<!>
Appel à communications
Voltaire et l'histoirenationale : lectures et réceptions au XIXe siècle
Colloque international organisé
dans le cadre des « JournéesVoltaire »
du CELLF 17e-18e,UMR 8599
du CNRS et de l'Université Paris-Sorbonne
Les vendredi 12 et Samedi 13 juin 2009
En Sorbonne (Amphithéâtre Louis Liard)
Dernier « prince de laRépublique des Lettres », Voltaire est certes un écrivain cosmopolite,aulique et européen, mais il porte déjà en lui le souci de la nation. C'est lesens de son attachement au genre de l'épopée historique, sérieuse comme LaHenriade ou burlesquecomme La Pucelle. LeSiècle de Louis XIV etle Précis du siècle de Louis XV,roi dont il fut l'historiographe, témoignent de son intérêt pour l'histoire dela nation française. Loin d'être uniquement antiques ou orientalistes, sestragédies se plaisent, telles Zaïreou Adélaïde du Guesclinà évoquer ce Moyen-Âge que Voltaire aborde aussi dans L'Essai sur les Moeurs, une somme « philosophique »sur l'histoire de l'humanité, riche aussi de développements sur l'histoire deFrance. Dans ses oeuvres philosophiques, dans ses « Mélanges »,partout, Voltaire écrit sur la France et sur son histoire, récente ouancienne : il transmet ainsi, dans l'éclatement de son oeuvre prolifique,une vulgate de l'histoire de France que penseurs, philosophes et historiens duXIXe siècle auront sans cesse à coeur d'étudier, de prolonger ou de ruiner.
Voltaire a-t-il voulu et su léguer unevision unitaire de l'histoire de France, un « grand récit » dont lesauteurs du XIXe siècle ont pu s'inspirer, fût-ce pour s'y opposer ? LaFrance du XIXe siècle est-elle « le pays de Voltaire » par unemémoire positive et vivante de l'histoire de France, ou seulement parl'héritage impensé d'une vision du monde, des réflexes et un rictus ?L'effort romantique a-t-il réussi à dissocier la mémoire nationale du mytheclassique dont Voltaire a été l'un des grands défenseurs ? L'obsessionvoltairienne de la Saint-Barthélemy a-t-elle nourri les réflexions sur laguerre civile dans un pays en proie aux révolutions en série ? Quels sont lesrelais vivants de sa problématique anticléricale, jusqu'à la loi deSéparation ? Ses idées ne se sont-elles devenues que des « idéesreçues », ceux de la « bourgeoisie voltairienne » ? La« philosophie de l'histoire » (expression voltairienne) nerisque-t-elle pas d'estomper le caractère national sous la généralité etde subordonner l'histoire à la « philosophie », c'est-à-dire auxproblématiques du progrès des Lumières et de la lutte contre « l'Infâme »?
Ces questions, le colloque internationalconsacré à « Voltaire et l'histoire nationale : lectures etréceptions au XIXe siècle » s'est donné pour objectif de les poser, afin d'yapporter des éléments de réponse fondés sur une série d'analyses ponctuelles,chez des auteurs précis, dans des communautés de pensée, voire dans lespratiques éditoriales.
Ce colloque vise à mettre en place undialogue nouveau entre « voltairistes » et spécialistes de la penséedu XIXe siècle, comme entre chercheurs confirmés et jeunes chercheurs. Organisésur deux journées et en deux volets, il comprendra un ensemble decommunications de type traditionnel, accompagnées de tables rondes permettantdes échanges entre disciplines et spécialités. Pour enrichir le dialogue, des « répondants »auront préparé à l'avance des réactions à certaines communications.
Le colloque entre dans le cadre des« Journées Voltaire », organisées chaque année à la Sorbonne parl'équipe « Voltaire en son temps », du Centre d'Etude de la Langue etde la Littérature Française des XVIIe et XVIIIe siècles (Paris-IV-CNRS) avec laSociété des Etudes Voltairiennes et la Fondation Voltaire de l'Universitéd'Oxford. Les actes et les débats seront réunis et publiés dès l'année suivantedans la Revue Voltaire,éditée par les Presses Universitaires de Paris Sorbonne (PUPS).
Clôture des propositions decommunications : 31 mars 2009
Contact et organisation : GuillaumeMétayer (metayerg@free.fr)
CELLF 17e-18e, Université Paris-Sorbonne,1 rue Victor Cousin, 75230 Paris Cedex 05.