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Appels à contributions

"Vécrire" selon Jorge Semprun

Publié le par Marc Escola (Source : Désirée Lamoureux)

« Vécrire » selon Jorge Semprun

colloque de l’APFUCC (dans le cadre du Congrès de la Fédération canadienne des sciences humaines, 30 mai-5 juin 2015, Université d’Ottawa, Ontario)

 

«…ou tu vis, ou tu écris. Moi je veux vécrire » : c’est à l’aide de ce joli mot-valise que le François Galarneau de Jacques Godbout  se proposait de dépasser le dilemme entre « l’écriture ou la vie », dilemme qui se trouvait au centre de l’œuvre de Jorge Semprun jusqu’à ce que celui-ci rompe le silence dans Le Grand Voyage (1963), le premier d’une douzaine de romans de plus en plus autofictionnels, tous écrits en français, sa « seconde langue maternelle », sauf le dernier, Veinte años y un día (2003). Ils tournent tantôt autour de son passé de militant communiste, tantôt (et surtout) autour de ses souvenirs de prisonnier politique au camp de concentration nazi à Buchenwald, près de Weimar, la ville de Goethe, voisinage géographique qui illustre de manière tragique la juxtaposition de la civilisation et de la barbarie au XXe siècle.

Témoin oculaire de ce siècle parsemé de haines, de crimes et de morts, mais aussi de justice et de paix, Jorge Semprun (Madrid 1923-Paris 2011) transmet son expérience non seulement dans des romans, mais encore dans des scénarios de films (dirigés par Alain Resnais et Costa-Gavras, notamment), des essais (co-signés avec Elie Wiesel ou Dominique de Villepin) et des mémoires politiques. C’est à l’œuvre de cet homme engagé, disparu en juin 2011, soit exactement quatre ans avant la tenue du colloque, que nous voulons d’abord rendre hommage. Il s’agira notamment de mettre l’accent sur les multiples manières dont l’expérience à transmettre n’est pas simplement racontée, mais plutôt filtrée, que ce soit par les méandres de la mémoire (tant volontaire qu’involontaire), par les différentes traditions et conventions littéraires convoquées (intertextualité et autofiction), par le va-et-vient entre les langues (d’une œuvre à l’autre comme à l’intérieur des textes), ou encore par le genre choisi (roman, essai, scénario).

Les propositions de communication (250-300 mots) seront acceptées jusqu’au 15 décembre 2014 et s’inscriront dans un des axes de réflexion suivants :

Semprun et la mémoire

Semprun et l’Holocauste

Semprun et l’autofiction

Semprun et l’intertextualité

Semprun et les langues

Semprun et la politique

Semprun et l’Europe

Semprun et le cinéma

 

Veuillez envoyer vos propositions de communication à Rainier Grutman (rgrutman@uottawa.ca) et à Désirée Lamoureux (dlamour2@uwo.ca) avec vos coordonnées, votre institution, et une brève notice bio-bibliographique (100-150 mots).