Questions de société
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Vers "l’autonomie" des établissements du secondaire ?

Publié le par Bérenger Boulay

Le rapport de la «commission pour l'évolution du métier d'enseignant» sera officiellement remis lundi 4 février. Présidée par le conseiller d'Etat Marcel Pochard, la commission propose plusieurs changements qui concernent essentiellement le secondaire : plus d'autonomie pour les établissements, rôle accru des proviseurs, comme dans la réforme du supérieur, ou instauration de primes. ***

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Le journal Le Monde s'est procuré une première mouture remise au gouvernement. En voici les principaux points.

Développer l'autonomie des établissements.

Si la commission souhaite une «responsabilité» accrue des établissements en matière pédagogique, la «complexité» ne pouvant pas se gérer au niveau national, elle précise que «les programmes et les diplômes doivent rester nationaux». Les établissements devraient avoir la maîtrise d'au moins 10 % de leur dotation en heures d'enseignement, ce qui pourrait risquer de se faire au détriment de certaines options (cinéma, arts plastiques, théâtre).

Pouvoir accru pour les chefs d'établissement.

Selon Le Monde, le rapport précise que les proviseurs auraient une «marge d'appréciation» dans la fixation des «modalités locales de travail». Un «lien contractuel» entre l'établissement et l'enseignant pourrait être envisagé.

Evaluation des établissements.

«Plus libres», en raison de l'autonomie et du pouvoir accru des proviseurs, les établissements seront aussi «plus comptables de leurs résultats». Le rapport précise cependant que «c'est la performance de l'établissement qu'il faut évaluer», plutôt que celle de chaque enseignant. «Le temps n'est pas encore venu» d'une rémunération à la performance, qui serait «source d'interrogations sans fin», précise le rapport, selon Le Monde.

Clarifier les missions.

La commission propose de distinguer trois parties : un «coeur du métier» commun à tous les enseignants (transmission des savoirs, préparation des cours, correction des copies, gestion de la classe) ; une liste d'activités «indissociables de l'acte d'enseignement» (de l'accompagnement des élèves à l'aide à l'orientation) ; et des «activités modulables», selon les enseignants et les établissements. Cette dernière partie serait volontaire et rémunérée de manière spécifique, précise le journal. La bivalence (capacité d'enseigner deux disciplines) au collège en classes de 6e et 5e doit être aussi développée selon la commission.

Temps de travail annualisé.

L'idée est de pouvoir demander à un professeur de donner plus de cours pendant une période, quitte à le décharger ensuite. Cette disposition créerait une forme de flexibilité.

Nouveaux modes de recrutement.

La commission lance l'idée de recréer des dispositifs de prérecrutement : il s'agit de payer des étudiants se destinant à l'enseignement. Les concours d'enseignement doivent être réformés et leurs épreuves «simplifiées», selon la commission. Un «master d'enseignement» pourrait être créé.

Gérer autrement les carrières.

Entre le relèvement de l'indice de début de carrière et la traduction du «travailler plus pour gagner plus» de Nicolas Sarkozy avec l'instauration de primes (avec contrepartie sous forme de temps de présence supplémentaire), le rapport explore différentes pistes pour augmenter les salaires.