérature de voyage au XIXe siècle et au début du XXe siècle    

D. Bogojevic, L'Imaginaire du Monténégro dans la littérature de voyage au XIXe siècle et au début du XXe siècle

Publié le par Laure Depretto (Source : laurine quetin)

 D. Bogojevic, L'Imaginaire du Monténégro dans la littérature de voyage au XIXe siècle et au début du XXe siècle

Paris: Le Manuscrit, coll. "Réseau Lumières"

2011

  • EAN13 : 9782304038385.
  • Prix: 17,90 euros

Présentation de l'éditeur

Il semble bien que le Monténégro et le peuple monténégrin
aient été en France et sans doute en Europe - Venise excepté - l’objet
d’une découverte et d’une identification tardives. Aux lendemains de
la Révolution, au cours des guerres impériales, Vialla de Sommières
se heurte, au bas des murailles de Raguse, à la résistance farouche des
Monténégrins. Le militaire philosophe, formé aux leçons des Lumières
et de Voltaire, découvre qu’il n’est nul besoin de changer de continent
pour découvrir des peuples inconnus. En même temps qu’il découvre
- comme tant d’autres dans les pays envahis par les armées de Napoléon -
que la liberté et sa défense ne sont pas le monopole des peuples qui
se perçoivent comme les plus avancés sur la voie du progrès. En ce
sens, pour Vialla de Sommières et sans doute pour ses lecteurs, le
Monténégro archaïque, guerrier et religieusement fanatique - mais aussi
passionnément libre - constitue bien une surprise de l’histoire. Tout
autant que l’indomptable Espagne.

Le discours sur la singularité du Monténégro et de son peuple
repose par ailleurs sur des stéréotypes que les écrivains voyageurs
semblent presque systématiquement reconduire au cours du XIXè
siècle : les Monténégrins sont un peuple intégralement guerrier aux
comportements militaires originaux parce que pleinement adaptés au
milieu, un peuple qui s’est ancestralement doté d’un système politico-
religieux quasi imperméable à la modernité, un peuple rural, rude,
frugal, aux moeurs et aux valeurs toutes patriaracales, un peuple où la
prééminence de l’honneur et de la foi n’hypothèque pas le sens de la fête,
de l’indolence et du jeu.

Mais ces thématiques qui interfèrent pour une large part avec le
discours traditionnel de l’utopie et où peuvent se lire de nombreuses
réminiscences rousseauistes, ne sont peut-être pas l’essentiel.