Collectif
Nouvelle parution
Y.-M. Tran-Gervat (dir.), Traduire en français à l'âge classique. Génie national et génie des langues

Y.-M. Tran-Gervat (dir.), Traduire en français à l'âge classique. Génie national et génie des langues

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Yen-Mai Tran-Gervat)

Traduire en français à l'âge classique. Génie national et génie des langues

Sous la direction de Yen-Mai Tran-Gervat

Paris : Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2013.

EAN 9782878545937.

Présentation de l'éditeur :

La notion de « génie », avant de désigner des qualités artistiques individuelles, se développe et s’impose en France aux siècles de Malherbe et de Voltaire, pour rendre compte de traits objectifs propres à une nation ou à une langue. La vision négative que le XIXe siècle a construite de la « traduction à la française » a contribué à associer le mythe du « génie de la langue française » avec celui des « belles infidèles ». Elle a formé l’image d’une nation profitant de son hégémonie politique, culturelle et linguistique pour traiter avec une désinvolture qui se dénomme « liberté », mais aussi, « usage », « règles » ou « bienséances » les œuvres anciennes ou modernes qu’elle entreprend alors de traduire.

Ce volume s’inscrit dans le cadre de l’Histoire des traductions en langue française (Projet blanc ANR, sous la direction d’Yves Chevrel et Jean-Yves Masson). On a cherché à y replacer la relation entre génie et traduction dans le contexte historique et idéologique des siècles classiques, afin d’éclairer des discours et des pratiques de traduction qui, loin d’être simplement « ethnocentriques » selon des critères anachroniques, sont d’une part beaucoup plus variés, d’autre part beaucoup plus complexes et cohérents qu’on pourrait le croire.

Sommaire :

Introduction. Yen-Mai TRAN-GERVAT (U. Sorbonne Nouvelle – Paris 3, CERC) : « Reconsidérer quelques idées reçues sur la période des ‘belles infidèles’ »

I. Le contexte idéologique de la notion de « génie » aux XVIIe et XVIIIe siècles
Andreas GIPPER (U. Mayence, Allemagne) : « L’ordre naturel, la traduction et la découverte du génie de la langue »
François THOMAS (U. Lille 3 – Charles de Gaulle, UMR 8163 Savoirs Textes Langage) : « Universalité de la raison et du cœur humain, génie des langues et des peuples : retour sur ‘l’ethnocentrisme’ des traductions en France au siècle des Lumières »

II. « Mis en français » : imitation, traduction, recréation
Noémie COURTÈS (U. Versailles-Saint Quentin) : « Rotrou, entre ‘imitation’ et création (de la traduction dramatique au XVIIe siècle) »
Claudine LE BLANC (U. Sorbonne Nouvelle – Paris 3, CERC) : « Le Livre des lumières ou la Conduite des rois (1644) : lettres persanes et fables françaises »
Olivia AYME (U. Paris 13) : « La célébration de la langue française dans les traductions du père Bouhours »
Claire PLACIAL (U. Paris-Sorbonne, CRLC) : « Salomon, Homère hébreu ? Traduire la poésie des Anciens, entre génie biblique, génie profane et génie français »
Malika BASTIN-HAMMOU (U. Grenoble 3) : « Traduire ou ne pas traduire : 1684-1784, un siècle de « traduction » en langue française des comédies d'Aristophane »

III. Altérités et génies nationaux
Fiorella DI STEFANO (Università per Stranieri, Sienne, Italie) : « Ingegno et sprezzatura du Cortegiano dans la traduction de l’Abbé Duhamel (1690) »
Florence MAGNOT-OGILVY (U. Montpellier 3, IUF) : « Grossesses embarrassantes et enfants surnuméraires dans Moll Flanders : la traduction française de 1761 et les surprises de la bienséance »
Jin LU (Purdue University, Etats-Unis) : « Le langage poétique et la traduction de la poésie au XVIIIe siècle »
Timothée LÉCHOT (U. de Neuchâtel, Suisse) : « Une poésie sans langue propre : la tentation suisse d’une littérature nationale »
Dimitri GARNCARZYK (U. Sorbonne Nouvelle – Paris 3, CERC) : « ‘Ce feu brûlant de la Poésie que le génie seul peut allumer’ : sur une traduction de la Myséide aujourd’hui perdue, et une autre par le poète lui-même, mais inachevée »