Questions de société
Vidéo sur le blocage du CNRS du 26/03 (La Télé libre)

Vidéo sur le blocage du CNRS du 26/03 (La Télé libre)

Publié le par Bérenger Boulay

La Télé libre:

LES CHERCHEURS BLOQUENT LE CNRS - LES CHERCHEURS ONT LES CROCS

http://latelelibre.fr/index.php/2009/04/les-chercheurs-bloquent-le-cnrs/

Leschercheurs ont franchi une nouvelle étape dans leur mobilisation contreles réformes. Le jeudi 26 mars, ils étaient un peu plus d'une centaineà bloquer le siège du CNRS au 3, rue Michel Ange à Paris.

Arrivés à8h30, ils avaient tenté d'empêcher la tenue du Conseil d'Administrationavant que celui-ci ne feinte en s'installant quelques étages au dessusde la salle initialement prévue. Ce n'est que pendant la réunion queles délégués du personnel qui doivent normalement être présents ont étéprévenus. Cet « affront » de la direction a mis le feu aux poudres etprovoqué l'occupation des locaux administratifs du CNRS par leschercheurs.

Bien que cetteaction s'inscrive dans le cadre plus global de la mobilisation desenseignants-chercheurs et des chercheurs qui dure depuis plus de huitsemaines, des revendications propres au CNRS étaient à l'ordre du jour.La plus importante, qui constituait un préalable à l'évacuation deschercheurs, était le rétablissement de tous les postes de chercheursperdus au CNRS au profit de chaires mixtes organisme/université.Concrètement, une fusion de deux postes. Mais la chose est complexecomme l'explique Libération dans son édition du 4 novembre 2008.

« Enrésumé, une université recrute un jeune maître de conférence, par uncomité de sélection nommé par son président et auquel participe leCnrs, puis il bénéficie du statut de la dite chaire durant cinq ansrenouvelable une fois. Il est censé mener ses recherches dans un labomixte Cnrs Université, en n'effectuant qu'un tiers de sa charged'enseignement. (…) C'est bien pour lui… mais la manip revient enréalité à compter deux fois la même personne aux effectifs desuniversitaires et des chercheurs. Pour l'Université, c'est unenseignant chercheur qui fait moins de cours et plus de recherches,pour le Cnrs c'est un chercheur qui doit quand même un tiers de charged'enseignement d'un maître de conférence, mais il s'agit d'une seule etmême personne. »

L'action du jour n'a pas abouti et les chercheurs ont été évacués le soir même à 22h30, mais la mobilisation continue.

Bienque leurs situations soient différentes, chercheurs etenseignants-chercheurs sont solidaires face aux projets dugouvernement. Et c'est ensemble qu'ils s'insurgent.

Depuisdes mois, tous réclament la fin des suppressions de postes. Ils jugentinacceptable le nombre croissant de postes « déprogrammés » ,c'est-à-dire qui ne seront pas offerts à concours pour l'annéeprochaine. A titre d'exemple, alors que le CNRS perdra plus de 400chercheurs en 2010 (pour cause de départ à la retraite ou autre) seuls300 postes seront offerts. Ils ironisent d'ailleurs de voir legouvernement prôner ces diminutions d'effectifs alors que ce dernieraffiche la recherche comme une de ses priorités.

Ilsexigent l'abandon du modèle SYMPA (Système de répartition des Moyens àla Performance et à l'Activité) de financement des universités qu'ilsjugent inéquitable. Ils demandent le retrait du décretenseignants-chercheurs qui modifie le statut de 570 000 personnes. Ilsrefusent qu'une évaluation de la qualité de leurs recherchespar le Conseil National des Universités puisse servir de base pourdéterminer les financements accordés. Ils craignent par ailleurs que ledécret ne soit qu'une manière détournée d'alourdir leur charge detravail sans aucune contrepartie. Tous enfin réclament l'annulation dela “masterisation” et une révision de la loi LRU (loi relative auxLibertés et Responsabilités des Universités).

Lasuite de la mobilisation est déjà prévue. Les chercheurs françaisappellent désormais au blocage de tous les Conseils d'Administrationdes organismes de recherche.

Antoine Sanchez

Images : Adrien Kaempf

Montage : Jérôme Piauly