Dans le cadre du colloque international sur les rapports entre la littérature et la danse qui se déroulera à Vérone les 4 et 5 décembre 2008, une place vient de se libérer. Les organisateurs seraient heureux de prendre en considération toute nouvelle proposition de communication pertinente par rapport au projet scientifique.
Les communications doivent durer 40 minutes y compris l'éventuelle projection d'extraits audiovisuels et donneront lieu à une publication courant 2009. La venue des intervenants et leur séjour à Vérone durant le colloque sont pris en charge par les organisateurs.
Merci d'envoyer vos propositions avant le 20 octobre 2008.
Pas de mots.
De la littérature à la danse
[Actes parus en 2010]
La connivence entre littérature et danse est antique et plurielle. Une bibliographie assez vaste existe concernant les écrits littéraires inspirés par l'art chorégraphique ou l'inscription dans le texte des formes multiples de la danse sociale et théâtrale. Moins explorées, en revanche, sont les interactions entre texte littéraire et chorégraphie à partir des réalisations scéniques, et c'est justement ce type de corrélation entre les arts que notre colloque se propose d'approfondir.
On étudiera en particulier le destin des livrets écrits par des auteurs français pour le théâtre dansé et les collaborations entre écrivains, chorégraphes et danseurs, voire les transpositions chorégraphiques – réalisées dans quelque pays que ce soit – d'oeuvres appartenant au patrimoine littéraire français.
Il s'agira d'interroger les dynamiques et les enjeux du passage d'un code à l'autre, des mots écrits aux corps en mouvement. Comment un texte se transforme-t-il en spectacle dansé, un spectacle qui n'est pas une illustration servile de l'oeuvre, mais une réécriture analogique, une transfiguration esthétique ou une interprétation métalittéraire, et surtout une forme autonome, qui suit sa rhétorique particulière ? Il sera intéressant par exemple d'élucider comment certaines composantes d'un texte littéraire – description, récit, dialogues, figures - se traduisent par exemple en décors et costumes, en gestes et en pas. On pourra encore vérifier les variations de la fable, l'utilisation d'un titre-programme ou de personnages archétypaux qui, à partir d'un texte connu, orientent l'horizon d'attente et facilitent le déchiffrement des indices visuels. En renversant la perspective, cela nous conduira également à réinterroger le texte à partir de la recréation chorégraphique à laquelle il a donné lieu. Entre littéralité et abstraction, c'est donc l'ensemble de correspondances et d'écarts par lesquels la chorégraphie intègre et transcende le contenu émotionnel et conceptuel de l'oeuvre littéraire qui retiendra notre attention.
En ouverture du colloque, des interventions qui présentent ces relations interartistiques, selon une optique esthétique, épistémologique et herméneutique, nous fourniront un encadrement clarifiant les implications strictement techniques, scéniques et musicologiques du sujet.
Les contributions successives, qu'on souhaite accompagnées d'extraits audio-visuels, seront subdivisées en sections correspondant aux périodisations majeures de l'histoire de la danse, ce qui permettra, au gré des propositions des intervenants, d'aborder des formes aussi diverses que le ballet de cour, la comédie-ballet ou la tragédie-ballet, le ballet d'action, le ballet romantique, les différentes réalisations de la danse moderne et contemporaine entre autres.
Critiques littéraires et professionnels de la danse sont donc conviés à constater et rénover le plaisir de l'intertexte tout particulier qu'engendre la fécondation mutuelle des codes littéraire et chorégraphique.
Laura Colombo et Stefano Genetti
laura.colombo@univr.it
stefano.genetti@univr.it