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Vivre et mourir au Moyen Âge (Genève)

Vivre et mourir au Moyen Âge (Genève)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Marjorie Mourey)

Vivre et mourir au Moyen Âge

Septièmes journées internationales d’études médiévales des Jeunes Chercheurs Médiévistes de l’Université de Genève & de la Conférence universitaire de Suisse occidentale

9-10 mars 2017

« Frères humains qui après nous vivez,

N’ayez les cuers contre nous endurciz »

François Villon, Ballade des Pendus, vv. 1-2

Notre vie n’est-elle, finalement, qu’une tentative d’apporter du sens à la mort ? Profondément mystérieuse, la mort est néanmoins constitutive de l’expérience humaine et conditionne d’emblée notre existence. Ainsi, nombre d’actes et de créations artistiques interrogent ce phénomène et interprètent ce thème. La mort a été diversement traitée, mise en scène, expliquée ou sublimée par l’Homme dans sa tentative de l’exorciser et de mieux la concevoir, de lui donner du sens et de combler le vide qu’elle laisse.

Ces journées d'études auront pour objectif de traiter de la vie et de la mort comme un tout indissociable. Ainsi, seront abordées autant les questions qui ont trait aux rituels funéraires que la manière dont les vivants appréhendent la mort, s'y préparent et s’y confrontent. On pourra par exemple se pencher sur le rapport au corps sous tous ses aspects : explorer les causes de la mort, disséquer les différentes façons de traiter le cadavre (conservation, transport, embaumement, incinération, mise en terre, etc.) jusqu’à la récupération de certains membres, organes et os destinés à l’adoration du défunt. Le culte des reliques conduira à évoquer le mobilier funéraire – cercueils, tombes, mausolées et tout autre objet qui accompagne les morts dans leur dernière demeure.

Cet effort de mémoire inscrit dans la pierre rejoint toutes les productions textuelles qui rendent hommage aux disparus et consolent les vivants : épitaphes, dits de sages sur la tombe, planhs occitans, mais également testaments laissés par ceux qui s’en vont. De même, toute la symbolique qui entoure le décès (les couleurs, par exemple) pourrait être abordée, dans cette même perspective d’appréhension et de représentation de la mort.

D’autre part, la préparation personnelle que chacun peut choisir d’entreprendre avant de mourir fait pendant aux rituels mis en place pour ceux qui restent. On s’attardera donc à analyser la fonction de la médecine comme retardatrice de l’inéluctable fin, celle des confessions, de l’extrême onction et autres dernières volontés, mais aussi à comprendre le rôle du deuil et les pratiques qui l’accompagnent, en incluant ici les prières, les cérémonies et leurs divers acteurs (les pleureuses, par exemple). Tout ceci nous amènera à pénétrer le domaine de la spiritualité et des diverses croyances qui entourent la mort, telles les danses macabres, la thématique des revenants, les memento mori et les prières pour les morts. Ce désir d’intercession est bien sûr lié à l’espoir d’une vie dans l’au-delà, au thème de la fin du monde ainsi qu’à la question de l’immortalité (de l’âme ou du corps lui-même), disputée par les philosophes et les théologiens ou illustrée par la quête de la pierre philosophale.

Telles seront les grandes lignes de la thématique que nous voudrions explorer à l’occasion de ces septièmes journées d’études. Des propositions de communication de 20 minutes relevant de tous les domaines des études médiévales (histoire, histoire de l'art, philosophie, théologie, langues et littératures) sont les bienvenues, en français (langue de déroulement du colloque) ou en anglais.

Les propositions de contribution, d’une demi-page environ, accompagnées de renseignements pratiques (statut, institution de rattachement, domaine de recherche) sont à envoyer au format PDF avant le 1er décembre 2016 à l’adresse suivante : journeesetudesjcm@gmail.com

Un comité scientifique procédera à la sélection des communications. Nous reprendrons contact avec les candidats avant la fin du mois de décembre.