"Valérie Pécresse réinvente la démagogie ?", par Yannick Comenge, Le Post, 20 juillet 2009
http://www.lepost.fr/article/2009/07/20/1626973_valerie-pecresse-reinvente-la-demagogie.html
Valérie Pécresse devrait prendre desvacances au minimum… le mieux serait de se mettre en vacance depouvoir. Dans ses dernières palabres sur l'université elle veut fairela guerre aux hausses des frais d'inscriptions. Ceci est assez amusant.Car d'un coté, elle pourrit de financement des pôles de compétitivitéqui souffrent d'obésité pécuniaires et de l'autre elle laisse desuniversités de « secondes zones » se déliter petit à petit. Oui, lachasse aux hausses des frais d'inscription est une manoeuvre hypocritede son cabinet pour épingler les petites facultés qui ne s'en sortentpas et qui mériteraient de recevoir plus d'argent et qui pour compenservont chercher l'argent dans les poches des étudiants, futurs stagiaireset futurs chômeurs. Nous avons donc une belle démagogie en action de lapart d'un cabinet ministériel qui est la cause du mal universitaireactuel.
Ainsi, alors que cette équipe déplorable se congratulede faire avancer les facs, on peut toucher du doigt quelques pointsparticulièrement criant de vérité. Ainsi, la cité universitaired'Antony devrait être en partie rayée de la carte pour faire plaisir aumaire de cette ville qui en parle comme d'un « kyste ». Plus récemmentencore, ce cabinet délétère se focalisait sur la présence du collectifJeudi-Noir occupant un bâtiment du Crous laissé libre depuis plusieursannées, s'empoussiérant lamentablement et ceci rue de la Harpe… bellefinesse politique que de résoudre ainsi le problème du logementétudiant. A l'heure ou des jeunes femmes se prostituent pour finirleurs études et se loger dans les grandes villes, le cabinet Pécressese permet de brader de la surface de terrain à des mairies ou à laisserpourrir des bâtiments légués par des particuliers.
Maisla méthode Pécresse va plus loin. La démagogie s'innove tous les jours.Ainsi, on parle aujourd'hui de mettre l'université à l'heure du Numériquegrâce à 16 millions d'euros du plan de relance… belle annonce assezcreuse. En effet, lorsqu'on parle de numérique et de modernité on voitl'effort robuste des américains pour mettre en ligne des cours allantjusqu'au master. Ils sont très avancés dans le domaine. Et ceci estconnu depuis des années. Oui, cela permet simplement de créer desuniversités « on line » à tous les points du globe, de globaliser laculture et leurs cours... Les Africains raffolent de cette possibilitémais Pécresse se borne à mettre des bornes Wifidans les fac et de filmer des cours… Au delà de cette gesticulationpuérile, Pécresse oublie qu'aujourd'hui dans les laboratoires INSERM ouCNRS, les jeunes doctorants ou post-doctorants sont obligés d'acheterdes portables car les postes informatiques sont vétustes ou obsolètes.Oui, un des résultats de la mise au pas des marchés publics est qu'ilfaut acheter au prix de l'or des ordinateurs alors que de simplesachats permettraient de disposer de bécanes performantes et moinschères. Au delà de cela, l'an passé lorsque je bossais à l'INSERM, jen'avais que des pentium III pour faire un boulot solide… inutile dedire qu'il fallait squatter les quelques ordinateurs plus performantsqui étaient réservés aux statutaires. Oui, Pécresse se targued'installer le Wifiet de passer au numérique mais les chercheurs doivent se payer leurordinateur et leurs imprimantes que ce soit à Toulouse ou à Paris.Pécresse est dans son monde visiblement et pas dans la réalité desuniversités, des universitaires et des étudiants... un monde de comm etde vanité...
Oui,Pécresse semble révolutionner la démagogie. Bientôt, pour lesrégionales, il faudra bien écouter son discours qui nous laisseracomprendre que la Région actuelle aura été responsable des lenteurs desservices de transports alors que son gouvernement aura tout fait pourralentir les mêmes travaux.