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Une poésie scientifique en prose ?

Une poésie scientifique en prose ?

Publié le par Hugues Marchal

Journée d'études organisée dans le cadre de l'UMR 7171 "Ecritures de la modernité", programme ANR "Euterpe : la poésie scientifique en France de 1792 à 1939"

PRESENTATION

La fin de l'Ancien régime et l'Empire marquent l'apogée d'une poésie scientifique en vers qui perd son prestige avec le triomphe du Romantisme, avant d'entamer un lent déclin, jusqu'à la disparition du genre, au début du vingtième siècle. Tout se passe comme si les critiques qui reprochaient de longue date au vers une incapacité à transmettre correctement la science, pour n'offrir, selon le mot de Buffon, qu'une parole où « la raison porte des fers », obtenaient gain de cause. Le roman, qui s'impose comme l'espace où fiction et spectre des connaissances se rencontrent, ne se prive pas d'ailleurs pas d'ironiser sur les vers scientifiques, et la vulgarisation qui prend son essor au dix-neuvième siècle adopte résolument la prose. Toutefois, cette période voit aussi la reconnaissance de formes poétiques hors du vers, au premier rang desquelles figurent la prose poétique et le poème en prose, sans que ces dernières ne paraissent avoir essayé de prendre le relais de l'ancien poème scientifique. On cherchera donc à réfléchir sur l'articulation de deux vides génériques : le rejet de l'association entre vers et science, et l'absence de liaison entre science et poésie en prose. Pourquoi ce mode d'expression, qui ne tombait pas sous le coup des reproches adressés au vers, ne s'est-il pas ouvert à la science, alors que dès 1848, Poe publie Eureka, « poème en prose » largement consacré aux sciences ? Là où progrès scientifiques et modernité se nouaient étroitement, comment expliquer que la novation formelle ne se soit pas davantage emparée de ces objets ? La légitimité acquise par les sciences après la Révolution leur a-t-elle permis de se passer de la consécration des poètes ? Le primat croissant accordé au lyrisme et à l'autoréférentialité, qui a banni hors du champ poétique les textes didactiques, et conduisit Baudelaire à poser le « caractère extra-scientifique » de la poésie, suffit-il à compléter l'explication ? Enfin, la poésie scientifique en prose est-elle véritablement inexistante, ou doit-on parler d'un genre non identifié encore, qui réunirait des auteurs aussi divers que Michelet, Flammarion, Fabre, Claudel, voire Michaux, Gaspar ou Maeterlinck ?

PROGRAMME

14h00 Hugues Marchal
Présentation

Le roman face à la poésie scientifique


14h15 Christèle Couleau (Paris 13)
Poétique, analytique et romanesque : mutations et parodies chez Balzac


14h45 Daniel Compère (Paris 3)
Jules Verne : le jeu avec les savoirs


15h15 Discussion et pause

La science dans la prose poétique et le poème en prose


15h45 Muriel Louâpre (Paris 5)
À défaut de poésie : Michelet naturaliste en prose


16h15 Hugues Marchal (UMR 7171-Paris 3/CNRS)
Camille Flammarion et « la poésie qui anime la science »


16h45 Gérard Danou (Paris 7)
Poétique du langage médico-scientifique chez Henri Michaux


17h15 Discussion
18h00 Fin des travaux

INFORMATIONS PRATIQUES

Entrée libre.
Lieu : Université de Paris 3 – Sorbonne nouvelle.
Centre Censier, salle 410 (4e étage)
13 rue de Santeuil 75005 Paris
M° Censier-Daubenton
Contact : Dominique Simon (dominique.simon@univ-paris3.fr)