Questions de société
Universités : de 5 milliards à 32 millions ?

Universités : de 5 milliards à 32 millions ?

Publié le par Vincent Ferré (Source : Sylvestre Huet (Libération))

A lire, sur le blog du journaliste scientifique de Libération, le compte rendu de l'audition de Mme V. Pécresse par les sénateurs.

Où il apparaît que les sénateurs partagent les analyses de SLU, SLR et les syndicats d'enseignants-chercheurs, contestant le discours et les chiffres officiels. Extraits choisis :

"Alors, ces cinq milliards ? C'est pour quand ? Un élément de réponse de la part de Jean-Léonce Dupont, rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles.
"Devant la commission, vous nous avez   assuré qu'au-delà des dix grands projets initialement retenus dans le « Plan campus », et qui bénéficieront de 800 millions entre 2009 et 2011, onze autres projets méritaient une attention particulière et recevraient 400 millions sur trois ans. L'excellence doit effectivement être partout encouragée et récompensée mais qu'adviendra-t-il des universités qui n'auront pas bénéficié de ce plan ?". Bonne question monsieur le Sénateur. Retenons l'info : 800 millions, moins 157 en 2009, égale 643, au plus, pour 2010 et 2011. A diviser par les dix campus...
Et à comparer aux cinq milliards, environ, de dépenses urgentes pour mise en sécurité et aux normes des bâtiments universitaires existants selon les services du ministère...


[...]
 Le budget. Daniel Raoul, rapporteur pour avis de la commission des affaires  économiques, a un gros doute : "Je me cantonnerai au domaine de compétence traditionnel de la commission des affaires économiques, à savoir la politique de la recherche. Le Gouvernement a annoncé une augmentation de 863 millions d'euros du budget de la recherche en 2009. Mais près de 20 % de cette somme est destiné au financement des retraites des personnels ; les crédits des programmes de recherche stagnent." Ah, finalement, c'est donc pour cela que les directeurs de labos ne voient pas la couleur de la manne budgétaire...

[...]
- L'emploi scientifique. Le sénateur Ivan Renar dénonce : "Vous supprimez plus de 900 emplois et  programmez la disparition d'allocations doctorales et post-doctorales. Chacune des 130 chaires sera gagée par la suppression d'un poste à l'université et d'un autre dans l'organisme de recherche. Voilà un signal extrêmement négatif quand les étudiants boudent et que le nombre de thèses stagne." Et propose : "C'est aujourd'hui que se joue la qualité de la recherche pour les trente années suivantes, aujourd'hui qu'il faut mieux encadrer les étudiants de premier cycle, ce qui suppose de recruter mille enseignants-chercheurs au lieu d'imposer aux maîtres de conférences des heures supplémentaires qui les empêchent de poursuivre leurs recherches. C'est aujourd'hui que ces secteurs ne doivent plus être soumis à ce dogme intégriste qu'est le non-remplacement d'un départ en retraite sur deux."
[...]
Pour la recherche publique stricto sensu, la France ne dépense que 0,6 % du PIB et se trouve en 18e position mondiale, après la Turquie."