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La littérature africaine : une littérature de force majeure ?

La littérature africaine : une littérature de force majeure ?

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Marie-Rose Abomo-Maurin)

         Université de Yaounde I - Faculté des lettres et sciences humaines

département de Littérature et Civilisations africaines

PREMIER COLLOQUE INTERNATIONAL « JEUNES CHERCHEURS »

DEPARTEMENT DE LITTERATURE ET CIVILISATIONS AFRICAINES

DU 2 AU 4 MAI 2013

LA LITTERATURE AFRICAINE : UNE LITTERATURE DE FORCE MAJEURE ?

APPEL À COMMUNICATIONS

La littérature, on le sait, est l’expression d’une époque dans sa réalité socioculturelle, ses engagements politico-idéologiques, ses aspirations théologico-spirituelles, tels que sentis ou consentis par les écrivains. La littérature se veut donc une inscription esthétique d’un peuple dans le temps officiel (celui qui définit son existence en en suggérant les critères et les modèles d’évaluation) ou, plus exactement, une (re)écriture stylisée de ce temps, c’est-à-dire de cette Histoire qui, de plus en plus, abuse de la confiance du peuple en ignorant qu’elle n’est que la linéarisation de son être-au-monde.

La littérature africaine particulièrement, née d’un besoin d’affirmation existentielle de l’âme noire, a toujours entretenu, avec l’histoire officielle, des rapports en demi-teinte. Les points nodaux de l’Histoire du continent noir ont également servi d’abscisses par lesquelles passe la trajectoire esthétique de la fiction africaine.

De la sécularisation assimilationniste de la colonisation à la libéralisation assujettissante de la mondialisation, le parcours historique de l’Afrique a généré une littérature militante ou de force majeure dont les modalités sont fonction, entre autres, de l’époque, du statut de l’écrivain, du genre littéraire, bref du champ littéraire dans lequel chaque écrivain est engagé ou embarqué par des contingences historiques. C’est dire que l’esthétique africaine se définit dans ce commerce (de dupes ou de franchise ?) entre le texte et le contexte, l’oeuvre n’étant très souvent que la textualisation de la société et la société, autant que possible, la contextualisation de l’oeuvre.

La mise en évidence de la littérature africaine en particulier a permis de percevoir une certaine évolution de la pensée et des idées en Afrique. Au fil du temps, les appellations, les écrivains, les thématiques, les frontières, etc., ont évolué, traduisant ainsi la dynamique qui habite cette entreprise de l’esprit. De plus, la littérature africaine s’exporte et se vend. L’Afrique a donc « une » littérature, peut-on affirmer. Cependant, la régionalisation du continent (sur les plans politique et économique), ou encore sa scission entre Afrique blanche et Afrique noire, entre les différentes Afriques francophone, anglophone, lusophone et hispanophone semble porter un coup à cette affirmation. L’Afrique a-t-elle, en effet, UNE littérature ? a-t-elle UNE histoire ?

Ce colloque dont la spécificité est qu’il est réservé aux jeunes chercheurs (étudiants en Master, Doctorat et jeunes docteurs) veut réexaminer les rapports entre histoire et littérature africaines à l’aune des jeux poétiques et des enjeux politiques. Il  ne s’agira plus, comme la plupart du temps, de se limiter à la recherche des valeurs esthétiques nationales ou régionales dans le texte africain. Il ne sera non plus question de faire simplement un état des lieux de cette littérature, mais de repenser en profondeur la signification des textes africains par rapport à l’époque (notamment celle qui correspond à l’histoire moderne de l’Afrique, c’est-à-dire de 1945, fin de la Deuxième guerre mondiale, à 1960, date de naissance de la plupart des Etats africains, et de 1960 à nos jours),  aux formes toujours en perpétuelle mutation, aux valeurs transmises au fil du temps, et à l’écriture même, comme traits caractéristiques de leur singularité. L’on n’oubliera pas, dans une perspective transversale, d’étudier les relations que cette littérature entretient avec d’autres cultures : sa fonction transculturelle.

À travers le regard neuf des jeunes chercheurs, regard cependant critique et constructif, il est question de suivre l’évolution de cette littérature en feuilletant les pages de l’Histoire qui en constitue le substrat fondamental et d’évaluer la dynamique de cette histoire en relisant les paroles des auteurs consignées dans l’espace des oeuvres littéraires. L’objectif de ce colloque consiste  à mener une réflexion approfondie et objective, plurielle et novatrice, sur la littérature africaine en tant que création artistique, mais également comme facteur important  et indéniable du développement durable (dont le rapport avec le temps dynamique n’est plus à démontrer) de l’Afrique et à proposer de nouvelles données stratégiques pour l’essor de cette dernière.

Cette relecture peut se faire selon les axes suivants :

1- L’écriture des pionniers : style, thèmes, vision ;

2- Les genres littéraires : figures poétiques et configurations idéologiques ;

3- La question du genre : écriture(s) féminine(s) et écriture au féminin ;

4- L’écriture africaine : rupture, transversalité, transgénéricité et transcontinentalité ;

5- L’écriture rouge : la littérature face à l’« irreprésentable » (génocide rwandais, guerres) ;

6 - La littérature de part et d’autre du Sahara : le Maghreb / l’Afrique noire ;

7 - Littérature écrite / littérature orale : rupture ou continuité ?

8 - La critique africaine et camerounaise : référents culturels ; modèles théoriques ; démarches épistémologiques ;

9 – La réception de cette littérature : de la personnalité du lecteur de la production africaine.

Les propositions de communication d’une page, maximum, sont recevables jusqu’au 15 novembre 2012, aux adresses électroniques suivantes :

colloquejeuneschercheurslcayde1@yahoo.fr, littafric@gmail.com