Essai
Nouvelle parution
V. S. Naipaul, Le Regard et l'écrit

V. S. Naipaul, Le Regard et l'écrit

Publié le par Nicolas Geneix

V. S. Naipaul, Le Regard et l'écrit

Traduit de l'anglais par François Rosso et Bernard Turle.

Paris : Grasset et Fasquelle, 2013.

272 p.

EAN 9782246789482

22,00 EUR

Présentation de l'éditeur :

« Je n’ai pas de passé qui me soit accessible, de passé que je puisse pénétrer et contempler ; et je souffre de ce manque. » Ainsi parle, comme à son habitude, Sir Vidiadhar Surajprasad Naipaul, Booker Prize en 1971, Prix Nobel de littérature trente ans après, génial, misanthrope et parfois mondain, contempteur des facilités du post-colonialisme, mué en Cassandre réactionnaire dans son cottage du Wiltshire. « Le monde est ce qu’il est ; ceux qui ne sont rien ou ne cherchent pas à devenir quelqu’un n’y ont pas leur place » écrivait-il dans A la courbe du fleuve.
Dans cet essai inédit en français, qui est en fait un collage de plusieurs essais, de l’Angleterre à l’Inde, de la naissance à la vie adulte, de l’innocence à la désillusion, de la pauvreté à la fortune, Sir Vidia promène son regard terriblement lucide, et fait une fois encore le professeur d’écriture et de vie. Son école ? C’est la rue devant la maison de sa grand-mère, le trottoir, les pauvres, les indiens déracinés, minorité à l’intérieur de la minorité, déchus parmi les déchus : « Ce sont eux qui m’offrirent mon premier livre ». Il écrit sur le vif, à vif. Sur Derek Walcott, l’autre poète des Caraïbes, sur l’Angleterre aristocratique d’Anthony Powell (« l’échec est retentissant » dit-il, ingrat car le grand écrivain avait salué son premier roman !), sur Flaubert, l’énervant et superbe Sir Vidia écrit ici des phrases définitives. Tantôt d’une modestie ombreuse, tantôt d’un orgueil blessé, hors de son « Inde paysanne transplantée », il cogne et s’agace. La fin de ce livre polémique met en cause l’Inde de Ghandi, « ce petit homme émacié », et après : « l’Inde est dure et matérialiste. » A dix-sept ans, dans sa correspondance avec ce père si présent et absent, il ne disait pas grand-chose d’autre. Sir Vidia visait déjà juste, ce que le présent essai confirme, dans un style altier et élégant.

Né en 1932 à Trinité-et-Tobago, dans les Caraïbes, mais descendant d’immigrés indiens, Vidiadhar Surajprasad Naipaul est l’un des plus grands écrivains de langue anglaise, couronné d’abord par le Booker Prize en 1971 puis par le Prix Nobel en 2001. Il vit en Angleterre, retiré dans son cottage du Wiltshire.