Colloque International "Colonial et postcolonial dans la littérature italienne des années 2000"
5-7 mai 2011
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Aujourd'hui, le terme « postcolonial » ne renvoie ni à un secteur disciplinaire spécifique, ni à une zone géopolitique limitée, ni même à un système littéraire précis, défini par des fondements linguistiques ou nationaux ; il ne semble pas non plus se rapporter à une période historique donnée. Même s'il ne faut pas sous-évaluer les spécificités que le terme « Postcolonial » prend progressivement dans chaque pays, il tend à désigner notre époque, le temps présent, en ouvrant toutefois de nouvelles perspectives. Des perspectives qui traversent en diagonale disciplines, pays, histoires et littératures, et qui obligent à repenser les catégories et les méthodes, sur la base d'une critique définitive de l'impérialisme colonial, de l'expansionnisme et des nationalismes - des blessures d'où naît toute réflexion postcoloniale -, et dans l'urgence de redonner la parole à l'autre, au différent, au subalterne.
Le colloque Colonial et postcolonial dans la littérature italienne des années 2000 a pour objectif de mettre la production littéraire italienne la plus récente à l'épreuve du postcolonial.
En effet, ces dernières années, l'Italie a vu aussi se multiplier les publications d'écrivains des anciennes colonies italiennes, ou venant de zones à forte influence économico-politique italienne, dans un contexte d'un flux migratoire de plus en plus dense ; l'expérience coloniale, en tant que thème de narration, a commencé à traverser les pages de nombreux écrits ; la réflexion historique a à nouveau pris en compte la période coloniale italienne, en réagissant à une longue période de refoulement ; l'idée d'identité nationale, unitaire et homogénéisante, est entrée en collision avec les poussées locales et les poussées globalisantes, les métissages et les hybridismes ; enfin, les études postcoloniales, dont la diffusion était à l'origine exclusivement anglophone, ont renforcé leur présence dans les librairies et dans les universités en alimentant de l'intérieur la réflexion sociologique, politique et littéraire et en partageant un territoire et souvent des objectifs avec le plus grand ensemble des études culturelles, de genre, de frontière, de migration.
Quand et comment se servir alors de la catégorie « postcoloniale » pour lire la littérature italienne récente ? À partir de quelles perspectives ? Par rapport à quelles définitions (ou redéfinitions) de genre, style, langue, codes et façons ? Avec quelles répercussions sur le système littéraire national (canon, littérature nationale), sur le système de production (traduction, édition), de diffusion et de réception des lettres ? Comment insérer l'expérience littéraire italienne dans le plus large panorama littéraire mondial ?Ce sont là quelques questions parmi d'autres qui feront l'objet de discussions lors du colloque.
Projet scientifique et organisation :
Silvia Contarini, Giuliana Pias, Lucia Quaquarelli (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Comité scientifique international :
Silvia Albertazzi (Università di Bologna, Italia), Giulio Angioni (Università di Cagliari, Italia), Vincenzo Binetti (University of Michigan, USA), Margherita Marras (Université d'Avignon, Francia), Christophe Mileschi (Université Paris Ouest Nanterre, Francia), Hanna Serkowska (Università di Varsavia, Polonia), Luca Somigli (University of Toronto, Canada), Monica Jansen (Université d'Utrecht, Paesi Bassi).
Collaborent à l'organisation :
Francesca Bertino, Laura Nieddu, Ramona Onnis, Teresa Solis, (doctorantes à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense)