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Voitachewski, L'Enfance trahie : Umezu chez le Lezard noir

Voitachewski, L'Enfance trahie : Umezu chez le Lezard noir

Publié le par Nicolas Geneix

Voitachewski, L'Enfance trahie : Umezu chez le Lezard noir

Article paru sur le site du9.org, 24 novembre 2017.

"Qui est Umezu Kazuo ? Le public français peut depuis une quasi quinzaine d’années découvrir au coup par coup l’œuvre de celui que l’on surnomme parfois le créateur du manga d’horreur. La notice biographique du Lézard noir nous en livre une photo excentrique et nous prévient que le personnage est effectivement connu au Japon pour son originalité. On l’aurait volontiers imaginé en auteur réservé que l’on ne remarquerait pas dans la rue, mais dont la puissance créatrice se libérerait sur le papier…

Cette puissance créatrice, le lectorat francophone a commencé à y être exposé quand Glénat publia L’école emportée, œuvre sombre au scénario simple : une école primaire se retrouve télé-transportée dans un univers lunaire et hostile. Les enfants doivent survivre, essayer de comprendre ce qu’il leur est arrivé et éventuellement trouver un moyen de rentrer chez eux. En parallèle, les parents cherchent à faire le deuil, ou pas…

L’École emportée donne la tonalité de l’œuvre d’Umezu : graphisme sombre, scénarios lugubre et ambiances anxiogènes. Son style graphique participe à cette noirceur à un point extrême : si on y retrouve certes les grands yeux qui caractérisent le style manga ; les regards expriment ici principalement la crainte, l’effroi ou la frustration. Et puis, il y a ces décors, désolés, souvent vides, industriels et pollués. Ces dessins donnent souvent l’impression d’une page qui aurait été trop noircie par une imprimante ou un scan maladroit, avec un rendu plus sombre encore que l’originale. Et aussi ces personnages, souvent raides et figés, en particulier les enfants, souvent aliénés dans ces décors — comme des figurines que l’on aurait posées sur des paysages étrangers. Les traits utilisés pour marquer le mouvement sont souvent maladroits (voir l’illustration du présent article, une course-poursuite médiocrement dessinée et tirée du non moins excellent Je suis Shingo), mais cela ajoute au charme de l’œuvre et donne aux dessins d’Umezu un style très reconnaissable. (...)"

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