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Colloque "Bourlinguer en écriture"

Publié le par Marielle Macé (Source : Université de Pau et des Pays de l'Adour)


Bourlinguer en écriture
Les influences croisées franco-brésiliennes chez Cendrars
et dans la littérature contemporaine.
Journées d'étude
12 et 13 janvier 2006 à l'Université de Pau


A l'occasion de l'année du Brésil, et en hommage à Christine Andreucci, qui avant sa disparition avait l'intention de mener cette étude, le Centre de Recherches en Poétiques et Histoire Littéraire de l'Université de Pau et des pays de l'Adour organise deux journées d'études autour des relations littéraires et artistiques entretenues entre la France et le Brésil.

La première journée d'études sera consacrée à Blaise Cendrars. Après les deux ouvrages de A. Eulalio, de M.-T. de Freitas et C. Leroy étudiant les relations entre Cendrars et le Brésil, publiés respectivement au Brésil et aux éditions l'Harmattan, en 1978 et 1998, et le récit de J. Lichaud-Larivière paru chez Fayard en 2003, nous voudrions faire le point sur ce qui a déjà été étudié (découverte de nouveaux horizons, influences et rencontres de la nouvelle littérature brésilienne dans les années 1925, enthousiasme pour de nouvelles esthétiques : baroque, métissages, absence de racines).
Mais il nous semble surtout nécessaire de relire cette oeuvre à la lumière de la littérature et des recherches critiques de ces dernières années : certes le Brésil a pu, autant que la guerre de 14 et l'amputation, constituer dans l'oeuvre une rupture et une volonté de renaissance, mais aujourd'hui cette rencontre semble avoir constitué pour Cendrars sa modernité, c'est-à-dire une volonté farouche de réaliser une littérature de révolte contre tout esthétisme, tout enfermement idéologique, géographique ou moral, et contre toute règle :
La question du genre pourra être abordée à la lumière des recherches de plus en plus précises et nombreuses qui sont menées sur l'exotisme et le récit de voyage ; l'influence du monde sud-américain pourra être envisagée selon des études spécifiquement poétiques, à la lumière des analyses rhétoriques de la description et des avant-gardes poétiques. On pourra aussi envisager de manière très précise les problèmes d'histoire littéraire et d'intertextualité : comment les rencontres biographiques avec les écrivains brésiliens du mouvement de la littérature « anthropophage » moderniste des années 1925 ont pu fasciner Cendrars dans son expérience d'homme, dans sa pratique d'écrivain et de poète, comment cette influence rencontre aussi dans les années 1926 un besoin européen de renouveau et d'interrogation : Michaux en Equateur, Leiris en Afrique, partent peut-être avec des interrogations voisines, et reviennent avec des nécessités proches.
Enfin, l'indiscutable mode que connaît le thème, et le nom même du Brésil dans les toutes dernières productions littéraires françaises (Gilles Lapouge, Daniel Pennac, Christine Angot, Jean-Christophe Ruffin, mais les écrits de Lévi-Strauss ont largement contribué à forger cette nouvelle sensibilité) pourront permettre de situer Cendrars dans une sensibilité très contemporaine : métissage, certes, exotisme peut-être, goût de l'aventure vécue ou fantasmée certainement, mais aussi interrogation intime sur ce que le « Grand Dehors » apporte à l'obscurité ou à la liberté du processus d'écriture, ou comment les mots qui flamboient peuvent dire un monde qui s'obscurcit, se brise, change à très grande vitesse ou échappe à l'emprise de la raison.


Cette dernière démarche devrait nous conduire à la seconde journée d'études : A partir de l'analyse de l'oeuvre de Cendrars, des pistes pourraient être dégagées pour analyser certains aspects du croisement des influences entre les deux pays.
Quelle est aujourd'hui l'image du Brésil dans la littérature française ? Peut-on dégager une influence thématique, une fascination exotique, un renouveau uniquement romanesque et conjoncturel, ou au contraire peut-on apercevoir une parenté profonde qui rejoindrait, en y ajoutant l'expérience et les données pour une fois positives d'une certaine mondialisation de la littérature, le renouveau des formes chez les écrivains de la génération de Blaise Cendrars ?
Il serait intéressant alors de s'interroger sur les écrivains brésiliens aujourd'hui traduits en France, de mener une étude comparative sur leur nombre (par rapport aux écrivains argentins, par exemple) et sur la motivation de leur traduction (que cherchent les éditeurs qui publient ces traductions ? Quel public pensent-ils trouver ?) Dans cette perspective, il faudrait enfin nuancer et préciser cette influence du Brésil et de sa littérature en menant autant que possi-ble une étude sur l'influence des formes (ou des modes) de la littérature française sur les écrivains brésiliens. Certains écrivains brésiliens se réfèrent explicitement à la France, d'autres vivent en France et adoptent délibérément les schémas européens pour mettre en place une esthétique efficace.


Réponse et proposition de communication ou de participation sur une éventuelle table ronde lors de la seconde journée (traduction, édition, présence d'écrivains brésiliens en France) souhaitées pour la fin du mois de Juin 2005. Dans un premier temps, seul un titre d'intervention ou une acceptation pour une table ronde sera nécessaire.

Avec nos remerciements,


Eden Viana- Martin, Nadine Laporte



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