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Transversalité, (in)difference, double conscience : des lieux actuels du comparatisme

Transversalité, (in)difference, double conscience : des lieux actuels du comparatisme

Publié le par Florian Pennanech (Source : Dr.Virginie Konandrie/ Dr. David K. N'Goran)

A ABIDJAN LES 25, 26 SEPTEMBRE 2010

Avec la conférence inaugurale du professeur Romuald-Blaise Fonkoua

Ce colloque voudrait procéder à une histoire sociale de la méthode comparatiste, de ses théories, de ses modes d'approche, de ses sujets et de ses objets d'application.

En effet, s'il fallait écrire le bilan de trois siècles de participation à l'oeuvre du monde, (XVIIIème-XXIème siècle), on dirait que le champ d'action de cette discipline, dans sa version relative aux littératures et autres sciences humaines, a reposé, fondamentalement, sur une pensée et une poétique certaines de la frontière. À force de traverser les aires linguistiques et culturelles, d'interroger les figures de soi et de l'altérité, de scruter les parentés proches ou lointaines des imaginaires et celles des esprits singuliers qui s'incarnent dans le corps de leurs auteurs sous les paradigmes réinterprétés de l' « étrangeté » et de « l'étranger », le comparatisme a honoré tant de fonctions lumineuses en contextes qu'il s'est hissé à une position incontournable de l'ensemble des humanités. Aujourd'hui, aux USA, au Canada, en France, en Grande Bretagne et dans bien d'autres universités en Afrique ou ailleurs, des attentes institutionnelles et savantes ont donné le jour à des domaines autonomes dits de « littérature, de philosophie, de grammaire, de biologie, d'anthropologie, d'histoire, de politique...comparées ».

Paradoxalement, le comparatisme, semble n'offrir qu'une configuration vaste et vague à l'identité épistémologique fragile; car ne possédant en propre que ses clôtures ouvertes, son insouciance de positivité, empruntant sans cesse sa nomenclature aux domaines voisins, avec des praticiens davantage spécialistes de grandes généralités, ne produisant, dès lors qu'un savoir fluctuant, ondoyant au goût intellectualiste prononcé.

À défaut de répondre à la question : « Qu'est ce que le comparatisme aujourd'hui? », ce colloque voudrait aider à constituer les acquis d'une longue histoire de pratiques diverses pouvant répondre de cette dénomination. Il rappellera, en termes d'herméneutique, d'esthétique, de critique, de poétique, de théorie, de discours, d'histoire de vie, de langues et de traduction, ce qui pourrait constituer la spécificité d'une épistêmê comparatiste, voire ses tracés pratico-socio-institutionnels, au sens où elle pourrait être justiciable d'un « champ scientifique» visible suivant l'entendement bourdieusien. Les interventions s'articuleront autour de trois axes

Axe1/ Herméneutiques, critiques, théories.

Ici, on présupposera que, de la « simple comparaison » au « comparatisme », la discipline, au fil du temps, s'est éclatée en un ensemble de schémas herméneutiques, critiques ou théoriques comme par exemple :

- l'imagologie – la thématologie - la mythocritique – la géocritique - l'interculturalité - la transculturalité - les mondes possibles – la théorie du chaos - les études de genres (gender studies) - les études subalternistes (subaltern studies), les théories de la réception, d'originalité, d'influence, d'adaptation et d'intertextualité – le structuralisme – la théorie du champ – etc.

Axe2/ Discours, représentations, histoires du monde.

Plus qu'une grille méthodologique, le comparatisme semble se donner à voir davantage comme une vision à part entière du monde. Il est à alors tout à la fois: discours (dicible, narrable, opinable) représentations (croyances, imaginaires), et histoire du/sur (le) monde en tant que corpus justiciable de l'idée de « branchement », voire de double-conscience. Allusion sera alors faite à:

- le discontinuum - Eux/Nous - le soi/l'autre - la dé-térritorialisation - le dé-racinement – moderne/ postmoderne – colonial/postcolonial – le genre viatique – la mobilité – le migrant - l'exil- - Le divers – l'hybride – le tout-monde - etc.

Axe3/Poétique, langues, traductions, biographies

Le « dit comparatiste » occupera le même axe paradigmatique que le « fait comparatiste ». Il s'agira alors de débusquer les postures comparatistes qui s'ignorent, s'incarnant alors dans des attitudes de création, de traduction, de désingularisation, de récits de soi. On pensera alors à:

Oral/écrit, francophonie, langues locales/langues dominantes, pidgin, la biographie, la paralittérature, la traductologie, etc.

Les propositions de communication (200 mots environs) en français et en anglais devront être reçues au plus tard le 30 avril 2010 aux adresses suivantes:

nkdavid2001@yahoo.fr