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Appels à contributions
Une journée sous le signe de Sophie Calle

Une journée sous le signe de Sophie Calle

Publié le par René Audet


Figura, Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire
Université du Québec à  Montréal


Vendredi 8 et samedi 9 avril 2005



« Une Journée sous le signe de Sophie Calle »


FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire de l'Université du Québec à  Montréal, organise au printemps 2005 une journée d'études consacrée à  Sophie Calle, qui se tiendra à  Montréal les vendredi 8 et samedi 9 avril 2005 et pour laquelle vous êtes invités à  envoyer, avant le 30 novembre 2004, vos propositions de communication.


L'oeuvre de Sophie Calle, dont la récente exposition du Centre Georges Pompidou, à  présent en tournée internationale, a en quelque sorte validé la reconnaissance, offre un champ de problématiques multiples qui apparaissent comme autant d'indices des questions qui traversent notre époque, estampillée 'fin-de-siècle' puis 'début-de-siècle', voire de millénaire. Or son actualité vivace informe et relève à  la fois des champs littéraire et plastique - qu'il s'agisse du photographique, de la matérialité de l'écrit et du livre imprimé, de l'investissement de lieux ou encore de la mise en espace de personnes ou d'objets dans des installations insolites, sans oublier le vidéographique ou filmique avec Double Blind/No Sex last night. S'inscrivant ainsi plus largement dans le champ artistique et l'histoire de l'art, elle concerne également l'éthique et le politique, par la façon dont elle engage l'exposition de l'intimité, la
recherche d'un fonds commun minimal réparti équitablement entre les humains par delà  la disparité des histoires singulières, ainsi qu'une dimension populaire, qui émerge alors de cette entreprise de narrativisation collective.

Artiste de son temps ' du nà´tre ', Sophie Calle oscille entre artisticité et dilettantisme, avec une nonchalance dont le comique n'a d'égal que le mordant. Fétichiste au sens le plus matérialiste quand il s'agit de réunir des indices ou de conserver des objets offerts qui vont ainsi devenir des reliques, mais aussi les signes tangibles et les preuves ostentatoires du passage du temps, elle appose sa signature sur des recueils dont elle ne s'attache pas pourtant à  être l'unique auteur, qu'il s'agisse des récits collectés ou des photos qu'elle fait parfois prendre. Son entreprise se fonde ainsi sur un questionnement de la valeur, qu'elle fait glisser du plan technique de la réussite plastique, dont elle souligne l'artificialité, au plan artistique de l'inventivité ou de la force imaginative de la conceptualisation, qu'elle désacralise cependant ou dont elle indique aussi la limite en confiant aux soins de la contrainte arbitraire l'initiative de ses réalisations ou projets, dans la lignée des écritures de l'Oulipo, Perec en tête, et à  l'instar des décisions de sa vie qu'elle peut jouer au dé. Ce rapport entre le vivre entendu comme pratique de la vie, et la réalisation artistique prise comme sublimation voire simplement organisation de ce vivre, dans la perspective notamment de sa transmission, mine autant qu'il l'alimente le processus créatif. Il devrait de ce fait guider les débats de cette « journée sous le signe de Sophie Calle », qui se veut un hommage à  Doubles-jeux et à  la collaboration avec Paul Auster.

À partir de là , les notions d'auteur, de portrait, d'histoire; les questions génériques de l'autobiographie, de l'autofiction, du témoignage, de la mise en récit du quotidien; la compétition ou la corrélation entre texte et image, qui oblige à  interroger leur statut respectif comme leur mise en regard; la mise en avant de l'ordinaire; le lien étroit et nécessaire entre privé et public, singulier et collectif, individuel et social; les modes opératoires de la filature, de la fouille, du travestissement, de la sollicitation de récits auprès de tiers inconnus ou proches, de la redite ou réplique sérielle, du recyclage, se présentent comme autant d'aspects d'une confrontation entre réalité et fictionalité qui opère dans les termes d'une transformation de l'empirique du monde en représentations explicitement signalées comme telles. Aspects qui méritent à  la fois d'être traités et dépassés, comme Sophie Calle nous y invite par sa refonte ambivalente des catégories traditionnelles, son déplacement des frontières aussi bien entre genres qu'entre disciplines, créateur et spectateur, maître d'oeuvre et participant, regardé et regardant, enfin par l'ironie chronique qui habite la prose et sous-tend les livres d'images comme les expositions de celle qui ne se définit ni comme photographe ni comme écrivain mais comme « artiste narrative ».

Les propositions de contribution des chercheur-e-s et étudiant-e-s aux cycles supérieurs de l'ensemble des disciplines concernées sont les bienvenues.
Elles doivent parvenir par courrier électronique (snauwaert.maite@free.fr / figura@uqam.ca) avant le 30 novembre 2004 sous la forme d'un résumé d'une page maximum comportant un titre et les coordonnées complètes de son auteur.


Comité scientifique : Martine Delvaux, Bertrand Gervais, Maïté Snauwaert.


Organisation : Maïté Snauwaert
Figura, Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire
Directeur Bertrand Gervais
Département d'études littéraires
Université du Québec à  Montréal
C.P. 8888, succ. Centre-ville
Montréal (Qc) H3C 3P8
Tel : (514) 987-3000 poste 2153
Fax : (514) 987-8218
figura@uqam.ca
snauwaert.maite@free.fr

  • Adresse :
    Université du Québec à Montréal