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Publié le par Camille Esmein (Source : Caroline Andriot-Saillant)

BIBLIA Le Livre et les livres

Premier volet (du 4 au 7 juillet 2005) : Imaginaires de la Bibliothèque


Projet d'Université européenne d'été proposé par la S.F.L.G.C.(Société Française de Littérature Générale et Comparée)
Appel à candidatures


Présentation générale


Le développement de la mobilité des étudiants et des enseignants constitue un objectif majeur dans le processus de constitution d'un espace universitaire européen. Dans ce contexte, la Société Française de Littérature Générale et Comparée (président : Alain Montandon, membre de l'Institut Universitaire de France) organise, en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France, à Paris, une « université d'été » destinée à une trentaine de jeunes chercheurs européens en Littérature comparée.

À la fois collection, meuble et bâtiment, le mot « bibliothèque » résonne de toute sa polysémie. C'est d'abord comme un lieu de circulation que nous l'envisagerons : circulation des savoirs et des cultures, circulation des individus. Déambuler entre ses rayonnages, passer de salle en salle, revient toujours, quels que soient les livres que l'on feuillette ou que l'on emprunte, à tourner les pages d'un gigantesque atlas. D'un pays l'autre : le promeneur s'y transforme nécessairement en comparatiste. Car toutes les langues s'y font entendre ; celles des vivants et celles des morts. Les bruissements de la langue, Wim Wenders l'a montré dans Les Ailes du Désir, font écho aux froissements des ailes d'anges. Durant quatre jours, nous nous intéresserons aux oeuvres littéraires, plastiques, cinématographiques, scéniques et musicales nées paradoxalement de ce désir d'« ordre du Livre ». La Bibliothèque de Babel de Borgès sera, comme elle le fut pour Umberto Eco, expert en la matière, notre Bible. Les pistes qu'elle nous ouvre sont innombrables.

Cette manifestation a pour but de familiariser des doctorants (étudiants inscrits en thèse) avec les grands centres de la recherche et de la documentation françaises et de leur permettre de collecter des informations (pistes thématiques et bibliographiques) susceptibles de les aider dans leurs travaux.

Nous envisageons de coordonner un numéro « Spécial Recherche » publié par la S.F.L.G.C. et avec le soutien du Centre national du Livre comprenant, d'une part, les textes des communications des intervenants et, d'autre part, les travaux des étudiants (questionnaires, articles) rédigés sur la base des matériaux accumulés durant ces quatre journées. Ceux-ci devront nous être remis au plus tard le 30 octobre 2005.

Le programme comporte trois volets distincts :

- un volet scientifique : conférences plénières proposées par des spécialistes des métiers du livre et de leur réfraction dans la création artistique (Denis Bruckmann, conservateur de la Bibliothèque nationale de France, André Miquel, ancien conservateur de la Bibliothèque Nationale, ancien Directeur du Collège de France, écrivain, Catherine Coquio, professeur de Littérature comparée à l'Université de Poitiers, Jean-Yves Masson, professeur de Littérature comparée à l'Université de Paris IV-Sorbonne, François Schuiten et Benoît Peeters dessinateurs).
- Un volet formation : ateliers thématiques : « Rencontres et figures : le Lecteur, le Bibliothécaire et le Bibliophile », «Mythes et métaphores : Babel, Alexandrie, Faust. La matrice et la prison », animés par des universitaires et des créateurs (Anna Dolfi, professeur à l'Université de Florence, Évanghélia Stead, professeur à l'Université de Reims, Christophe Deshoulières, écrivain, Sylvie Parizet, professeur à l'Université de Paris X-Nanterre). Ces séances favoriseront autant que possible le dialogue entre « commentaire » et « création » et devraient permettre aux participants non seulement d'explorer les catalogues informatisés de la BnF, mais aussi d'échanger des informations et de faire état de leur propres travaux. Une bibliographie spécifique sera remise à chacun d'eux.
- Un volet culturel : visites guidées de grandes bibliothèques parisiennes : la Bibliothèque nationale de France, la Bibliothèque Mazarine, la Bibliothèque de l'Institut de France, la Bibliothèque de la Cité Internationale Universitaire.

Conditions d'accueil

Les participants seront logés à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Leur hébergement (chambre, déjeuners, dîner de clôture) est à notre charge. Les droits d'inscription s'élèvent à 50 euros. Participation aux frais de voyage envisageable.

Candidatures

Les dossiers de candidature comprenant une photocopie de la carte d'étudiant, un C.V. détaillé (parcours d'études, liste éventuelle des publications) ainsi qu'un résumé de deux pages de la recherche doctorale en cours sont à envoyer à l'adresse suivante au plus tard le 2 mai 2005 (cette nouvelle date étant due aux nombreuses questions posées et aux dates des vacances allemandes) :

Valérie Deshoulières

Vice-présidente de la S.F.L.G.C, chargée de la Recherche

164 bd Montparnasse

75014 Paris

Tél. 01 40 47 05 91

Email : valerie.deshoulieres@tiscali.fr


Les candidatures reçues seront examinées par un conseil scientifique composé de membres de la S.F.L.G.C. Les étudiants retenus recevront un programme détaillé de la manifestation, accompagné d'informations pratiques.


2. Introduction scientifique :


Ainsi allaient la bibliothèque et le domaine, mélange de modernisme et de passé, de responsabilités largement déléguées et de strict contrôle, de permanence et de changements : il y avait, d'un côté, le Garde, le Régisseur, les agents qui se plaisaient sur le plateau et n'envisageaient pas de poursuivre ailleurs leur vie professionnelle, de l'autre les Sages, les visiteurs et tous ceux que l'on renvoyait sur une faute, ou une insuffisance, ou qui, après un séjour plus ou moins long, désiraient regagner, pour un autre poste, le monde d'en bas. Tous, quels qu'ils fussent, devaient y retourner à leur retraite, et rien, finalement, ne disait mieux la puissance de la bibliothèque, sur ces hautes terres, que ce plateau où ne passaient que des êtres vivants.


André Miquel, La Bibliothèque des amants (Fayard, 1997)

À la fois collection, meuble et bâtiment, le mot « bibliothèque » résonne de toute sa polysémie. Dans le numéro de la Revue de la Bibliothèque nationale de France qu'il a consacré à l'« imaginaire de la bibliothèque », Denis Bruckmann rappelle à quel point elle « s'enracine au plus profond et partout » . Elle regarde vers Dieu : le mot même de « bibliothèque » désigne la Bible, laquelle, constituée de plusieurs livres, peut être considérée comme l'une des premières bibliothèques. Elle est liée à l'État dont elle peut apparaître, en raison de son obsession de l'ordre, comme la métaphore. Elle se rapporte au corps : celui des lecteurs comme celui des bibliothécaires. Son histoire s'apparente à celle d'une « digestion » : le lecteur qui la fréquente est dévoré par le livre qu'il dévore ; elle-même est un « ventre » dont les quatre sources d'enrichissement sont les dons, les achats, les échanges et le dépôt légal. Incarne-t-elle la mémoire ou organise-t-elle l'oubli au contraire ? Difficile de trancher : Éros et Thanatos se partagent ses faveurs.

C'est d'abord comme un lieu de circulation que nous l'envisagerons : circulation des savoirs et des cultures, circulation des individus. Déambuler entre ses rayonnages, passer de salle en salle, revient toujours, quels que soient les livres que l'on feuillette ou que l'on emprunte, à tourner les pages d'un gigantesque atlas. D'un pays l'autre : le promeneur s'y transforme nécessairement en comparatiste. Car toutes les langues s'y font entendre : celles des livres et celles des lecteurs ; celles des vivants et celles des morts. Les bruissements de la langue, Wenders l'a montré dans Les Ailes du désir, font écho aux froissements des ailes d'ange. La bibliothèque ne se tait jamais. Sous ses plages laborieuses de silence, d'interminables murmures, d'incessants remuements lui confèrent une dimension fantastique, source d'inspiration pour la création.

« Parce que leur mémoire est courte, les hommes accumulent d'innombrables pense-bêtes ». C'est sur ces mots à valeur de maxime que s'ouvre Toute la Mémoire du monde, le documentaire réalisé par Alain Resnais pour la Bibliothèque nationale en 1956 . Spectacle toujours changeant, la bibliothèque se présente comme une somme de paradoxes : symbolisant l'enfermement de la connaissance, elle en assure la diffusion ; argument majeur de la finalité révolutionnaire, avec l'école et le musée, « elle enkyste, selon Robert Damien, les humiliés dans leurs silences et les exploités dans leurs ignorances » . À la fois outil de conservation et de ségrégation, elle nourrit aussi bien les métamorphoses qu'elle perpètre le meurtre des possibles : « Demeure ouvert le choix entre d'une part la dénonciation d'une bibliothèque dévitalisée incitant à l'ontologie de l'action poétique et d'autre part la promotion d'une bibliothèque matricielle des métamorphoses » . Retenons de ce panorama clair-obscur que « l'imaginaire de la bibliothèque » se nourrit essentiellement de ses dysfonctionnements.

Le 10 mars 1981, à l'occasion du 25e anniversaire de l'installation de la Bibliothèque Communale de Milan dans le Palais Sormani, Umberto Eco devait élaborer un modèle négatif de la Bibliothèque en une vingtaine de points. La « mauvaise bibliothèque » qu'il imagine constitue selon lui le point de départ d'une « bonne fiction » : « Évidemment il s'agit d'un modèle aussi fictif que celui de la bibliothèque polygonale. Mais comme dans toutes les fictions, de même qu'une caricature naît de l'adjonction d'une tête de cheval sur un corps humain avec queue de sirène et écailles de serpent, je crois que chacun de nous pourra retrouver dans ce modèle négatif les souvenirs lointains de ses propres aventures dans les plus petites bibliothèques de notre pays et d'autres pays. Une bonne bibliothèque, au sens de mauvaise bibliothèque, (c'est-à-dire un bon exemple du modèle négatif que j'essaie de réaliser) doit être avant tout un immense cauchemar » .

Ce dernier terme, en français dans le texte publié de cette conférence, s'est imposé à l'auteur à la suite de sa lecture du « Livre » dont il livra d'ailleurs un extrait ce jour-là, pour mettre l'esprit de ses auditeurs « dans de bonnes dispositions comme le feraient les litanies » : La Bibliothèque de Babel de Jorge Luis Borges. Est-ce là une bibliothèque possible ou appartient-elle seulement à un univers imaginaire ? De toute façon, commente Eco, « même un code élaboré pour une bibliothèque familiale permet de telles variations, de telles projections et autorise à penser à des bibliothèques polygonales ». C'est donc à partir de la pluralité d'objectifs fixés par la bibliothèque borgésienne qu'il imagine sa bibliothèque cauchemardesque.

Cette dernière répond aux 19 critères suivants :

1. Les catalogues doivent être subdivisés au maximum.
2. Les descripteurs matières doivent être décidés par le bibliothécaire. Les livres ne porteront pas au revers de la page de garde une indication de la rubrique où il convient de les ranger.
3. La cote doit être impossible à transcrire.
4. Le temps entre demande et réception des livres sera très long.
5. Ne pas servir plus d'un livre à la fois.
6. Les livres que vous avez réclamés au moyen d'une fiche et qu'on vous apporte ne peuvent pas être emportés dans la salle de consultation.
7. On évitera autant que possible l'existence de tout photocopieur.
8. Le bibliothécaire devra considérer le lecteur comme un ennemi, un désoeuvré, un voleur potentiel.
9. Presque tout le personnel doit être affecté de handicaps physiques.
10. Le service de renseignements pour les lecteurs devra être inaccessible.
11. On découragera le prêt.
12. Le prêt inter-bibliothèque sera impossible et dans tous cas il exigera des mois.
13. En conséquence de tout ce qui précède, les vols seront très faciles.
14. Les horaires doivent coïncider exactement avec les horaires de travail, décidés par accord préalable avec les syndicats : fermeture absolue le samedi, le dimanche, le soir et à l'heure des repas.
15. Il sera impossible de se restaurer à l'intérieur de la bibliothèque de quelque façon que ce soit et pas davantage à l'extérieur de la bibliothèque sans avoir auparavant restitué tous les livres qui vous ont été confiés.
16. Il sera impossible de réserver son livre pour le lendemain.
17. Il sera impossible de savoir qui a emprunté le livre qui manque.
18. Autant que possible pas de toilettes
19. Dans l'idéal, l'utilisateur ne devrait pas pouvoir entrer à la bibliothèque.

Un seul de ces points suffit, on s'en doute, à ouvrir les portes de l'Enfer et à flatter l'imagination.

Dans le premier volet de cette Université d'été consacré aux « imaginaires de la Bibliothèque », nous nous intéresserons aux oeuvres littéraires, plastiques, cinématographiques, scéniques et musicales nées paradoxalement de ce désir d'«ordre du Livre ». La Bibliothèque de Babel de Borges sera, comme elle le fut pour Eco, notre Bible. Les pistes qu'elle nous conduit à suivre sont innombrables : des trésors de la « Bibliothèque » d'Apollodore contemplés par Jean-Claude Carrière au « roman » de la Bibliothèque d'Alexandrie raconté par Jean-Pierre Luminet dans Le bâton d'Euclide, de l'enquête menée par Nerval au fil des bibliothèques d'Ile-de-France, dans Angélique, pour retrouver le sieur abbé comte de Bucquoy à la peinture woolfienne de ce monument du savoir en machine d'exclusion des femmes dans Une chambre à soi, de la bibliothèque « absolue » rêvée par Bouvard et Pécuchet à la bibliothèque « originelle » enfouie dans Désert physique d'Alain Nadaud ou les archéologies photographiques imaginaires de Thierry Urbain, des anges déambulant dans les bibliothèques de Wenders aux démons hantant celles de Bokanovski, des vertiges bibliothécaires de Vieira da Silva aux vitrines ordonnées de Jean Le Gac, des bibliothèques naguère édifiées par Louis Bercut pour les mises en scène de Daniel Mesguich à celles animées par François Schuiten et Benoît Peeters pour la ville de Villers Nous voudrions ainsi « déballer » - selon le mot de Walter Benjamin appliqué à sa propre bibliothèque -, au fil des siècles et dans une optique comparatiste, ces bibliothèques idéales et cauchemardesques visitées par l'ensemble de la création artistique.

3- Avant-programme

Lundi 04juillet

14 heures : ouverture de l'Université d'été par Jean-Noël Jeanneney, président de la Bnf.

14h15 Denis Bruckmann (BnF) : Les imaginaires de la bibliothèque. Suite et non fin.

14h45 : Alain Montandon (Institut Universitaire de France, président de la S.F.L.G.C.) : La littérature comparée en France : structures et orientations de la recherche.

15h30 : André Miquel (ancien conservateur de la Bibliothèque nationale, ancien directeur du Collège de France, arabisant, écrivain) : De la Bibliothèque nationale à « La bibliothèque des amants ».

16h30 : Michel Melot (Ministère de la Culture) : Géopolitiques comparées des bibliothèques - Orient et Occident ; pays catholiques et pays protestants.



Pause

17h00 : Françoise Létoublon et Jean Sgard (Université Stendhal-Grenoble III) : Le catalogue comme représentation de la bibliothèque - de l'ordre de Mgr de Caulet aux taxinomies burlesques de Google.

17h30 : Jean-Pierre Dubost (Université de Clermont-Ferrand II) : L'horlogerie du livre : Borgès et autres sables.

18h00 : Robert Vilain (Royal Holloway, University of London) : From Homicide to Memoricide : Murder and Arson in the Library.

18h30 : Benoît Peeters (Scénariste de bandes dessinées) : De la bibliothèque de Villers, « cité obscure ».

Mardi 05 juillet

Matin

9h30 : visite guidée de la Bibliothèque nationale de France (2 groupes d'environ 20 personnes)

11h00 : Suzanne Liandrat-Guigues (Université de Lille III) et Jean-Louis Leutrat (Université de Paris III): « Toute la mémoire du monde » - L'imaginaire de la bibliothèque au cinéma.

Après-midi : « Les fantômes de la bibliothèque » : rencontres et apparitions.

14h30 : Évanghélia Stead (Université de Reims) : Salomé et Cléopâtre dans les bibliothèques fin-de-siècle.

15h00 : Fritz Nies (Université Heinrich-Heine, Düsseldorf) : Fouilleurs, fouineurs et rats de bibliothèque.

15h30 : Caroline Andriot-Saillant (Université de Paris IV) : Les rayons et les ombres de la bibliothèque dans la poésie contemporaine : fantômes d'un imaginaire.

Pause

16h30 : Présentation de la salle de bibliographie et utilisation des catalogues (intervenant BnF)

Mercredi 06 juillet

Matin

9h30 : Gertrud Lehnert (Université de Potsdam) : La bibliothèque - modèle du monde réel, miroir du monde psychique (Antal Szerb, Elias Canetti, Virginia Woolf).

10h00 : Philippe Chardin (Université de Tours) : « Vivre comme on lit ». L'imaginaire de la bibliothèque et de la lecture dans l'oeuvre de Robert Musil.

Pause

11h00 : Maria do Rosário MONTEIRO (Université de Lisbonne) : The Library in Utopia De Thomas More à Ray Bradbury, Ursula Le Guin, Pina Martin

11h30 : Christophe Deshoulières (Université de Poitiers) : L'enfer des bibliothèques. Songes faustiens.

Après-midi : L'accumulation et la perte - Babel et Alexandrie

14h30 : Sylvie Parizet (Université de Paris X) : Le mythe de Babel et la bibliothèque

15h00 : Nathalie Raoux (École des Hautes Études en Sciences Sociales, membre du directoire de l'internationale Walter Benjamin) : Walter Benjamin et la Bibliothèque nationale.

Pause

15h30 : Catherine Coquio (Université de Poitiers) : Bibliothèques « déballées », bibliothèques « incendiées ».

16h00 : Véronique Mauron (Université de Lausanne) : Combustion des livres, naissance des images : l'exemple de Claudio Parmiggiani.

Jeudi 07 juillet

Matin

De 9h à 10h : visite guidée de la Bibliothèque Mazarine.
Fonds anciens encyclopédiques, histoire des XVIe et XVIIe siècles, histoire religieuse (notamment sur les Jansénistes), histoire du livre, histoire locale et régionale de France, manuscrits littéraires du XIXe siècle.

De 11h à 12h : visite guidée de l'Institut de France

Après-midi (à partir de 15h) : visite guidée de la Cité Internationale universitaire de Paris : bibliothèque centrale, bibliothèques des maisons nationales et bâtiments historiques.

En soirée (sous réserve) : Récital Berlioz : Les Nuits d'été par Sophie Fournier au salon Honnorat.

Dîner de clôture