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Mobilités, transferts et circulations. Journées d'étude doctorales du CIHAM (MSH Lyon St-Etienne)

Mobilités, transferts et circulations. Journées d'étude doctorales du CIHAM (MSH Lyon St-Etienne)

Publié le par Marc Escola (Source : Julie Bordier)

Journées d’étude doctorales du CIHAM (UMR 5648)

24 et 25 octobre 2024

Date limite pour l’envoi des propositions : 20/05/2024.

Mobilités, transferts et circulations : le triptyque formé par ces termes place d’emblée la réflexion que nous souhaitons mener dans une perspective dynamique – dynamique des structures politiques et administratives, dynamique des mobilités humaines et des infrastructures qu’elles nécessitent, dynamique des motifs et des modèles littéraires qui se diffusent au sein d’aires culturelles et linguistiques connectées.

La mobilité peut d’abord être comprise comme la faculté à se déplacer dans l’espace, à l’instar des mobilités de populations, de marchands ou de pèlerins, chrétiens et musulmans, qui foulent les routes de l’Occident et de l’Orient médiévaux. Ces mobilités de personnes sont elles-mêmes à la source de nouvelles circulations : elles génèrent le mouvement économique des marchandises et des flux d’argent, mais aussi la circulation politique et culturelle de tout type d’objets et de documents écrits. En ce sens, la circulation peut aussi s’entendre comme propagation ou diffusion, c’est-à-dire comme l’action de transmettre des éléments culturels, des connaissances ou des techniques nouvelles. Mobilités et circulations sont donc à penser à la fois dans l’espace et dans le temps : elles sont mouvement d’un lieu à un autre en un temps déterminé, mais aussi changement à travers les espaces et les siècles. Les mobilités peuvent donc être à la source de transferts à la fois spatiaux et temporels.

Toutes ces notions nous permettent ainsi de dégager plusieurs axes de réflexion. L’importance des traces du passé, de la source « témoin » pour comprendre les sociétés, les cultures, les littératures médiévales, incite intuitivement à s’intéresser à la mobilité des documents eux-mêmes et aux cultures matérielles : types documentaires, pièces de monnaies, artisanat, reliques, sont autant de témoins des connexions entre les espaces et les cultures médiévales, susceptibles de nous éclairer sur les conditions de production et d’utilisation des objets qui font la vie médiévale. La mobilité des objets nous invite également à prendre en compte les aspects économiques de la circulation des biens : on pense non seulement aux marchands et aux voies de circulation, mais aussi, à un degré d’abstraction plus élevé, aux systèmes de production et aux réseaux de circulation, à des échelles plus ou moins larges, qui se constituent au fil des siècles. La circulation des individus, enfin, éclaire les enjeux symboliques autant que concrets qui motivent et contraignent les déplacements : routes de pèlerinage, circulation du prince dans ses états, contrôle et conquête des territoires…

Le déplacement des hommes et des femmes à cette époque favorise également une grande circulation culturelle qui permet aux histoires les plus intéressantes, universelles ou divertissantes de se diffuser dans le monde médiéval. La mobilité des textes concerne aussi bien le passage de l’oralité à l’écrit que la mise à jour,  l’adaptation et la traduction des textes entre langues savantes et vernaculaires.    

Cependant, la mobilité des savoirs ne concerne pas que le Moyen Âge en tant que tel : les disciplines de recherche changent aussi de paradigme et « transfèrent » leur modus operandi vers le support numérique. Par conséquent, en conclusion de nos journées d’études, nous vous proposons de réfléchir aux nouveaux outils qui permettent la circulation et l’étude des textes médiévaux en ligne.

Présentation des axes

Axe n°1. Pratiques et circulations de l’écrit

Nous souhaitons d’abord porter un regard d’ensemble sur les pratiques et la circulation de l’écrit. Cela invite à réfléchir à l’évolution des supports (panneaux de bois, parchemins, papier), des techniques (calame, plume, gravure), mais aussi de la typologie et de la composition des documents (mise en page, paratexte, illustrations).

L’aspect matériel de la question concerne, en sus de la diffusion de ces aspects techniques, la circulation des documents eux-mêmes, comme celle des manuscrits français et latins, non seulement dans l’espace occidental médiéval mais également par exemple en Orient. Laura Minervini, qui a récemment établi un bilan sur la quantité et la typologie des manuscrits en langue française copiés en Orient latin, souligne notamment l’absence de certains genres comme l’épique et le romanesque [1]. Il existe toutefois plusieurs indices de la circulation de chansons de geste, romans et poèmes lyriques en « Outremer », comme les épisodes de la Table Ronde (du Tristan et du Lancelot) mis en scène à Tyr à l’occasion du couronnement du roi Henri II [2]. Ces circulations géographiques s’accompagnent d’adaptations matérielles, conceptuelles, et linguistiques qui méritent d’être étudiées.

L’écrit est par ailleurs une porte d’entrée privilégiée pour étudier l’évolution des méthodes d’administration et de gouvernement puisqu’il en est l’outil principal, par ses fonctions de fixation de l’information, de support de sa transmission, dans l’espace et dans le temps, et donc par la double valeur utile et symbolique qu’il revêt. Nous nous intéressons ainsi à l’adoption de nouveaux types documentaires comme le cartulaire, outil dont le succès réside précisément dans son caractère protéiforme et dans la diversité de ses usages [3]. Nous nous penchons également sur la diffusion de concepts et de vocabulaire juridiques issus du droit romain, « rénovés » dans les universités, qui enrichissent le vocabulaire des chartes [4], une dynamique portée parla mobilité des hommes, juristes, universitaires, notaires, dont l’apparition dans l’entourage des princes peut être suivie par la prosopographie [5]. Les notaires deviennent d’ailleurs des personnages incontournables,techniciens de la production, de la conservation, et de l’authentification de l’écrit [6]. L’évolution des conceptions du politique en lien avec cette rénovation doit également être prise en compte, notamment par ses effets sur les délimitations du périmètre de compétence des gouvernements princiers et urbains, toujours indissociables de l’écrit comme outil d’actualisation/réalisation d’actes juridiques (multiplication des chancelleries, authentification, enregistrement des actes délivrés, des délibérations, des statuts… [7]), et de gestion des territoires (suivi des prélèvements, comptabilités).

Axe n°2. Les multiples enjeux des mobilités économiques

Les circulations économiques évoquent d’abord les flux de marchandises et d’argent, ainsi que les déplacements des marchands et des nombreux acteurs qui leurs sont associés (facteurs, commissaires, voituriers…). Néanmoins, nous prenons également en considération les infrastructures qui rendent ces déplacements possibles, comme les routes et les ponts mis en valeur par le travail des archéologues [8], ainsi que les différents moyens de transports, terrestres, maritimes ou fluviaux. On peut ainsi s’interroger, à l’instar de l’historiographie récente avec les routes de la soie [9], sur le développement des itinéraires du commerce sur la longue durée.

Cela éclaire par ailleurs les nombreux enjeux économiques, politiques et militaires liés aux mobilités : comme Giuseppe Sergi l’a montré pour la célèbre Via Francigena [10], le contrôle des mobilités apparaît comme une préoccupation essentielle pour les pouvoirs locaux (gestion des péages, sécurisation des routes…). Ces circulations sont hautement surveillées car elles quadrillent et relient les territoires, créant ainsi des réseaux [11], dont les points nodaux sont les villes, les foires et les marchés ; l’approche renouvelée de ces objets grâce aux technologies numériques sera valorisée [12].

Enfin, ces mobilités géographiques sont généralement associées à une forme de mobilité sociale ; deux dynamiques qui se répondent et interagissent d’une façon qui reste encore à éclaircir [13]. Dans quelle mesure peut-on associer mobilité géographique et mobilité sociale ? La réussite économique d’un marchand s’accompagne-t-elle nécessairement d’une ascension sociale, tout comme le déclin de son entreprise entraînerait la chute de son statut social ?

Axe n°3. Pèlerins, exilés, voyageurs : un monde médiéval en mouvement

Marchands, facteurs et voituriers ne sont pas les seuls à fouler les routes d’Occident et d’Orient : une multitude encore plus hétéroclite marche à leurs côtés, composée d’hommes et de femmes, de riches et de pauvres, de chevaliers, d’ecclésiastiques et de rois, pèlerins en route vers les destinations les plus variées, qu’il s’agisse de sanctuaires locaux [14], d’importants lieux saints tels que Saint-Jacques-de-Compostelle, Rome, Jérusalem, ou encore de La Mecque [15]. La mobilité de ces pèlerins, chrétiens et musulmans, et leurs itinéraires constituent la première facette du troisième axe [16], qui vise d’abord à analyser les formes et les pratiques du pèlerinage, ainsi que les récits composés pour le décrire et les guides pensés pour le faciliter [17]. Ces documents constituent en effet une littérature riche et complexe, dont on peut trouver des exemples tout au long du Moyen Âge : le Récit de voyage d’Ibn Jubayr et d’Ibn Battuta, le Liber peregrinationis écrit par Jacques de Vérone ou le Livre d’Oltramare composé par Nicolàs de Poggibonsi. On pourra enfin traiter de la sacralisation des espaces et des lieux par la création d’une conception chrétienne du monde [18], structuré symboliquement par le parcours (processions, quête, prédication itinérante) ou au contraire par une accessibilité limitée (sauvetés).

Que révèlent ces phénomènes de la mobilité du sacré à l’époque médiévale ? Comment se déroulaient ces voyages, et quelles significations revêtaient-ils pour ceux qui les entreprenaient ? Des processions aux croisades en passant par les pèlerinages, les enjeux politiques semblent omniprésents et entremêlés à ces mobilités religieuses, mais cela signifie-t-il nécessairement que le religieux est subordonné au politique ?

Axe n°4. Des langues en mouvement

Les mobilités de populations, qui sont au cœur des deux axes précédents, ont aussi des conséquences linguistiques, en témoignent par exemple les répercussions des mobilités germaniques de la basse Antiquité sur le gallo-roman, ou les conséquences des mobilités islamiques ibériques sur le castillan médiéval. La question des mobilités en linguistique au Moyen Âge appelle donc d’abord des interrogations sur les interférences entre langues en contact [19], qui peuvent prendre la forme d’emprunts ou de calques dans le lexique, mais aussi de changements dans les règles syntaxiques [20].

La circulation de plusieurs langues dans une même communauté pose également la question des transferts de fonctions d’une langue à une autre : comment s’explique le recours au vernaculaire plutôt qu’aux langues liturgiques, et inversement [21] ? Quelles questions le passage du latin aux langues romanes soulève-t-il,en termes de chronologie ou de relation entre le latin écrit et le latin parlé [22] ? Comment expliquer la place centrale que viennent occuper certaines langues vernaculaires à la fin du Moyen-Âge [23] ?

Enfin, si la question des mobilités et circulations en linguistique s’applique entre plusieurs langues en contact, elle se pose aussi au sein d’une même langue. Les mobilités peuvent prendre la forme de déplacements sémantiques, au cours desquels un signifiant connaît une évolution de signifié. En syntaxe, cela fait également écho à la question de la mobilité d’un mot au sein de la phrase [24], et cela en particulier dans un contexte où l’on perd le système des cas latin et que la position du mot dans la phrase devient plus importante.

Axe n°5. Circulation et réécriture des motifs littéraires au Moyen Âge

En littérature, la notion de circulation peut tout d’abord s’appliquer à deux pratiques très répandues au Moyen Âge, c’est-à-dire la reprise des motifs littéraires anciens – tels que les mythes classiques – et leur réécriture à la lumière de nouvelles valeurs.

Les différentes interprétations de la Légende de Troie offrent par exemple une idée claire de l’évolution sociale et culturelle, à savoir le changement des valeurs éthiques, politiques et esthétiques, qui a caractérisé au fil du temps la réception du mythe [25]. L’évolution de la légende de Troie au Moyen Âge s’effectue en fait selon deux axes, qui répondent à des enjeux distincts : d’une part, l’influence du christianisme est perceptible dans la réécriture du mythe (souvent assortie d’un jugement de valeur dépréciatif porté sur le monde païen et sa culture [26]) ; d’autre part, l’appropriation des origines troyennes a pu servir les intérêts dynastiques de plusieurs peuples, Francs, Normands et Turcs [27].

À quelles exigences particulières répondait la réécriture des mythes antiques au Moyen Âge ? Avec cet axe nous vous proposons d’explorer les multiples raisons à l’origine de la circulation et de la reprise de certains motifs littéraires à l’époque médiévale et comment ces derniers ont été réécrits pour répondre aux nouveaux besoins culturels, politiques et idéologiques.

Axe n°6. Transfert littéraire : du support papier au support numérique

Le concept de transfert en littérature peut être abordé de plusieurs points de vue (thématique, philologique, historique, etc.), mais le transfert peut s’interpréter également comme le passage du papier au numérique. Le changement de médium implique nécessairement de nouvelles manières de concevoir le texte médiéval (en remettant en question sa « dimension sémiotique », « ontologique » et « épistémologique », notamment dans le processus d’encodage [28]), mais aussi les recherches que nous pouvons conduire sur celui-ci [29] et l’approche du public (qu’il soit un public de spécialistes, d’apprenants ou de curieux), car, comme l’explique Rasmussen, le lecteur est à la fois « reader » et « user » des éditions numériques disponibles en ligne [30].

S’il est vrai que « we shape our tools, and thereafter our tools shape us » [31], le passage au numérique adonc modifié notre perception des sources primaires [32] et notre conception d’une édition scientifique [33], et il nous exhorte à reconsidérer non seulement nos méthodes mais aussi nos appuis théoriques [34]. Comment repenser ses recherches en littérature médiévale à la lumière des nouveaux supports numériques ? Comment se rapporter aux textes, aux éditions et au(x) public(s) [35] ? Quant au support papier, est-il véritablement dépassé ? Par cet axe, nous vous invitons à réfléchir à la transition papier-numérique par des propositions théoriques et méthodologiques, mais aussi par des études de cas.

Propositions de communication

Les travaux du CIHAM concernent en premier lieu les mondes chrétiens et musulmans, mais les propositions portant sur d’autres espaces géographiques seront appréciées. Nous vous invitons à questionner les mobilités médiévales aussi bien dans leur dimension matérielle et pratique que sur le plan conceptuel, idéologique, politique ou langagier. Toutes les études liées à l’histoire, à l’archéologie, à la littérature ou à la linguistique seront étudiées avec le plus grand intérêt.

Les propositions de communication, de 500 mots maximum (résumé et titre de la présentation), accompagnées de renseignements pratiques (statut, situation institutionnelle, domaine de recherche) sont à envoyer au format PDF avant le 20/05/2024 à l’adresse suivante : cihamjournees[at]gmail.com.

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Comité d’organisation : Laura Bonanno, Julie Bordier, Giada Rita Fardella, Pauline Gomes, Adrien Lamotte, Pierandrea Rigo.

Comité scientifique : Simone Balossino, Olivier Brisville-Fertin, Sylvain Parent, Corinne Pierreville, Valentina Toneatto, Elodie Vigouroux.

[1] L. MINERVINI, « Les manuscrits français d’Outremer. Un nouveau bilan », dans M. Aurell, M. Galvez et E. Ingrand-Varenne, Transferts culturels entre France et Orient latin (XIIe-XIIIe siècles), Paris, Classiques Garnier, 2021, p. 149-172.

[2] L. MINERVINI, « Produzione e circolazione di manoscritti negli stati crociati: biblioteche e scriptoria latini », dans Medioevoromanzo e orientale. Il viaggio dei testi, Catanzaro, Soveria Mannelli, 1999, p. 79-96.

[3] Sur les cartulaires, référence datée mais incontournable : O. GUYOTJEANNIN, L. MORELLE et M. PARISSE, Les cartulaires. Actes de la Table ronde organisée par l’École nationale des chartes et le GDR 121 du CNRS, Paris, 5-7 décembre 1991, Paris, École des chartes, 1993. On trouve des exemples de la variété des types de cartulaires dans le non-moins incontournable D. LE BLEVEC, Les cartulaires méridionaux: actes du colloque organisé à Béziers les 20 et 21 septembre 2002, Paris, École des chartes, 2006.

[4] G. GIORDANENGO, « Le droit féodal dans les pays de droit écrit : l’exemple de la Provence et du Dauphiné : XIIe-début XIVe siècle », École française de Rome, 1988.

[5] L. MACE, « Le prince et l’expert : les juristes à la cour rhodanienne du comte Raimond V de Toulouse (1149-1194) », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 123, no 276, 2011, p. 513-532.

[6] Parmi une littérature abondante, on pourra consulter au sujet de l’espace italien : A. BARTOLI LANGELI, Notai: scrivere documentinell’Italia medievale, Rome, Viella, 2006.

[7] Les études sur ces questions ne manquent pas, voir par exemple A. FOSSIER, J. PETITJEAN et C. REVEST (éd.), Écritures grises:les instruments de travail des administrations (XIIe-XVIIe siècle), Paris, École des chartes, 2019, ou encore D. BEZZINA et al., Giustizia, istituzioni e notai tra i secoli XII e XVII in una prospettiva europea: in ricordo di Dino Puncuh, Gênes, Società liguredi storia patria, 2022, 2 vol..

[8] Voir par exemple le n°415 de la revue Dossiers d’Archéologie, « Révélations de l’archéologie des routes », janvier-février 2023. On peut également citer les journées d’étude co-organisées par le CIHAM et Archéorient les 30 et 31 mars 2021, intitulées « Les structures matérielles de la route médiévale ».

[9] P. FRANKOPAN, The silk roads: a new history of the world, Londres, Bloomsbury, 2015.

[10] G. SERGI, Potere e territorio lungo la strada di Francia: da Chambéry a Torino fra X e XIII secolo, Naples, Liguori, 1981.

[11] Des concepts récemment renouvelés en histoire : D. COULON, Réseaux marchands et réseaux de commerce: concepts récents, réalités historiques du Moyen Âge au XIXe siècle, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2010.

[12] Le CIHAM est particulièrement attentif à ce type de projets, nous renvoyons par exemple à la base de données du projet CoMOR (Configurations des foires européennes. Marchands, objets, itinéraires, 1350-1600) : https://fairs-in-history.huma-num.fr/.

[13] Le sujet est en plein renouvellement depuis une quinzaine d’années : S. CAROCCI, La mobilità sociale nel Medioevo, Rome, École française de Rome, 2010.

[14] L’historiographie foisonne d’études sur des pèlerinages locaux ou régionaux, voir par exemple D. CARRON et L. DÜRNECKER, « Cultes éphémères et cultes pérennes. Dynamique, structuration et rayonnement des pèlerinages en Bourgogne du Moyen Âge à l’époque moderne », dans A. VAUCHEZ, Le Pèlerinage de l’Antiquité à nos jours. Actes du 130e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Voyages et voyageurs », La Rochelle 2005, Paris, CTHS, 2012, p. 133-146.

[15] Les études sur le pèlerinage musulman font l’objet de nouvelles approches, voir par exemple, sur un point d’étape de la routedu pèlerinage à La Mecque depuis Damas : É. VIGOUROUX et al., « Le complexe médiéval de Khirbat al-Dūsaq (Shawbak): II. Résultats de la première campagne de fouilles (2009) », Syria, no 92, 2015, p. 189-209.

[16] Les pèlerinages ont longtemps été étudiés sous l’angle de l’histoire des mentalités, on se réfère entre autres aux travaux de P.A. SIGAL et G. DUBY, Les marcheurs de Dieu: pèlerinages et pèlerins au Moyen âge, Paris, Armand Colin, 1974. Maisl’historiographie s’est plus récemment penchée sur leur matérialité, mettant en lumière l’usage d’objets conçus spécifiquement pour cette pratique (autels portatifs, appareils liturgiques mobiles, enseignes). On peut citer à ce propos l’exposition « Voyager au Moyen Âge » du musée de Cluny (octobre 2014-février 2015).

[17] Sur ce thème, citons par exemple A. VELISSARIOU, M. MARCHAL et J. DEVAUX, Écrire le voyage au temps des ducs de Bourgogne, Turnhout, Brepols, 2021, vol. 33.

[18] J. THERY-ASTRUC (dir.),  Lieux  sacrés  et  espace  ecclésial  (IXe-XVe  siècle), Toulouse, Privat, 2011, Cahiers de Fanjeaux, vol. 46.  

[19] S. BOISSELLIER et al., Langues médiévales ibériques: domaines espagnol et portugais, Turnhout, Brepols, 2012.

[20] S. PREVOST, « Aussi en position initiale : évolution sémantico-syntaxique du 12ème au 16ème siècle », Verbum: Analecta Neolatina, vol. 3, no 21, 1999, p. 351-380.

[21] M. GARRISON et al., Spoken and written language: relations between latin and the vernacular languages in the earlier Middle Ages, Turnhout, Brepols, 2013.

[22] L. FURBETTA et F. ROMANINI (dir.), « Métamorphose, frontières linguistiques, communication écrite/orale (IVe-IXe siècles) : du latin aux langues romanes – Varia », Mélanges de l’École française de Rome. Moyen Âge, 134-2, 2022.

[23] S. LUSIGNAN, Essai d’histoire sociolinguistique: le français picard au Moyen Âge, Paris, Classiques Garnier, 2012.

[24] M. MORARD, « Le petit “li” des scolastiques: assimilation de l’article vulgaire dans le latin des théologiens médiévaux », Mélanges de l’Ecole française de Rome. Moyen Âge, vol. 117, no 2, 2005, p. 531-594.

[25] Voir à ce propos le numéro de décembre 2014 de la revue Atlantide intitulé « La légende de Troie de l’Antiquité Tardive au Moyen Âge. Variations, innovations, modifications et réécritures », dirigé par E. Amato, E. Gaucher-Rémond et G. Scafoglio (URL: https://atlantide.univ-nantes.fr/-La-legende-de-Troie-de-l-Antiquite-).

[26] S. LEGRAND, « Hector le Sarrasin, une figure paradoxale de la littérature médiévale », Atlantide, vol. 2, 2014.

[27] F. STOK, « Troia Norrena. Il mito di Troia nei Gesta Normannorum di Dudone di San Quintino », Atlantide, vol. 2, 2014.

[28] F. CIOTTI, « La codifica del testo, XML e la TEI », dans F. CIOTTI, Digital humanities: metodi, strumenti, saperi, 1a edizione, Rome, Carocci editore, 2023.

[29] L’édition numérique permet des analyses computationnelles des textes, par exemple par le Distant Reading, le Topic Modeling, la technique des Word Embeddings, la Sentiment Analysis et par des analyses stylométriques qui ouvrent de nouvelles pistes derecherche (F. CIOTTI, « L’analisi del testo », dans F. CIOTTI, Digital humanities: metodi, strumenti, saperi, 1a edizione, Rome, Carocci editore, 2023).

[30] K. STINNE GREVE RASMUSSEN, « Reading or Using a Digital Edition ? Readers Roles in Scholarly Editions », dans M. J. DRISCOLL et E. PIERAZZO, Digital scholarly editing: theories and practices, Cambridge, Open Book Publishers, 2016, p. 119-135.

[31] E. PIERAZZO, « Old Wine in New Bottles ? », dans M. J. DRISCOLL et E. PIERAZZO, Digital scholarly editing: theories and practices, Cambridge, Open Book Publishers, 2016.

[32] F. CIOTTI, « La codifica del testo, XML e la TEI », p. 68-71.

[33] Id., p. 71-73.

[34] E. PIERAZZO, « Old Wine in New Bottles ? », p. 4, 9.

[35] À ce propos, voir J. CASENAVE, L’édition critique numérique: une nouvelle approche du patrimoine littéraire et  documentaire, Paris, Honoré Champion, 2023.