Actualité
Appels à contributions
Wagner: 1913 et 2013. Survivances et contrastes dans l’Europe musicale

Wagner: 1913 et 2013. Survivances et contrastes dans l’Europe musicale

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Cécile Leblanc)

 

 

Wagner : 1913 et 2013 

survivances et contrastes dans l’Europe musicale

 

Colloque international organisé par :

Fondation Singer-Polignac

Observatoire Musical Français

(OMF, EA 206, Paris-Sorbonne)

Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle

(CRP19, EA3423, Sorbonne Nouvelle Paris 3)

 

22-24 mai 2013 - Fondation Singer-Polignac (Paris)

Ce colloque se donne pour objectif de dresser un bilan du wagnérisme français à la veille de la Première Guerre mondiale à travers l'évolution de l’exégèse wagnériste mais également d'un point de vue sociologique et politique, à travers son inscription dans la société de son temps. Il se propose aussi de mettre en perspective 1913 et 2013, pour questionner la notion de wagnérisme contemporain.

Les travaux les plus récents sur Wagner ont élargi considérablement les études sur Wagner et posé la question d’un wagnérisme européen. Une vaste exposition a rassemblé les peintres face à Wagner. En France, beaucoup se sont intéressés aux confrontations : Suarès et Wagner, Baudelaire ou Mallarmé. La parution du Dictionnaire encyclopédique Wagner a montré combien la question du wagnérisme travaille les arts au XIXe et au XXsiècles.

Mais, passé les combats de la Revue wagnérienne (1885-1888), l’engouement du public français pour Wagner et ses succès mondains ont paradoxalement semblé mettre un terme en France à la question wagnérienne qui continue pourtant à provoquer et à inspirer nombre d’artistes. Ce colloque se propose de mettre en perspective les liens tissés avec les autres domaines artistiques comme la peinture, mais surtout les arts décoratifs, peu étudiés jusqu’ici et le théâtre à travers la personnalité du peintre, illustrateur et décorateur Gustave Fayet (1865-1925). Cet acteur éminent de la vie culturelle du début du XXe siècle, collectionneur avisé (Gauguin, Redon, Cézanne, Van Gogh, Matisse…) après avoir été quelque temps conservateur du musée de Béziers où il accueillit des oeuvres de Puvis de Chavanne et de Fantin-Latour, acquéreur de l’abbaye de Fontfroide, qu'il restaure et décore avec un sens aigu de l'authenticité et du symbolisme et dans laquelle il reçoit Ricardo Viñes, Déodat de Séverac, Georges-Daniel de Monfreid et Odilon Redon.

G. Fayet fut un wagnériste convaincu dont l’action et les productions exemplifient l’importance de Wagner au sein de la société à laquelle appartient l'entourage de Fayet. Son oeuvre éclectique (des tableaux et aquarelles aux cartons de tapisserie et vitraux réalisés avec le maître verrier Richard Burgsthal) permet d’envisager la richesse et la pénétration du wagnérisme. L’aventure artistique du Théâtre de la Grange, à Igny, entre 1912 et 1914 en fournit une preuve intéressante : la compositrice Rita Strohl, épouse de Burgsthal, y a le projet de représenter des oeuvres symbolistes imprégnées de Wagner avec le soutien appuyé de Redon et Fayet. Le 5 juin 1914 un concert de musique de chambre y est organisé et un récital y sera donné après-guerre par Jane Bathori avec des mélodies de la compositrice.

Celle-ci fréquente également le salon Polignac et se lie avec Winnaretta Singer (princesse Edmond de Polignac). Ce colloque serait l’occasion de poursuivre les recherches sur l’oeuvre de Rita Strohl, encore mal connue. Il permettra également d'approfondir les études sur le rôle majeur du salon Singer-Polignac à travers, entre autres, les écrits et l’oeuvre du pianiste Ricardo Viñes qui a beaucoup fréquenté ce salon jusqu'à la veille de la Seconde guerre mondiale.

De ces exemples émerge une question centrale : quel type de lien s’établit entre l’oeuvre de Wagner, les conceptions artistiques et dramatiques de ces artistes vers 1913, date à laquelle ouvre aussi le Théâtre des Champs-Elysées ? De cette date charnière qu'est 1913 (exaspération des nationalismes français et germanique et déclenchement de la Première guerre mondiale mais aussi première représentation à Paris de Parsifal) jusqu'à nos jours, 2013, quel type d’évolution, d’assimilation et de création a porté et porte encore le wagnérisme aussi bien en France qu'en Europe ?

La question sera abordée en privilégiant deux types de matériaux. L'on s'interrogera d'une part sur la signification esthétique, sociale, culturelle d’un wagnérisme qui n’a plus à faire ses preuves et irradie correspondance, cercles intellectuels, artistiques et mondains mais aussi de nouvelles formes d’expression tout au long du XXe siècle. On envisagera d’autre part, à partir du cas précis de la famille et de l’entourage de Gustave Fayet et de l'entourage de Winnaretta Singer-Polignac, comment pratiques et représentations renouvellent et construisent le concept d’art wagnérien dont le sens reste à dégager.

Plusieurs axes d’étude sont à envisager :

  • Wagner et les arts décoratifs,
  • Wagner et la musique autour de Ricardo Viñes et Rita Strohl,
  • Wagner et les cercles artistiques et mondains, en particulier celui des Fayet et les salons comme celui de la princesse Edmond de Polignac,
  • Wagner au XXe siècle (cinéma, mises en scène),
  • Wagner et la notion d’art contemporain.

Comité d’organisation : Danièle Pistone (OMF, Paris-Sorbonne), Mario d’Angelo (OMF, Paris-Sorbonne), Cécile Leblanc (Paris3-Sorbonne-Nouvelle).

Les propositions de communication sont à envoyer avant le 30 juin 2012 sous la forme d’un résumé d’environ 2 000 caractères (espaces compris) et d’une courte bio-bibliographie. Elles seront examinées par le comité scientifique réuni pour le colloque. Les langues de travail sont le français et l’anglais.

Les communications seront entièrement enregistrées et filmées par la Fondation et feront l’objet d’une mise en ligne sur son site. Une publication est prévue ensuite.

Contact : marie-cecile.leblanc@univ-paris3.fr et OMF@noos.fr