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Appel à communications - Le théâtre de répertoire: lieu de mémoire, lieu de création

Appel à communications - Le théâtre de répertoire: lieu de mémoire, lieu de création

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Adeline Gendron)

Appel à communications

Colloque international de la Société québécoise d'études théâtrales (SQET)
Le théâtre de répertoire : lieu de mémoire, lieu de création
Montréal
29-30-31 mai 2008

Coordonné par Jeanne Bovet (Université de Montréal) et Yves Jubinville (Université du Québec à Montréal)
Avec la collaboration de Louis Patrick Leroux (Université Concordia) et Brigitte Prost (Université de Rennes 2)

Patrimoine du texte et de la scène, le répertoire intéresse tant la pratique que la critique et l'histoire théâtrales. Il constitue un puissant révélateur des fonctions culturelles assignées au théâtre, selon qu'il opère sur le mode de la reprise, de la relecture, de la reconstitution ou de l'appropriation. À la fois institution de mémoire et creuset de créativité, il éclaire les relations que tisse la production théâtrale avec la réalité contemporaine ainsi qu'avec l'héritage historique qui sous-tend les pratiques artistiques. Il participe ainsi étroitement de la « survie » du théâtre, en ce qu'il lui permet d'approfondir « les définitions de son exercice et de son identité » (Biet et Triau).

Organisé par la Société québécoise d'études théâtrales, ce colloque international sur le répertoire entend aborder le phénomène dans sa double dimension de lieu de mémoire et de lieu de création. Ouvert aux praticiens et aux théoriciens du théâtre, il s'intéresse aussi bien au répertoire national (notamment québécois, français, anglais, américain) qu'international. Sans exclure absolument les autres arts scéniques (danse, opéra), il vise plus précisément à explorer et à confronter les divers enjeux liés au répertoire théâtral à partir de trois grands axes.

1. Les définitions du répertoire :
L'imprécision de la notion même de répertoire est un bon indice des tensions à la base des discours artistiques et sociaux qui en fondent la valeur. Pour tenter de baliser le phénomène, on pourra ainsi aborder quelques-unes des questions suivantes : où commence et où se termine le répertoire ; de quel répertoire s'agit-il (ancien, moderne, contemporain, personnel, national, international) et pour quelle scène (quel public) ; convient-il de distinguer « oeuvre du répertoire » et « classique » ; quelles sont les parts respectives du texte dramatique et de la mise en scène dans la constitution du répertoire ? S'il y a renouvellement du répertoire d'une époque à l'autre, faut-il en déduire, enfin, que sa définition ne peut être que fluctuante ?

2. Le répertoire dans la mémoire collective :
Dans la multiplicité de ses figures et de ses manifestations (topographiques, monumentales, symboliques, fonctionnelles, etc.), le lieu de mémoire consiste en une actualisation du passé dans et par le présent. Il désigne, plus encore, tout ce qui dans la culture contribue à rendre signifiants les résidus du passé. Le rappel du répertoire sur la scène théâtrale témoigne ainsi d'un commerce dynamique avec la mémoire collective qui se manifeste par la réactivation du souvenir dans les formes changeantes et ritualisées d'une action et d'un discours. Dans cette perspective, on pourra s'interroger sur les différents rapports entre répertoire et mémoire comme autant de stratégies d'appropriation du passé. Cet aspect de la réflexion soulève des considérations multiples : enracinement du répertoire dans une tradition (mythologie) nationale ; statut du répertoire dans un contexte post-national (multiculturel) et post-colonial ; valeur patrimoniale et heuristique du répertoire pour la collectivité (grand public, praticiens du théâtre, médias, public scolaire ou savant, etc.). Par ailleurs, il importera d'interroger la dynamique culturelle, sociale, économique qui préside aux différents usages du répertoire ainsi qu'aux mécanismes de son renouvellement par les générations.

3. Le répertoire comme matière et enjeu de la création :
Enfin, au-delà de sa valeur mémorielle, le répertoire peut s'avérer un formidable laboratoire d'exploration et de création pour les praticiens du théâtre. Il apparaît donc essentiel d'en interroger la place dans le parcours des artistes (auteurs, metteurs en scène, acteurs), des troupes ou des lieux de diffusion, de manière à cerner l'impact d'un tel rapport entre passé et présent, mémoire et invention, sur la création théâtrale. Généralement associé aux grandes révolutions scéniques de l'après-guerre (Vilar, Vitez, Strehler, Stein), le travail artistique du répertoire peut aussi chercher à retrouver les codes du passé, comme en témoignent certaines entreprises actuelles de reconstitution historique. On pourra ainsi aborder la variété des usages et appropriations du répertoire par les praticiens sous plusieurs angles : modes d'énonciation (traduction, adaptation, réécriture, production par cycle, etc.); choix dramaturgiques et scéniques (archéologie, historicisme, actualisation, technologisation). Ce volet de la réflexion s'articulera autour d'études de cas précis portant sur des créateurs, des collectifs et des compagnies.

Les propositions de communication (250 mots), accompagnées d'une courte notice biographique (100 mots), doivent parvenir le samedi 15 septembre au plus tard à chacune des deux adresses suivantes :
jeanne.bovet@umontreal.ca
jubinville.yves@uqam.ca