Avènement de la mise en scène moderne / Crise du drameContinuités-discontinuités
Rencontre d'études franco-italiennes
Vendredi 12 et samedi 13 décembre 2008
Théâtre National de la Colline
Grand Théâtre
15, rue Malte Brun, 75020 Paris
Métro Gambetta
« La crise de la forme dramatique, à la fin du XIXe siècle, est concomitante de la naissance de la mise en scène moderne ». C'est à partir de ce constat que le Groupe de Recherche sur le drame moderne et contemporain de l'Université Paris III – Sorbonne Nouvelle a fondé une bonne partie de ses travaux, jusqu'à sa toute dernière publication, La Réinvention du drame (sous l'influence de la scène), dirigée par Jean-Pierre Sarrazac et Catherine Naugrette. L'enjeu de cette démarche consiste à déceler dans ce double changement de paradigme les ferments de la modernité théâtrale : le drame, qui, à travers la prise de conscience de son incomplétude, s'ouvre à des formes nouvelles ; la scène, qui revendique progressivement son émancipation par rapport au drame et construit son identité dans la recherche de son propre langage.
Dans une autre prestigieuse université européenne, celle de Turin, des chercheurs se sont penchés sur la même période en privilégiant une lecture plus historiographique tournée vers la scène, notamment avec deux ouvrages récents de Franco Perrelli (La seconda creazione. Fondamenti della regia teatrale, Torino, Utet, 2005) et de Roberto Alonge (Il teatro dei registi, Bari-Roma, Laterza, 2006) qui ont ranimé le débat universitaire autour de la notion de « naissance » de la mise en scène.Selon ces deux chercheurs, il serait erroné de lire la mise en scène comme une marque caractéristique du XXe siècle, elle devrait plutôt être considérée comme le « nouveau métier de l'industrie du spectacle » du XIXe qui, de simple identité professionnelle, va évoluer dans le tournant des deux siècles vers la pleine autonomie artistique. Loin de constituer un événement de rupture, l'émergence de la mise en scène moderne serait alors à reconsidérer dans un contexte de continuité évolutive du faire théâtral, marqué notamment par les avancées technologiques de l'appareil scénique.Ces deux perspectives d'étude et d'analyse semblent donc contradictoires. D'un côté la fécondité de la rupture, du changement de vitesse qu'implique tout paradigme nouveau ; de l'autre le progrès du savoir technique qui s'accumule et mène au changement par avancées progressives.Il s'agit toutefois d'une « incompatibilité » qui est peut-être dépassable. La dialectique continuité-discontinuité pourrait même, à bien y regarder, se montrer plus que fructueuse. C'est pourquoi il nous paraît opportun et stimulant de proposer un moment de réflexion commune entre ces deux écoles.
Une rencontre d'études franco-italiennes organisée par l'Institut de Recherche en Etudes Théâtrales (IRET), Groupe de Recherche « Poétique du drame moderne et contemporain » de l'Université Paris III – Sorbonne Nouvelle en collaboration avec l'Université de Turin.
Sous la direction de Marco Consolini
Coordinatrice : Julie Valero
Comité Scientifique : Roberto Alonge, Georges Banu, Marco Consolini, Catherine Naugrette, Franco Perrelli, Jean-Pierre Sarrazac.
Programme
Vendredi 12 décembre
Théâtre National de la Colline
Matin
9h 30 : Ouverture de la rencontre par Marco Consolini et Jean-Pierre Sarrazac
Conférences introductives9h 45 : Roberto Alonge (Université de Turin) : Le charme irrésistible du brutal militarisme allemand.
10h25 : Jean-Pierre Sarrazac (Université Paris III) : D'un nouveau paradigme du drame et de la mise en scène.
Pause
Avant Antoine : la scène, les techniques, le marché du théâtre
Président de séance : Marco Consolini, Maître de Conférences à l'Université Paris III
11h15 : Cristina Grazioli (Université de Padoue) : Lumière et atmosphère, nature et peinture : à la recherche d'un facteur unitaire dans la mise en scène entre le XVIIIe et le XIXe siècle.
11h45 : Claudio Longhi (Université IUAV Venise) : La naissance de la mise en scène et l'“Opéra”: le marché, la direction d'orchestre et la dramaturgie musicale (1831-1848).
Discussion
Pause déjeuner
Après-midi
Avant Antoine : entre dramaturgie et mise en scène
Présidente de séance : Catherine Naugrette, Professeur à l'Université Paris III
14h00 : Franco Perrelli (Université de Turin) : Ludvig Josephson, le metteur en scène dramaturge.
14h30: Giovanna Zanlonghi (Université Cattolica Milan) : Goethe, Lessing, Lang. Parcours de la mise en scène entre le XVIIIe et le XIXe siècle.
Pause
15h15 : Hélène Kuntz (Université Paris III): Drame, dramaturgie et poétique de la scène : de Lessing à Dort.
15h45 : Elena Randi (Université de Padoue) : Victor Hugo met en scène Hernani.
Discussion
Soirée Projection
Cinémathèque Universitaire de l'Université Paris III-Sorbonne Nouvelle
18h45 : Michel Marie (Université Paris III) : Antoine cinéaste. Suivi de la projection du film La Terre (1921) d'André Antoine.
Samedi 13 décembre
Théâtre National de la Colline
Matin
Autour d'Antoine
Président de séance : Roberto Alonge, Professeur à l'Université de Turin
9h30 : Catherine Naugrette (Université Paris III) : Louis Becq de Fouquières : une esthétique négative de la mise en scène.
10h00 : Philippe Marcerou (Université Paris I) : Zola et Antoine : regards croisés sur la naissance de la mise en scène moderne (1880-1923).
Pause
10h50 : Alice Folco (Université Grenoble III) : Mallarmé spectateur d'Antoine.
11h20: Marco Consolini (Université Paris III) : D'Antoine à Durec. Amateurisme révolutionnaire et professionnalisme impuissant.DiscussionPause déjeuner
Après-midi
Au-delà d'Antoine
Président de séance : Franco Perrelli, Professeur à l'Université de Turin
14h00 : Georges Banu (Université Paris III) : Le dialogue impossible et nécessaire entre auteur et metteur en scène.
14h20 : Christophe Bident (Université Paris VII) : Stanislavski et la scène de l'argent brûlé: un épisode critique de l'expérience d'acteur au début du XXe siècle.
14h50 : Christine Hamon-Siréjols (Université Paris III) : Tchékhov/Stanislavski : un dialogue artistique complexe.
Discussion
Table Ronde finale.