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Correspondances : vers une redéfinition des rapports entre la littérature et les autres arts

Correspondances : vers une redéfinition des rapports entre la littérature et les autres arts

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Zieger, Karl)

 

XXXIIIe Congrès de la SFLGC (Société Française de Littérature générale et comparée), Valenciennes, 28 - 30 septembre 2005
Correspondances : vers une redéfinition des rapports entre la littérature et les autres arts


Les sons, les couleurs et les paroles se répondent-ils encore ? Cette variation sur une pensée hoffmannesque et baudelairienne a retrouvé toute sa pertinence de nos jours. A une époque où les diverses formes de la création artistique doivent faire face, d'une manière ou d'une autre, à la multiplicité des médias désormais à leur disposition, il n'est peut-être pas inutile de reposer la question, comparatiste entre toutes, des rapports qu'entretient la littérature avec les autres arts. Car il suffit de jeter un regard rapide sur la création artistique actuelle pour constater que, tout comme les différents genres littéraires, les genres picturaux, plastiques, musicaux et cinématographiques (la liste n'est pas exclusive) subissent, sous l'influence des médias, des transformations évidentes et parfois profondes. Or, les esthétiques dont celles-ci découlent restent, dans de nombreux cas, encore à dégager. L'un des objectifs du congrès consistera donc en l'analyse de la convergence - ou de la divergence - des options esthétiques des créateurs de tous domaines. Il faudra plus particulièrement s'interroger sur ce qui demeure de la communauté d'idées et d'intérêts entre ce qu'on appelait jadis les beaux-arts et les belles-lettres, à un moment où la validité de ces deux termes n'est plus acquise.
A cette transformation des conditions - et des supports techniques - de la création correspond bien entendu une modification des attentes du public. Ou plutôt des publics : les « récepteurs » se caractérisent désormais par une fragmentation, ou à tout le moins par une diversité auparavant inconnue, voire inconcevable. Or, les comparatistes se trouvent, par le passé de leur discipline comme par leurs méthodologies, particulièrement bien placés pour examiner le phénomène d'une réception multiple et variée. Ils connaissent aussi ces réceptions qui sont d'abord des interactions, et que les historiens de l'art baptisèrent, il y a déjà un siècle, les « Wechselwirkungen » : influences et réactions réciproques qui assurent, malgré tout ce qui les sépare, la solidarité des arts.


A côté de cette réflexion sur les sources, les buts et les aboutissements des arts de notre temps, il convient aussi de réexaminer, à la lumière de la pluralité des positions esthétiques des dernières décennies, quelques questions-clé sur l'interaction des arts depuis l'antiquité. Les courants et les controverses esthétiques du passé proposent des paradigmes encore pertinents et sans doute indispensables à ceux qui cherchent à comprendre les enjeux de la création depuis une cinquantaine d'années. Nous accordons donc la part qui s'impose à la reconsidération des débats dans lesquels, au fil des siècles, se sont précisées des esthétiques et se sont justifiées des oeuvres. Ce passé, qui est aussi notre présent, ressurgira abondamment dans les différents ateliers qui accueilleront des approches de toutes provenances.


Les sujets des ateliers sont indiqués ci-dessous à titre provisoire et sont, évidemment, modifiables selon la nature des propositions qui nous parviendront. Ils s'entendent surtout comme des invitations soit à repenser des catégories et des concepts communs à plusieurs arts, soit à reformuler la question de la spécificité du domaine littéraire face aux particularités d'autres champs de création. C'est ainsi que la composante historique du congrès - que nous souhaitons aussi forte que la partie contemporaine - pourra contribuer, par le rappel de débats et de développements anciens mais pas dépassés pour autant, à mieux situer les prises de position et les partis pris d'aujourd'hui.
Surtout, le congrès abordera ces questions autour d'un certain nombre d'axes - suffisamment précis pour éviter la disparité, suffisamment souples pour refléter la diversité et la richesse des recherches comparatistes en France et en Europe.


ATELIERS ENVISAGES
(modifiables en fonction des propositions de communication)

1)Littérature et médias (nouvelles ou renouvelées) :
écritures radiophoniques et télévisuelles,
adaptations cinématographiques, vidéo, internet. Le rêve de « l'oeuvre d'art total »...
2)Critique littéraire - critique d'art - critique musicale
3)Théorie littéraire, théories esthétiques, rhétorique des arts
4)Son et lumière : l'expression de la perception des sons et de la lumière dans la littérature
5)Temps et espace, mouvement et immobilité
6)Anciens et modernes, académies et avant-gardes
7)Transpositions, traductions, mises en espace ou en musique
8)Autonomie et interdépendance des arts
9)Artistes dans les textes, textes des artistes


Les propositions de communications (titre et résumé d'une vingtaine de lignes) sont à adresser d'ici le 1er décembre 2004 à Chris Rauseo ou à Karl Zieger, soit par voie postale à :
Université de Valenciennes, Faculté de Lettres (FLLASH), Le Mont Houy, F-59313 Valenceinnes - Cedex 9,
soit par courrier électronique à : chrisrauseo@web.de ou à Karl.ZIEGER@wanadoo.fr
La langue de travail est le français, mais des propositions en allemand, anglais, espagnol ou italien sont les bienvenues.
Le Comité scientifique du Congrès est composé de Mmes Valérie Deshoulières, Joëlle Prungnaud, Elisabeth Rallo-Ditche, Evanghelia Stead ainsi que de MM. Jean-Louis Backès, Pierre Brunel, Yves Chevrel, Alain Montandon, Chris Rauseo et Karl Zieger.