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Villiers de l’Isle-Adam dramaturge et conteur

Villiers de l’Isle-Adam dramaturge et conteur

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Pierre Glaudes)

Villiers de l’Isle-Adam dramaturge et conteur

Revue Littératures : n° Villiers de l’Isle-Adam (sept.-oct. 2014)

(dir. : Pierre Glaudes et Bertrand Vibert)

 

Pour la postérité – tardive –, ce sont les Contes cruels (1883), et plus largement les contes qui ont assuré la gloire de Villiers. Mais pour ses pairs et amis des lettres, comme Mallarmé, l’appellation de conteur eût été restrictive : Villiers était assurément et avant tout poète. Pourtant, si l’on s’en tient à une classification moderne des genres, Villiers est d’abord dramaturge, tant par la priorité chronologique de l’écriture théâtrale dans son œuvre que par sa relative prépondérance quantitative. Certes, les amateurs de haute littérature n’auront garde d’oublier L’Ève future (1886), chef-d’œuvre pionnier de la science-fiction ; ni Claire Lenoir (1877, refondu en 1888), étrange et inclassable roman qui met en scène le Dr Tribulat Bonhomet, médecin positiviste, personnage saturnien et sinistre, confronté pour finir à l’absolu qu’il décide d’observer « par le trou de la serrure ». Mais pour la jeune génération symboliste, c’est Axël, le grand drame et l’œuvre d’une vie († 1890), qui fut révéré comme une « Bible » esthétique.

D’une certaine façon, donc, le théâtre est omniprésent dans l’œuvre de Villiers. D’abord parce qu’il l’accompagne tout au long de sa vie et que, comme beaucoup d’écrivains du xixe siècle, Villiers en a longtemps escompté le succès et la reconnaissance littéraire. D’Elën (1865) à Axël (prépublié en revue en1886), en passant par Morgane (1866) refondu en Le Prétendant (1874), La Révolte (1870), Le Nouveau Monde (1875), et L’Évasion (1887), le théâtre de Villiers est très divers dans son inspiration, ses ambitions, ses dimensions, ses arguments, son style. De surcroît, le théâtre est le terrain privilégié des polémiques littéraires, et c’est là que Villiers, avec La Révolte, veut porter le fer d’un théâtre de poètes contre la scène bourgeoise.

Mais le théâtre n’est pas seulement omniprésent chez Villiers. Il est également partout, dans la mesure où il excède les limites d’un genre. C’est pourquoi il apparaît comme un élément fédérateur, quels que soient la perspective abordée et le genre considéré : l’univers du théâtre, son demi-monde, les personnages d’acteurs – de profession ou en vertu de leur rôle social –, l’imaginaire de la scène, ou encore la théâtralisation de la parole. La question (ouverte) est peut-être de savoir si le théâtre, en dépit de son auteur, ne fut pas surtout un moteur et un modèle pour l’écriture, en somme si le meilleur de l’œuvre ne s’est pas déplacé dans sa théâtralité.

Il s’agira donc de faire le point sur cet aspect de la poétique de Villiers et d’esquisser de nouvelles pistes. Les communications privilégieront le théâtre, le récit, leurs articulations et leur imaginaire. Quelques orientations, non limitatives, peuvent être suggérées :

 

– Contextualisatation, évaluation ou réévaluation des premières pièces de Villiers (avant La Révolte)

– Refonte ou réécriture au théâtre (Morgane, Axël)

– Les modèles dramatiques et dramaturgiques de Villiers

– Villiers auteur de drames romantiques ?

– La conception du personnage et de l’acteur par Villiers dramaturge

– La représentation de l’acteur dans la fiction narrative

  • La place du récit dans le théâtre de Villiers
  •  Réciproquement, la place du théâtre (son imaginaire, ses personnages, son langage) dans les récits de Villiers (et notamment le traitement du dialogue – voire du monologue – dans les romans et les contes

– Ce que le théâtre symboliste doit vraiment à Villiers

– Quelle mise en scène pour « l’Axël rêvé » ?

– L’histrionisme littéraire (cf. Mallarmé à propos de Villiers : « Histrion véridique, je le fus de moi-même. »).

  • L’intratextualité et les effets de réécriture.

Les propositions d’articles sont à adresser à Pierre Glaudes (pierre.glaudes@wanadoo.fr) ou Bertrand Vibert (bertrand.vibert@u-grenoble3.fr) avant le 1er octobre 2013. Les articles retenus devront être adressés aux responsables de la publication avant le 15 avril 2014.