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S. RABAU, L'Intertextualité, Flammarion, GF-Corpus, 2002:

  • « L'œuvre littéraire porte ”en puissance“ les interprétations diverses qu'elle va susciter : respecter un texte, c'est donc être fidèle aux possibilités de changement et d'interprétation qui sont inscrites en lui. Dès lors, l'idée même d'appartenance du texte n'a plus guère de sens : l'œuvre d'Homère ne consiste pas dans sa lettre, ni même dans les limites de ce que nous appelons l'Iliade ou l'Odyssée, mais dans le déploiement indéfini de ses interprétations mais aussi de ses traductions. D'autant qu'il n'est pas toujours possible de faire la part entre le bien commun qu'est la langue et le bien propre qu'est le style de l'auteur. Toute œuvre est potentiellement écrite dans toutes les langues et appartient à toutes les littératures : elle n'est donc le bien propre d'aucun auteur. » (p. 141)

  • « Tout texte étant susceptible d'être repris, il n'est pas limité à ce qu'a effectivement écrit son auteur, mais il continue d'être écrit par ceux qui le citent ou le réécrivent. L'Odyssée serait par exemple la somme, par définition inachevée, de son parcours intertextuel, de ses variantes passées et à venir. » (p. 25)



Marc Escola

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Dernière mise à jour de cette page le 20 Février 2003 à 20h16.