Questions de société

"Un pan du monde universitaire s'installe dans la dissidence" (Le Monde) - Le gouvernement dénonce des « noyaux de radicalisation » - (Libération - 26.03.09)

Publié le par Bérenger Boulay

Sur cette page: 

- Un pan du monde universitaire s'installe dans la dissidence, par Luc Cédelle et Catherine Rollot Le Monde, 26.03.09.

- Enseignants-chercheurs : le gouvernement dénonce des « noyaux de radicalisation » - Libération & AFP,  26.03.09.

Il paraît que "les dossiers litigieuxs'amenuisent" (ci-dessous), puisque c'est écrit dans Le Monde ...

Sur le traitement de la mobilisation universitaire dans Le Monde: Le Monde et le mouvement universitaire (Acrimed 18/03/09)

Un pan du monde universitaire s'installe dans la dissidence, par Luc Cédelle et Catherine Rollot LE MONDE | 26.03.09

http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/03/26/un-pan-du-monde-universitaire-s-installe-dans-la-dissidence_1172707_823448.html#xtor=AL-32280184

Amorcé début février,le mouvement universitaire ne faiblit que lentement malgré lesconcessions gouvernementales. Mardi 24 mars, la huitième journée demanifestations a été la plus faible depuis le 2 février, date du débutde la mobilisation. Simple pause après le grand rendez-vousinterprofessionnel du 19 mars ou reflux définitif du mouvement ? Jeudi26 mars, la nouvelle journée d'action lancée par l'intersyndicale dusupérieur et de la recherche servira de test.

Selon le ministère de l'enseignement supérieur, les cours restentannulés dans une dizaine d'universités, et ce depuis plusieurssemaines. Une vingtaine d'autres seraient touchées ponctuellement et àdes degrés divers par des actions qui vont du blocage partiel aux "cours alternatifs".

Beaucoup d'étudiants attendent désormais chez eux que les coursreprennent, mais tout un pan du monde universitaire et étudiants'installe dans la dissidence, même si les dossiers litigieuxs'amenuisent.

Après une nouvelle nuit de discussion avec les syndicats, le projet controversé de réforme du statut des enseignants-chercheursa été de nouveau amendé, mardi 24 mars, lors d'un comité techniqueparitaire. En signe de désaccord, les élus du Snesup-FSU, syndicatmajoritaire, et FO ont quitté la réunion avant la fin les discussions.

Le décret a été néanmoins adopté par 17 voix pour et 5 abstentions. Il devrait être adressé au Conseil d'Etatdans quelques semaines. A l'issue de cette réunion, le Snesup-FSU, quiaurait souhaité des modifications sur la modulation de service desuniversitaires, a appelé à "intensifier les mobilisations de la communauté universitaire pour l'abandon du décret".

S'agissant de la réforme de la formation des enseignants du primaire et du secondaire, l'annonce par Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale, du report à 2011 des nouveaux concours d'accès à l'enseignement a été reçue comme une "avancée", mais toutes les composantes du mouvement veulent maintenant obtenir de nouvelles mesures.

Et certaines veulent beaucoup plus : réunie lundi à Strasbourg, laCoordination nationale des universités, où sont représentés lessyndicats et les collectifs Sauvons la recherche et Sauvonsl'université, a estimé que les deux ministres "doivent partir". Elle a réclamé l'"abandon" des réformes, l'abrogation de la loi sur l'autonomie des universités et du pacte pour la recherche.

Luc Cédelle et Catherine Rollot.

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Enseignants-chercheurs : le gouvernement dénonce des « noyaux de radicalisation » - Libération, 26 mars 2009

http://www.liberation.fr/societe/0101558256-enseignants-chercheurs-le-gouvernement-denonce-des-noyaux-de-radicalisation

Le ministère de l'Enseignement supérieur affirme constater « une tendance générale à la baisse des perturbations dans les universités, mais aussi quelques noyaux de radicalisation » avec les occupations de la Sorbonne et du CNRS.

Deux symboles de l'université et de la recherche, la Sorbonne et le CNRS, étaient occupés jeudi par des manifestants dénonçant les réformes dans l'enseignement, le gouvernement parlant de « noyaux de radicalisation » parallèles à une « baisse des perturbations ».

Une centaine de chercheurs occupaient le siège duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) dans le 16earrondissement à Paris, après avoir perturbé le matin la tenue d'unConseil d'administration de l'organisme pour s'opposer à ce qu'ilsconsidèrent comme son « démantèlement » et aux « suppressions d'emplois ».

Par ailleurs une partie des bâtiments de la Sorbonne « historique »(Ve arr) étaient partiellement occupés jeudi après-midi par environ 150personnes, des personnels (enseignants et « Biatoss ») de Paris-I,Paris-III, Paris-IV et de l'Ecole pratique des hautes études (EPHE).(Lire ici notre reportage)

L'occupation, décidée par une assemblée généraleinterfacultés des personnels des universités concernées, entendexprimer l'« exaspération de ne pas être entendus après huit semainesde grève » et contester le fait que les entrées soient filtrées.

A Brest, le colloque annuel de la Conférence desprésidents d'université (CPU) qui se tient jusqu'à vendredi a étésuspendu jeudi après l'envahissement de la faculté par des dizainesd'étudiants, selon la police.

Dans la matinée, la CPU, satisfaite de l'évolution dessujets de conflit dans les universités, avait invité à ce que lesenseignements reprennent dans les établissements perturbés et à ce quel'organisation des examens y soit mise en oeuvre.

Par ailleurs, le local d'un bâtiment occupé de l'Université de Strasbourg (UdS) a été « vandalisé » dans la nuit de mercredi à jeudi et plusieurs ordinateurs ont été dérobés, selon le président de l'université.

De son côté, le ministère de l'Enseignement supérieur a dit constater « unetendance générale à la baisse des perturbations dans les universités,avec des reprises de cours, mais aussi quelques noyaux de radicalisation », a-t-il déclaré à l'AFP.

Selon le ministère, les « noyaux durs » concernent desmouvements menés dans les universités de Paris-IV, Rennes II etMontpellier III.

« Dans 15 à 20 universités, il y a des perturbations intermittentes, comme à Aix-Marseille I, Le Havre, Rouen, Paris VII, Toulon », a-t-on ajouté.

« Les cours reprennent dans d'autres endroits, comme au Mans, à Strasbourg, une partie de Rennes II, Limoges, dans un IUT à Rouen », a ajouté le ministère.

Pour autant, à Bordeaux, selon les présidences,Bordeaux III, I et IV étaient bloquées tandis qu'à Bordeaux II, seulsles cours de médecine étaient dispensés. Entre 750 (police) et 1.500enseignants-chercheurs, étudiants, lycéens, chercheurs ont défilé dansla ville.

En dépit de plusieurs reculs ou aménagements dugouvernement sur plusieurs réformes, le mouvement de protestation enest à sa huitième semaine.

(Source AFP)