Université Tunis El Manar
Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis
Département de Français
Colloque
« Cohérence et Discours »
17-18-19 Février 2005
APPEL A COMMUNICATIONS
ARGUMENT
1. Enjeux théoriques
L'existence de la notion de DISCOURS a été essentiellement soutenue par la notion de COHERENCE, qui jouerait pour le discours un rôle équivalent à celui de la grammaticalité pour la phrase. La cohérence demeure une notion préthéorique centrale pour les prolongements actuels dans de nombreux domaines de la linguistique, notamment en pragmatique. Des notions telles que « mémoire discursive », « anaphore discursive », « référents de discours », « connecteurs pragmatiques », « cohésion sémantique » sont apparues comme des outils métalinguistiques indispensables pour valider une définition de la cohérence comme propriété définitoire du discours. L'hypothèse des analystes du discours stipule que la cohérence d'un discours dépend de la présence de marques linguistiques spécifiques réunies sous le titre générique de marques de la cohésion, comme les pronoms, les descriptions définies, les anaphores discursives, les éléments coréférentiels, les connecteurs, les temps verbaux.
2. Questions et pistes de recherche
La cohérence (théorie ou principe) constitue un enjeu théorique et empirique stratégique interpellant plusieurs disciplines et plusieurs niveaux de l'analyse linguistique. On pourrait se demander, par exemple :
2.1 La cohérence est-elle une catégorie scientifiquement pertinente, et dans quel programme de recherche peut-elle s'inscrire ?
2.2 Une modélisation des marques linguistiques de la cohérence est-elle possible (solution alternative à la recherche des règles d'organisation des phrases dans le discours). Quelle évaluation du rendement des marques de la cohésion et des métarègles est-il possible de produire ?
2.3 Sur quoi peut-on fonder les jugements intuitifs de la cohérence ? Quatre stratégies semblent envisageables : discours cohérents avec marques de cohésion, discours cohérents sans marques de cohésion, discours incohérents avec marques de cohésion, discours incohérents sans marques de cohésion. De ce fait on pourrait se demander quel est le rapport d'implication entre cohésion et cohérence.
2.4 La cohérence peut-elle être utilisée comme le ressort d'un principe cognitif (principe de résolution des anaphores discursives) ?
2.5 Quelle contribution apportent les analyses des « connecteurs pragmatiques », des « temps verbaux » et des « expressions référentielles » à une définition de la cohérence comme principe de discours ?
2.6 Que serait alors cette unité de communication supralinguistique ? Peut-on se suffire des arguments linguistiques traditionnels pour la définir, ou faire appel à d'autres champs théoriques, comme, par exemple, la théorie de l'interprète (Dernet, 1990), ou la théorie de le pertinence (Sperber et Wilson, 1989), la théorie modulariste (Fodor, 1986). Ces différentes approches fondées sur des notions comme « intention », « effets et efforts », « savoir partagé », « informations mutuellement manifestes », « environnement cognitif » semblent relancer le débat sue les enjeux explicatifs de la linguistique du discours et l'orientation vers une sémantique des « représentations mentales », « du sens commun » articulé à la « théorie de l'esprit », et à une approche procédurale des connecteurs et des temps verbaux.
Le colloque se propose d'aborder ces questions, soit directement par des contributions au débat théorique, soit indirectement par des approches descriptives empiriques de linguistique.
- Les projets de communication (titre et résumé) doivent nous parvenir au plus tard le 30 novembre 2004 :
Comité d'organisation du colloque « Cohérence et discours »
Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis
Département de Français
26 Avenue Dargouth Pacha
1007 Tunis, Tunisie
ou par courrier électronique :
calasfrederic@wanadoo.fr
chirazanane@yahoo.fr
othmanbentaleb@yahoo.fr
zouhourbenaziza@yahoo.fr
Comité d'organisation
M. Lazaar Abbès,
Mme Chiraz Anane,
Mme Zouhour Ben Aziza,
M. Othman Ben Taleb,
M. Frédéric Calas,
M. Mohamed Ali Mouelhi.