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L’image & son dehors : contours, transitions, transformations

L’image & son dehors : contours, transitions, transformations

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Markus ARNOLD )

Colloque international : « L’image et son dehors : contours, transitions, transformations »

6-7 mai 2015

Ecole supérieure d'Art de La Réunion

Appel à communication

 

Le laboratoire « Arts, paysages, insularité » (A.P.I.) de l’École Supérieure d’Art de La Réunion, en collaboration avec la revue et l’association Mondes du cinéma et l’Agence Film Réunion, souhaite prolonger les travaux interdisciplinaires développés lors de la journée de recherche du 5 décembre 2014. Il lance un appel à communication pour le colloque international qui se tiendra les 6 et 7 mai 2015 à l’ESA Réunion.

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      Le cadre paraît autant comme l’objet d’une délimitation et le résultat d’un processus, qui participe au besoin de découpage et de classification du monde (Soulez). S’il est un marqueur décisif de l’espace de représentation, et s’il offre une certaine stabilité à la perception malgré son caractère incessamment modifiable, il n’est pourtant pas un élément nécessaire à l’image et la forme visible en son sein n’est pas toujours l’essentiel de ce que dit l’image. Ainsi l’histoire du cadre comme support de l’image n’est pas liée à toute culture visuelle, et au-delà de cette évidence, l’image – même lorsqu’elle est cadrée – joue d’abord avec son dehors. C’est le hors champ ou la coupure qui sépare deux images au montage d’un film par exemple, ou l’espace intericonique de la bande dessinée qui nourrissent le sens et l’esthétique, en s’étendant hors de la forme, hors de l’immédiateté de l’expérience visuelle située par le cadre. Cette création du sens et d’esthétique est aussi le fruit de la tension entre ce qui se donne à voir et cet ailleurs imaginaire qui se devine… Ce qui se devine à partir d’un invisible qui serait le contexte et l’histoire de ce(lui) qui regarde et de ce qui est regardé : le dehors de l’image. Aussi, avec l’idée des contours et du « non-vu » (Bazin) se pose la question de la limite des représentations, tant dans son sens matériel qu’imaginaire et symbolique. Le cadre ne permet-il pas souvent d’éviter la figuration de ce qui est parfois désigné comme « inimaginable », comme « dépassant » la monstration ?

      Ce qui entoure l’image, ce qui dépasse le « cadre-limite » (Aumont), sans cesse la travaille, fait déborder l’unicité de sa forme, et invite à un questionnement sur le regard du spectateur. Or si le cadre n’est pas une évidence, s’il pose autant des questions historiques, interculturelles, esthétiques et psychologiques, les formes d’hybridation artistique – en introduisant de nouveaux champs de force dans l’espace de la représentation – ouvrent le débat davantage encore. Associer à la notion de contour celles de la transition et de la transformation incitera alors de penser le devenir des images. Que se passe-t-il, sur le plan plastique, épistémologique et phénoménologique, dans l’espace de transition entre expressions artistiques ? Quelles sont les mécanismes à l’œuvre dans ce « tiers espace » productif de l’« entre-images » (Bellour) et de la « zone de l’image » (Charlin) ? On pense ici au passage entre photographie et peinture, entre cinéma et bande dessinée, entre film et écriture et aux hybridations et transgressions que permettent les nouvelles technologies.

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      L’appel à communication de ce colloque s’adresse autant à des chercheurs de diverses disciplines (art contemporain, esthétique, histoire de l’art, cinéma, philosophie, littérature, anthropologie…) qu’à des artistes-plasticiens.

 

      Nous suggérons aux contributeurs, à titre indicatif, les axes de réflexion suivants :

  • Les rapports entre champ et hors-champ (en peinture, cinéma, vidéo art, BD, etc.)
  • Les effets esthétiques, sensibles, politiques dans le passage entre formes et médiums artistiques
  • Les dynamiques dans la zone de l’« entre-images » 
  • Le réinvestissement de la culture (im)matérielle « traditionnelle » par des médiums contemporains

Un accent particulier sera également mis sur la question de savoir comment ces aspects théoriques et artistiques se manifestent dans la zone océan Indien et à La Réunion. Pourrait-on dégager une quelconque spécificité du rapport de l’image à son dehors – et si c’est le cas laquelle – dans ces cultures dont l’histoire se différencie de celle des académies européennes ?

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Conférenciers confirmés :

  • Elise DOMENACH, enseignante-chercheuse en philosophie et études cinématographiques (École normale supérieure de Lyon), critique pour la revue Positif
  • Clarisse Hahn, réalisatrice, plasticienne, enseignante (École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris)

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Le colloque sera aussi l’occasion de l’exposition « Cinéma liquide », une proposition de l’association Mondes du Cinéma.

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Merci d’adresser vos propositions de communication (d’une durée de 25 minutes) avant le 2 mars 2015 en 200-300 mots à :

 

Les propositions de communications peuvent être en français ou en anglais. Elles seront expertisées par le comité scientifique du colloque.

Une publication des articles fera suite au colloque.

Note : Pour plus d’information sur le laboratoire de recherche A.P.I. de l’ESA Réunion et sur la journée de recherche du 5 décembre 2014, veuillez-vous référer au site de l’école :

 http://www.esareunion.fr/front/dossier-129.html