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Nouvelle parution
D. Willis (dir.), Tolkien, le façonnement d'un monde, vol. 2

D. Willis (dir.), Tolkien, le façonnement d'un monde, vol. 2

Publié le par Vincent Ferré (Source : Didier Willis)

Tolkien, le façonnement d’un monde (volume 2 – Astronomie & Géographie)

Essais et articles réunis par Didier Willis
Date et lieu de parution : mars 2014, Toulouse
Editeur : Association « Le Dragon de Brume » (site de l'association : https://sites.google.com/site/dragonbrumeux/accueil)
EAN13 : 9782953989625
Prix : 20,00 € HT

 

Ce recueil de 356 pages, consacré à l'oeuvre de l’auteur britannique J. R. R. Tolkien, fait suite au volume 1 de Tolkien, le façonnement d'un monde (Botanique & Astronomie) publié en 2011. Il comprend 15 essais dédiés à certains aspects particuliers du monde inventé par l'écrivain : 3 sont relatifs à l’astronomie et 12 sont consacrés à la géographie et à la géologie (au sens large). 4 d’entre eux sont traduits de l’anglais. 

En astronomie, Kristine Larsen étudie le conte écrit par J. R. R. Tolkien sur Eärendil et Elwing, exhumant les liens entre cette histoire et le mythe grec de Céyx et Alcyone. Il s’agit de la traduction de son essai préalablement publié dans Tolkien and the Study of His Sources: Critical Essays (McFarland, 2011). Alain Lefèvre porte un nouveau regard sur l’étoile rouge observée par Frodon de sa fenêtre à Fondcombe, durant la Lune du Chasseur. Un astronome avait suggéré d’y voir Sirius, parfois décrite comme rougeâtre par certains auteurs antiques et médiévaux. D’autres spécialistes ont rappelé la nature allégorique de cette étoile qui préfigure l’Œil de Sauron. Lefèvre commente ces études antérieures et démontre que la planète Mars reste un candidat convaincant, suggérant en conclusion une rectification subtile de la traduction française du Seigneur des Anneaux.

Bertrand Bellet examine les noms des mois et des saisons en Terre du Milieu, analysant leur construction linguistique dans les langues elfiques, et leur comparant des éléments pertinents de plusieurs calendriers du monde réel : romain, attique, germaniques (incluant l’anglo-saxon, le vieil allemand et l’islandais), finnois, slaves, celtiques, et finalement le calendrier républicain français. En géographie, Jason Fisher s’intéresse aux « Cercles du Monde » dans le Conte d’Arda de Tolkien. Il identifie comme sources possibles de cette expression le terme norrois kringla heimsins, utilisé dans la Heimskringla, et le latin orbis terrarum, que l’on retrouve notamment dans la Vulgate et dans la conception des cartes médiévales de type T-O, telle que la célèbre mappa mundi de Hereford. Il s’agit de la traduction de son essai paru précédemment dans Middle-earth and Beyond: Essays on the World of J. R. R. Tolkien (Cambridge Scholars Publishing, 2010).

Gerard Hynes interroge les connaissances de Tolkien en géologie et étudie les influences possibles des théories catastrophistes et uniformitaires sur son legendarium. Avec en arrière-plans littéraires et historiques la géomythologie et la théorie de la dérive des continents de Wegener, l’essai présente les extrêmes entre lesquelles la géologie de Tolkien aurait été tiraillée. C'est la traduction de son article paru dans Tolkien Studies n° 9 (WVUP, 2012).

Didier Willis observe la grande île en forme d’étoile qui se trouve au bas de la mappa mundi de la Bibliothèque Cottonienne. Située près des Colonnes d’Hercule, sa forme reconnaissable peut évoquer Númenor. Illustrant les relations entre la naguère célèbre et fortunée cité de Cadix et le mythe de l’Atlantide, l’essai rapporte comment divers auteurs ont décrit cette carte médiévale anglo-saxonne et cette curieuse île, examinant au passage le motif du pentangle.

Priscille Henon étudie diverses images du Labyrinthe dans le Seigneur des Anneaux de Tolkien, à la lumière de leurs aspects mythologiques et philosophiques – démontrant comment les motifs de la quête, de l’initiation, de la transcendance, de la mort et de la transformation peuvent s’appliquer au royaume souterrain de la Moria, aux Marais des Morts, et aux Chemins des Morts.

L’article de William A.S. Sarjeant sur la géologie de la Terre du Milieu (The Tolkien Society / Mythopoeic Press, 1995) n’avait encore jamais été traduit en français. C’est désormais chose faite dans ce volume, avec toutes les cartes et des notes éditoriales additionnelles expliquant le vocabulaire technique.

Jean-Rodolphe Turlin fournit une description de la « Pierre des Trois Quartiers » dans la Comté et souligne comment une telle pierre frontalière peut en fait avoir été inspirée par plusieurs monuments similaires en Grande-Bretagne, en particulier dans les West Midlands où Tolkien a vécu. À la suite des études de Shippey, Hooker et Nagel, il montre que ce monument remarquable de la Comté pourrait être une réminiscence du paysage rural de l’Angleterre.

Avec l’appui de cartes et illustrations, Didier Willis propose une reconstruction d’une carte complète du Beleriand et de l’Eriador, améliorant ses précédents travaux sur le sujet et les étendant à la mer de Rhûn et la possible latitude de Númenor – avec une nouvelle tentative pour localiser la fameuse Atlantide tolkienienne, fondée les vignes poussant sur l’île et les conditions climatiques relativement strictes s’appliquant à la viticulture.

Dans le sillage de son livre Promenades au pays des Hobbits (2012), Jean-Rodophe Turlin propose un tour d’horizon de toutes les cartes de la Comté, des ébauches jusqu’aux versions publiées. Il s’attaque aussi à leurs représentations cartographiques à différentes échelles et dans plusieurs traductions étrangères.

Éric Flieller s’interroge sur la localisation de Rhosgobel et la nature de son étrange occupant, le mage brun Radagast. Notant l’absence de Rhosgobel de la carte du Hobbit et les possibles incohérences entre les textes et les premières cartes ébauchées, il analyse l’étymologie de Rhosgobel, sa relation au(x) Carrock(s), les villages des « Hommes des Bois » de Mirkwood, et les diverses sources d’inspiration de Radagast, du dieu slave Radegast à Merlinus Sylvestris et saint François d’Assise.

Didier Willis consacre deux brefs essais à Borlas de Pen-arduin et à la Rue des Lanterniers à Minas Tirith, fournissant des interprétations de ces noms et des pistes sur les caractéristiques de ces lieux.

Damien Bador conclut cette collection d’essais avec la première partie d’une étude sur les monolithes dans le legendarium de Tolkien, portant son attention sur le(s) Carrock(s) et la Pierre d’Erech. Les deux ont des équivalents dans le monde réel et montrent les traces de nombreuses révisions, alors que Tolkien élaborait la géographie de son monde fictionnel – ils peuvent être considérés comme une métaphore de son processus de création.

Sommaire :

 

I - Astronomie

Kristine Larsen : Oiseaux marins et étoiles du matin — Céyx, Alcyone et les métamorphoses d’Eärendil et Elwing

Alain Lefèvre : L’astre rouge de la Lune du Chasseur

Bertrand Bellet : Les mois et les saisons en Terre du Milieu

 

II - Géographie

Jason Fisher : Aux sources des « Cercles du Monde » de Tolkien — Spéculations sur la Heimskringla, la Vulgate et la mappa mundi de Hereford

Gerard Hynes : « Sous la sombre quille de la Terre » — Tolkien et la géologie

Didier Willis : Númenor et la Cottoniana — Enquête sur une île en forme d’étoile à cinq branches

Priscille Henon : Dédales en Terre du Milieu

William A. S. Sarjeant : La géologie de la Terre du Milieu

Jean-Rodolphe Turlin : La pierre des Trois Quartiers

Didier Willis : Du Beleriand aux confins de Rhûn — Collages et reconstructions cartographiques

Jean-Rodolphe Turlin : Une cartographie pour la Comté

Éric Flieller : Rhosgobel, la demeure énigmatique du mystérieux Radagast

Didier Willis : Borlas de Pen-arduin, entre berges et collines

Didier Willis : Lanterniers, portiers et hôteliers de Minas Tirith

Damien Bador : Des deux Carroc à la Pierre d’Erech