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Vivre l'histoire

Vivre l'histoire

Publié le par Florian Pennanech (Source : Laboratoire LISAA)

Les travaux du colloque, "Vivre l'Histoire", qui se tiendra à l'Académie Polonaise des Sciences à Paris les 27 et 28 octobre 2011 sont destinés à prolonger la mise en oeuvre projet "Fiction et Histoire" engagé depuis 2010 par le Zakład Literatury Romantyzmu (Cercle de littérature romantique) l'université Adam Mickiewicz (Poznan) et le laboratoire Littératures Savoirs et Arts EA4120 (LISAA) de l'Université Paris-Est dans le cadre du programme franco-polonais "Polonium". La recherche menée par les deux équipes et les chercheurs venus les rejoindre oriente la réflexion d'une part sur les procédés de mise en texte, en son ou en image du savoir historique dans les fictions littéraires, cinématographiques, musicales, d'autre part sur les procédés relevant de la fiction littéraire ou cinématographique dans les récits des historiens, la fiction étant ici à entendre comme une action de façonner.

 Il apparaît alors que la question centrale est moins celle de l'exactitude factuelle des événements ou des données que celle d'une vérité et d'une pensée de l'historicité impliquant une dimension aussi bien éthique que politique, esthétique ou psychologique. La fiction, qui va parfois jusqu'à inventer une "contre-histoire", peut en effet se mettre au service d'une représentation de l'invisible de l'histoire, de ce qui y est méconnu, oublié, étouffé, de ce qui y est destiné à y demeurer ambigu, voire indicible sinon obliquement.

 C'est en suivant ce fil au cours de trois colloques qu'a pu être explicitement soulevée la question du "vécu" de l'histoire et, dans l'histoire, du lieu et du statut du singulier.

 "Vivre l'histoire" est une expérience en elle-même singulière dont l'accessibilité, y compris peut-être au sujet lui-même, a pour condition que ce vécu fasse l'objet d'un passage au dire, à l'écrit, à l'objet visuel, au son ou à n'importe quelle combinaison de ces modes d'accès.

Comment penser ici les choix : dans le matériau quasi indéfini de l'expérience historique vécue et dans les formes qui lui sont données ? Que devient la singularité du vécu historique ? Comment les discours restituent-ils l'expérience vécue ? Dans quelle mesure la transforment-ils ? Comment passe-t-on du temps vécu à celui de l'oeuvre et de l'histoire, comment se nouent immédiateté et mise en perspective temporelle ?