Colloques en ligne

éditos

Le corpus, corps à corps

Le corpus, corps à corps

Les Colloques en ligne de Fabula accueillent les actes du colloque Le Corpus : corps à corps qui s’est tenu à l’Université de Genève en mai 2023. Terme latin qui jusqu’au XIXe siècle a relevé de la sphère religieuse, le corpus désigne dans les langues modernes un regroupement de documents choisis à partir d’un critère commun en vue de leur étude. Or le corpus n’est jamais un objet aux contours arrêtés, mais plutôt une unité hypothétique, à la fois matérielle et virtuelle. Les contributions rassemblées par Marie Kondrat et Matilde Manara montrent que l’idéal d’organicité et de cohérence auquel la notion de corpus renvoie demeure actuel, quoique parfois implicite. Des bibliothèques médiévales aux corpus numériques, un rapport non orthodoxe à cette notion rend possibles différents corps à corps.

(Illustr. : dessin original de Matilde Manara, 2022)

La déclinaison des possibles

La déclinaison des possibles

Lire les Œuvres de Louise Labé

Lire les <em>Œuvres</em> de Louise Labé

Après un sommaire sur "Les fabliaux en réseau" et un dossier consacré à L'Astrée d'Honoré d'Urfé également destinés aux agrégatifs, les Colloques en ligne de Fabula accueillent les actes de la journée d’étude tenue en décembre dernier à la Sorbonne nouvelle, consacrée aux Œuvres de Louise Labé, au programme de l’agrégation 2024. Les communications rassemblées par Emmanuel Buron viennent ramener les textes de la poétesse sous l’attention de la critique alors que depuis une quinzaine d’années, la querelle historiographique ouverte par Mireille Huchon, qui mettait en doute leur attribution, a placé la question de l’auteur au cœur du débat. Les analyses portent sur la construction de l’autorité problématique d’une poétesse dans l’épître « A M.C.D.B.L. » (E. Rajchenbach ») ; sur le traitement du motif de l’innamoramento (N. Le Cadet) ; sur une éthique de l’amour et sur la manière dont est vécue la passion (A. Godet), principalement dans les poèmes ; sur les références humanistes qui forment l’infrastructure des Œuvres (L. Millon-Hazo) et sur la dynamique de décentrement qui se manifeste aussi bien dans la conception de l’amour que propose l’allégorie du Debat que dans l’expérience amoureuse que mettent en scène les poèmes (E. Buron).

L'Astrée : un roman troublé

<em>L'Astrée</em> : un roman troublé

En 2023-2024, le programme des agrégations de Lettres faisait place, pour la première fois, au célèbre chef-d’œuvre d’Honoré d'Urfé, L’Astrée (1607-1628). Une belle occasion s’offrait pour remettre sur les chemins de la lecture ce roman pastoral qui fut un véritable best-seller en son temps, et d’en mesurer la richesse et l’ambition au-delà de la seule histoire littéraire où il occupe une place déterminante. Le 25 novembre 2023 s’est tenue en Sorbonne une Journée d’étude organisée par Delphine Denis, dont elle a réuni les actes pour les Colloques en ligne de Fabula. Le sommaire qui réunit des approches diverses (politique, morale et philosophie, poétique, rhétorique et stylistique) offre l’image d’un roman complexe, traversé de nombreuses tensions, mais aux propositions profondément cohérentes.

Les fabliaux en réseau

Les fabliaux en réseau

En novembre dernier s’est tenue à l’Université Grenoble Alpes une journée d’études consacrée aux Fabliaux du Moyen Âge, dans l’anthologie de Jean Dufournet inscrite au programme des agrégations de lettres 2024. Rassemblés dans un recueil moderne, détachés de leur contexte codicologique, les fabliaux doivent se lire "en réseau", à travers les séries qu’ils créent, dans les effets de similitude et de contraste qu’ils provoquent. Les contributions rassemblées pour les Colloques en ligne de Fabula par Corinne Denoyelle et Stéphanie Le Briz-Orgeur montrent la richesse de cette approche qui permet de penser les variations des motifs en synchronie voire en diachronie. Des échos se créent alors entre les versions autour de motifs qui se recomposent d’œuvre en œuvre.

"Sauvages d'aucune idée" : la critique au féminin au XIXe siècle

Les femmes critiques ont fait l'objet au XIXe siècle une double réprobation : non seulement elles ont pris la plume, mais elles l’ont fait pour se livrer à une activité souvent décriée, la critique étant volontiers accusée de vénalité, de partialité et d’impuretés diverses. Ces femmes ont été remises à l’honneur et en lumière lors de deux journées d’étude organisées à l’université de Caen Normandie les 21 et 22 octobre 2022 par Julie Anselmini et Lucie Barette, qui ont dressé la liste des préjugés dont elles ont fait l’objet, des accusations qu’elles ont subies, et des stratégies et scénographies qu’elles ont adoptées pour se justifier et pour surmonter les contradictions dans lesquelles on voulait les enfermer. Qui sont ces femmes critiques ? Où écrivent-elles ? Quels commentaires méta-critiques produisent-elles ? Quelles postures critiques construisent-elles, quelles stratégies adoptent-elles ? Comment défendent-elles la légitimité de la pratique littéraire et critique des femmes ? Les Colloques en ligne de Fabula en accueillent les actes dans la nouvelle collection Le fond de l’air

Rappelons au passage le sommaire récemment réuni par Camille Islert et Wendy Prin-Conti sur la Théorie littéraire féminine à la Belle Époque.

Impossibles fictions

Impossibles fictions