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Vassilis Alexakis - Un romancier entre deux cultures 

Vassilis Alexakis - Un romancier entre deux cultures

Publié le par Florian Pennanech (Source : Bernard Alavoine)

Université de Picardie Jules Verne

Centre d'études du Roman et du Romanesque, au sein du C.E.R.C.L.L.

Journée d'étude Vassilis Alexakis

Un romancier entre deux cultures                     

Vendredi 25 novembre 2011


Bibliothèque municipale d'Amiens – Rue de la république

Né à Athènes, Vassilis Alexakis a fait ses études de journalisme à Lille et s'est installé à Paris en 1968, peu après le coup d'état des colonels grecs. Journaliste, il écrit des articles notamment pour Le Monde, mais c'est surtout par ses dessins politiques publiés en Grèce dans To Vima que Vassilis Alexakis prend position contre la dictature. Après la chute du régime des colonels en 1974, il décide de rester en France et publie ses premiers romans : Talgo, puis Contrôle d'identité auront des succès d'estime, mais Vassilis Alexakis sera connu du grand public grâce à la publication de La Langue maternelle (prix Médicis 1995), Les Mots étrangers (2002) et Après JC (Grand prix du roman de l'Académie française 2007). Récemment, Vassilis Alexakis a publié Le Premier mot (2010) et médite une fois de plus sur ses thèmes de prédilection : les origines, l'identité, le pluriculturalisme et les mots.

Déjà, dans Paris-Athènes, publié en 1989, le thème principal était le va-et-vient entre ses deux pays – la Grèce et la France – ses deux langues, ses deux cultures. Vassilis Alexakis a la particularité d'écrire ses romans à tour de rôle en grec et en français selon le sujet du livre et de se traduire lui-même après coup. Depuis La Langue maternelle, le romancier nous a livré une réflexion sur la langue, qu'elle soit maternelle ou étrangère : il nous invitait, à travers l'initiation à une langue africaine, à réfléchir aux rapports entre l'oralité et la transcription écrite. Avec Le Premier mot, les thèmes abordés naguère sont repris et amplifiés : Alexakis nous offre la possibilité de passer de la simple réflexion sur la langue à celle sur le sens même de l'existence, du questionnement sur les origines à une critique des idées reçues sur l'identité [1]

Parfois considéré comme un écrivain apatride, Vassilis Alexakis a un rapport beaucoup plus complexe avec son pays natal et son pays d'adoption : La Grèce est liée à l'image nostalgique de son passé tandis que la France est vue d'une manière plus froide, plus critique. Venu en France pour des raisons politiques, il cherche très vite à trouver un équilibre entre les deux pays et les deux langues [2]. Dans la plupart de ses romans, les héros de Vassilis Alexakis traduisent la quête d'une identité et la difficulté à voyager d'une culture à l'autre, mais par l'intermédiaire de la langue, ils finissent malgré tout à obtenir des réponses. Ce mode d'écriture original et la thématique même de l'oeuvre d'Alexakis s'inscrivent, semble-t-il, dans les axes de recherche du CERCLL consacrés à « L'Europe du roman ».

La journée d'études abordera les aspects suivants à travers les romans et récits de Vassilis Alexakis : un premier axe pourrait être consacré au choix entre langue maternelle et langue étrangère, ainsi qu'aux mots et à la quête du sens et un second axe permettrait d'aborder un thème récurrent dans l'oeuvre, à savoir la confrontation entre la Grèce moderne et le monde antique (cf. les écrivains grecs contemporains : Kazantzakis, Séféris, Fakinos, etc …).

Contact : Bernard Alavoine, MCF, Université de Picardie Jules Verne (CERR)

bernard.alavoine@wanadoo.fr


[1]: « Les réponses aux questions d'identité sont toujours mauvaises, elles sont même ridicules. », Vassilis Alexakis, Le Premier mot, Stock, 2010.

[2] « J'avais décidé d'assumer mes deux identités, d'utiliser à tour de rôle les deux langues, de partager ma vie entre Paris et Athènes. La vie solitaire me convenait pour cette raison supplémentaire qu'elle me permettait d'échapper à l'influence permanente du français. Je ne disais plus « bonjour » en me réveillant. C'était à moi de décider dans quelle langue je vivrais ma journée. » Vassilis Alexakis, Paris Athènes, Folio, 2007, p. 263.