Édition
Nouvelle parution
B. Pascal,

B. Pascal, "Il faut parier". Pensées sur le pari, le jeu et le divertissement

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Yannis Constantinidès)

Blaise Pascal, "Il faut parier". Pensées sur le pari, le jeu et le divertissement

Mille et une nuits,  "La Petite Collection", 2009, 120 p.

  •  ISBN / EAN : 9782755501346
  • 3,00 €

Présentation de l'éditeur :

Parier sur l'existencede Dieu ? La proposition associée au nom de Blaise Pascal (1623-1662) demeureprovocatrice par-delà les siècles. Car le « pari » résume une conceptiontragique de l'homme : misère, finitude et incertitude aux prises avec le hasardet l'infini.

Pascal le philosophedévoile une issue possible à l'existence humaine, que vient étayer la théoriedes probabilités démontrée par Pascal le mathématicien : « Il faut parier. »L'homme « doit travailler pour l'incertain ». Il doit prendre parti pourcette seule option qui vaille, rationnelle et logique : tout miser sans hésiterdans l'espoir de gagner la vie éternelle.

Yannis Constantinidès a rassemblépour la première fois de la sorte les fragments des Pensées qui ont trait au pari,au jeu et au divertissement.

Sommaire :

La nature corrompue de l'homme

Le règne sans partage del'imagination

Jouer et se divertir dela vérité

Sagesse inconsciente dudivertissement

L'oubli de l'essentiel

De la nécessité deparier

Un pari fou ? (Postfacede YC)

Faites vos jeux !

S'adressant auxesprits joueurs, Pascal s'efforce dans les Pensées de les convaincre deparier résolument sur l'infini plutôt que de vivre sans fin dans ledivertissement. On n'a pas d'autre choix que de parier sur ce qui suit lavie : « il faut parier ; cela n'est pas volontaire, vous êtesembarqué. » Faire tout pour esquiver cette nécessité du pari revient enréalité à opter tacitement pour cette vie-ci, pourtant éphémère.

Si Pascal dramatisetant ce choix existentiel à faire, c'est pour faire reconnaître de force auxlibertins, qui préfèrent spontanément la chasse à la prise, l'enjeuessentiel du jeu de dupes de la vie, à savoir le salut. Il est positivementoutré par la nonchalance coupable de ceux qui passent leur temps à se fuireux-mêmes et à se dérober à l'obligation de choisir. Ce sont au fond de petitsjoueurs qui craignent de miser le tout pour le tout.

Pascal ne cache pas eneffet que l'issue du pari est par définition incertaine. Il faut accomplir iciun salto mortale : on doit renoncer sans hésitation aux attraitstrompeurs de ce monde en s'aidant de la pensée que ce que l'on perd n'est rienpar rapport à ce que l'on pourrait gagner. Mais il n'est pas certain que Pascalait été bien avisé de railler le « vivre à propos » de Montaigne, quise satisfait volontiers pour sa part d'une existence finie, sans autre horizonque la mort. Ne tombe-t-il pas lui-même sous le coup de sa critique dudivertissement en invitant ainsi à rejeter le présent au nom d'une immortalitéhypothétique ? L'espérance chrétienne du salut conduit à l'oubli délibéréde cette vie au profit de la vie éternelle, la récompense promise au parieurraisonnable plus qu'audacieux. En mettant aussi franchement en jeu la foi,Pascal ne s'exposait-il pas inévitablement à perdre son pari ?

YC