Questions de société
Voeux 2010 du chef de l'Etat :

Voeux 2010 du chef de l'Etat : "il a fait réparer le chauffage mais reste en froid avec les chercheurs" (dossier màj 13/01/10)

Publié le par Bérenger Boulay

Dépêche AFP du lundi 11 janvier 2010:  Réactions au discours de Nicolas Sarkozy sur le supérieur et la recherche

Communiqué de Sud Étudiant du 12 janvier 2010:

Voeux du président au monde de l'éducation : hypocrisie, mensonges et autosatisfaction

Lorsde ses voeux au monde de l'enseignement et de la recherche, NicolasSarkozy n'a pas manqué de s'émouvoir des violences dans desétablissements scolaires qu'il veut sanctuariser. Quelle démagogiequand on connait la destruction des moyens de l'éducation nationale.Manque de postes d'encadrement, AED (Assistant d'éducation) et CPE(conseiller principal d'éducation) insuffisants, postesd'enseignant-e-s qui se réduisent comme peau de chagrin, infirmières etCOP (conseiller d'orientation psychologue) à la présence rarissime...La réponse du tout sécuritaire ne saurait remédier à cette destructionorganisée.

A cela s'ajoute une confirmation de la politique de casse duservice public mise en place par ce gouvernement. Alors que la réformede la formation des enseignant-e-s, refusée par l'ensemble du mondeuniversitaire et éducatif est confirmée, le président de la républiquen'hésite pas à annoncer son intention d'aller plus loin dans lasoumission des universités aux intérêts privés. Ainsi, lespersonnalités extérieures actuellement nommées par le président del'université devraient selon lui participer à son élection. Commentpourrait-on trouver meilleure ingérence du patronat dans la gestion desespaces de formation ? C'est pourtant les étudiant-e-s et lespersonnels qui subissent ensuite sa politique !

Enfin, l'orientation de pôles d'excellence (concentration desbudgets, de la politique universitaire et des effectifs étudiants selonde nouveau critères de « performance ») au détriment des établissementsles moins cotés et donc moins dotés est confirmée.

L'hypocrisie gouvernementale est insupportable ! Un enseignementcritique, démocratisé et ouvert à tout-e-s ne saurait être favorisé parles réformes en cours. La mixité sociale ne viendra pas de quotas alorsque dans le même temps on ghettoïse allègrement toute une partie de lajeunesse.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

Voeux2010 du chef de l'Etat : il a fait réparer le chauffage mais il resteen froid avec les chercheurs : communiqué de SLR (11 janvier 2010)

http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3032

On se souvient des voeux de Janvier 2009où le chef de l'Etat avait affiché son mépris envers les chercheurs,accusés de venir dans leur laboratoire simplement pour s'y chauffer.Cette année, il rend hommage aux difficiles conditions de travail desuniversitaires et se vante d'avoir amélioré celles-ci.Mais on notera que cet hommage s'adresse aux enseignants, enseignants-chercheurs, personnel administratif et technique.Pas aux chercheurs.Simple oubli ? Non. Car l'orientation politique reste la même tout aulong du discours : la recherche se fait à l'université, les organismesde recherche comme le CNRS n'ont pas droit à l'existence.

Ce choix n'a fait l'objet d'aucun débat, d'aucuneargumentation malgré l'excellence de ces organismes reconnueinternationalement. Le but est clair. On transforme plus facilement enentreprises commerciales des services publics ayant des usagers bienidentifiés (les universités et leurs étudiants), que ceux s'adressant àla société dans son ensemble ; partant, démantelons ces organismes,affectons chaque tranche aux universités, distribuons des primes pourinciter les chercheurs à devenir enseignants-chercheurs. Et quand onréalisera que les milliards annoncés ne le seront qu'en partieseulement (voirLe grand emprunt du 14 Décembre 2009),on comprendra que la prétendue autonomie n'est rien d'autre qu'unlâchage. Et voilà comment, en quelques années, l'Etat se sera désengagéde la recherche et de l'enseignement supérieur.

Quant au procès fait aux grandes écoles concernant leurpourcentage de boursiers, qui ne voit pas l'opération destinée àmasquer le bradage du baccalauréat année après année par lesgouvernements successifs ? Et comment oser vanter l'amélioration de lacondition enseignante, lorsque toute la communauté concernée, jusqu'auxprésidents d'université les plus proches du pouvoir en place, dénoncentdans la masterisation de la formation des maîtres une réformecatastrophique ?

Sauvons La Recherche continuera à lutter pour que laRecherche et l'Enseignement soient des services publics de qualité,accessibles à tous et dans l'intérêt de tous, non des entreprisessacrifiant la connaissance libre et gratuite sur l'autel de larentabilité.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------

Sylvestre Huet - blog Sciences2, 11/01/10:  Sarkozy oublie les chercheurs... à temps plein

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/01/sarkozy-oublie-les-chercheurs-%C3%A0-temps-plein.html

  D'emblée, Nicolas Sarkozy a fait une boulettedans les salutations de son discours tenu ce matin à Supélec, pour sesvoeux à l'Education nationale et à la recherche. Un oubli qui soulèvedéjà des réactions.

Iln'oublie pas les recteurs, ni les députés... il cite les enseignants,puis les enseignants-chercheurs (les universitaires) et, patatras, il oublie les chercheurs.Autrement dit, dans le langage convenu, connu par coeur de toutresponsable politique s'occupant de la recherche - et on peut le parierde ceux qui ont écrit ce discours - ceux qui sont embauchés par le Cnrs, l'Inserm et autres organismes de recherche sur un contrat de chercheur à temps plein.Et si ces chercheurs participent très souvent à l'enseignementsupérieur, donnant des cours à l'Université et en Grandes Ecoles,encadrant souvent des thèses, c'est en grande partie leur mode derecrutement - sur des concours à l'échelle nationale ouverts à tous lescandidats de toutes nationalités - et à leur statut permettant de seconsacrer à plein à la recherche scientifique qui a permis à la Francede tenir son rang dans la compétition internationale. Un statut et unvolume d'emplois de ce type que seule l'action vigoureuse du monde de la recherche a permis de sauvegarder.

Il assez drôle, dans ces conditions, d'entendre Nicolas Sarkozy revenir en fin de discours sur le Cnrs,l'Inserm, le CEA, pour souligner à quel point ils ont permis à laFrance de jouer un rôle majeur en science et en recherche fondamentale.Enfin, drôle, certains riront jaune... D'ailleurs, il a lourdement insisté : «les organismes de recherche doivent faire évoluer leurs missions,» pour accompagner les universités dans leur action. Et participer au transfert de technologies pour l'économie.

Nicolas Sarkozy voit d'ailleurs un seul «petit groupe de pays capables de rester en tête de cette compétition mondiale» à la puissance économique... un rêve dépassé, irrémédiablement.L'époque où le savoir de pointe, source de surpuissance technologiqueet industrielle, voire militaire et politique, pouvait être confisquépar un petit groupe de pays est révolu, définitivement. Il faut pensercoopération et non une concurrence mortifère, où si certains gagnent d'autres perdent, enmatière de savoirs et de technologies, en particulier pour faire faceaux défis du climat, du développement sur une Terre aux ressourcesfinies.

Sinon, le discours de Nicolas Sarkozy a confirmé sa volonté : «notre système d'enseignement et de recherche est engagé dans unmouvement de profonde transformation, ma détermination à le poursuivreest intacte.» Une volonté affirmée sur la réforme de la formation et du recrutement des enseignants (la mastérisation), pourtant vivement contestée y compris par la Conférence des Présidents d'Université. Une réforme présentée comme la condition pour s'attaquer à ce qu'il appelle «la paupérisation des enseignants». Une nouvelle promesse, pour laquelle aucun chiffre n'a été avancé.

Le président a vanté sa politique universitaire, affirmé qu'une pluie de milliards tombe sur les universités et la recherche, en particulier pour les campus d'excellence, comme celui de Saclay. Des milliards en provenance du Grand Emprunt notamment. Une vision contestée par certains...

Pour la recherche, même discours, avec une salutation au «travail très remarquable de Valérie Pécresse». «Lesuniversités françaises sont aujourd'hui autonomes. Comme toutchangement profond, il a suscité des craintes des réserves, des oppositions des conservatismes, des immobilismes... Les inquiétudes se sont révélées sans fondements», a t-il affirmé.

Pourla suite de cette réforme, Nicolas Sarkozy annonce que lespersonnalités du monde extérieur membres des Conseils d'administrationdoivent pouvoir participer à l'élection du président... lequel les nomme dans les statuts actuels !

--------------------------------------------------------

Communiqué de presse du SNCS-FSU (11 janvier 2009)

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3312

Lors de la présentation des voeux à l'éducation, à l'enseignement supérieur et à la recherche, le président de la République s'est abstenu de saluer les chercheurs.

De plus, son discours a été marqué par une auto-satisfactionpolitique démesurée et par l'absence de référence au rôle central desorganismes de recherche dont le CNRS fait partie.

Le SNCS-FSU dénonce la politique suivie par le président de laRépublique qui consiste principalement à démanteler ce qui marche lemieux dans notre système national de recherche : les organismes derecherche.