"L’historien ne fait-il que rapporter, dire ce qui s’est passé, comme le voulait Aristote ou bien est-il aussi du côté du poiein, du faire, comme le poète tragique ?" demande François Hartog au cours d'un entretien avec Annick Louis publié sur vox-poetica. Sur le même site, Pascal Payen, dans une communication intitulée "Historia et intrigue dans l’Enquête d’Hérodote", contredit Aristote à propos du père de l’Histoire. Mais "mettre en intrigue", est-ce nécessairement "mettre en fiction"? Si Claude Calame, lors du colloque «écritures de l’histoire, écritures de la fiction», n’hésitait pas à qualifier les Histoires anciennes de "fictions référentielles", Bérenger Boulay, dans l’article "Histoire et narrativité, autour des chapitres 9 et 23 de la Poétique d’Aristote", propose de distinguer narrativité et fictionalité et souligne les enjeux théoriques du reclassement de l’historiographie, ancienne ou moderne, dans le champ de la poésie mimétique telle que la définit Aristote.