Essai
Nouvelle parution
Une mauricienne d'exception: Marie Leblanc

Une mauricienne d'exception: Marie Leblanc

Publié le par Sophie Rabau (Source : Robert FURLONG)

Une mauricienne d'exception :Marie Leblanc.
Note de présentation

La littérature mauricienne, bien que datant d'à peine de deux siècles, recèle encore bien des secrets et le cas de Marie Leblanc en est une preuve éclatante. Disparue en 1915 dans des conditions atroces, elle laissait derrière elle une oeuvre conséquente. Mais, malgré le rôle qu'elle a joué dans le milieu journalistique et littéraire, cette mauricienne d'exception a échappé jusqu'à l'heure à l'attention des historiens de la littérature mauricienne. Elle avait pourtant «cette énergie, cette vaillance que les difficultés n'effraient pas» et était la seule publiciste femme «qui ait osé() affronter le jugement du public» de 1890 à 1915.

Même les historiens de cette littérature (J J. Wasley Ithier en 1930, Jean-Georges Prosper en 1978) ne font que la mentionner en passant. Ithier, en une dizaine de lignes, évoque la «fondatrice de nombreuses revues qui paraissent à des dates régulières» et, saluant ses compétences, parle de «l'écrivain» et de son «habile direction». Prosper ne parle que de la «fondatrice de revues hélas éphémères.» Éphémères, des revues telles Le Soleil de Juillet, Les Roses de Noël, Port-Louis Mondain, La Nouvelle Revue Historique et Littéraire, The Empire Day qui ont vécu respectivement 24 22, 14, 7 et 8 ans? Nous disons, au contraire, que Marie Leblanc a été une grande dame de la littérature mauricienne, à la fois une écrivaine sensible, une traductrice de talent, une gestionnaire efficace sachant rassembler autour d'elle des talents réels. Le paradoxe de Marie Leblanc est que sa production personnelle est considérable et, par conséquent, inversement proportionnelle à la reconnaissance qui lui a été faite par la postérité. Peut-être est-ce parce que, en matière d'oeuvres éditées, son nom est mis à part son unique recueil de nouvelles surtout associé à des fascicules biographiques et que, pour les nombreuses revues publiées, sa signature est éparpillée entre son rôle de rédactrice et ses propres écrits. Pourtant, elle est bien une des premières femmes écrivains de Maurice.

En ce qui concerne l'oeuvre personnelle de Marie Leblanc, la donne est claire: ses écrits seront à l'éloge de la femme. Pour son baptême de feu littéraire le 1er février 1889, Marie Leblanc choisit une posture hautement féministe en publiant dans une revue Frailty, thy name is man! au titre combien explicite signifiant « inconstance, ton nom est homme ! »

C'était une injustice flagrante à réparer car Marie Leblanc était la première mauricienne écrivain et journaliste. C'est à cela que l'équipe d'auteurs s'est attelée. Marie Leblanc était une oubliée de l'histoire!

D. Tranquille, V. Ramharai, R. Furlong, Une mauricienne d'exception : Marie Leblanc. Publication à compte d'auteur. Sur commande. Contact : rfurlong@intnet.mu