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Valeurs plastiques, valeurs mobiles. La configuration des valeurs dans la littérature et les arts du XIXe siècle. (Genève)

Valeurs plastiques, valeurs mobiles. La configuration des valeurs dans la littérature et les arts du XIXe siècle. (Genève)

Publié le par Université de Genève

Valeurs plastiques, valeurs mobiles.
La configuration des valeurs dans la littérature et les arts du XIXe siècle.

Colloque organisé par le Département de langue et de littérature françaises modernes de l'Université de Genève.

 

Polysémique, le terme de « valeur » a longtemps embarrassé les théoriciens, qui à la fin des années 1990 ont recommandé aux chercheurs de s’abstenir de tout jugement susceptible de menacer l’objectivité ou la neutralité de leurs travaux. Admettant au moins trois acceptions, le mot est sans doute à l’origine d’une certaine confusion sur le plan conceptuel. Il peut servir à attribuer ou à qualifier une position dans le canon, au sein d’une « hiérarchie » des œuvres ; ou à situer les objets artistiques dans des contextes culturels, en vis-à-vis avec d’autres discours et par rapport à différents domaines de savoir ; ou encore à penser, d’un point de vue plus large, la fonction et les usages de la littérature et des arts dans telle société ou « dans la vie ». Il s’agit de négocier entre des valeurs esthétiques, éthiques, scientifiques ou cognitives, sociales, politiques et économiques, littéraires et artistiques.

La littérature et les arts offrent de nombreux exemples, tout au long du XIXe siècle, de cet enchevêtrement des valeurs. Souvent plurielles, les valeurs qu’ils mobilisent sont aussi plastiques, mobiles, elles se configurent de manière réciproque, déterminant par là les valeurs propres à une époque ou à une communauté, jouant encore sur les effets de « mise en valeur » qu’elles sont en mesure de produire, de transférer.

Comment l’objet d’art accueille-t-il et dispose-t-il différents types de valeurs, issus de quels contextes ? Pour quels usages, avec quels effets ? Selon quelles actions ou quelles stratégies ? Comment les œuvres fabriquent-elles leur propre valeur, comment programment-elles les effets à produire sur un public donné ? Les chercheurs d’aujourd’hui ont-ils le droit d’interroger la valeur des objets sur lesquels ils travaillent, de déplacer les valeurs de l’œuvre dans l’« ici et maintenant » de leurs lectures ? Comment (si tant est qu’elle le peut) une telle interrogation leur permet-elle d’éclairer le sens, la nature de leurs gestes critiques ?

 

Jeudi 24 octobre, Uni Bastions, salle B111, 18h15-20h

Frédéric Lordon (CNRS) : Les Démons, une scène anarchique

 

Vendredi 25 octobre, Uni Bastions, salle B101, 9h-18h

09h00     Ouverture du colloque

09h15     Pour une approche historique et esthétique
               de la notion de valeur en littérature
               Jean-Louis Cabanès (Paris Nanterre)

10h00     Pause

10h15     Valeurs littéraires et médicales au croisement de la littérature et de la
               psychiatrie : la douleur morale dans Corine ou l’Italie de Madame de Staël
               Nicolas Wittwer (Genève)

10h45     Les valeurs négatives dans l’esthétique du roman
               et l’historiographie de Madame de Staël
               Yohei Akimoto (Genève)

11h15     Pause

11h30     Musique et misogynie : les valeurs de Verlaine
               Peter Dayan (Édimbourg)

12h30     Repas de midi

14h00     La valeur de culte d’Arthur Rimbaud
               Daniele Carluccio (FNS)

14h30     Valeurs manifestes : les manifestes du symbolisme
               Nils Couturier (Genève)

15h00     Pause

15h15     "Tirer l’échelle des valeurs" : Jules Laforgue et l’esthétique de la chinoiserie
               Florence Schnebelen (Paris Sorbonne)

15h45     Donner l’œuvre à son public : l’économique et le symbolique
               dans la pensée sur l’art de Mallarmé
               Annick Ettlin (Genève)

16h15     Pause

16h30     La valeur de l’art selon Quatremère de Quincy
               et selon ses détracteurs modernes
               Carole Talon-Hugon (Nice Sophia Antipolis)

17h30     Conclusion

 

Organisation : Nils Couturier, Annick Ettlin, Laura Roux, Nicolas Wittwer