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Transmission, dispersion et démantèlement des savoirs dans la littérature francophone

Transmission, dispersion et démantèlement des savoirs dans la littérature francophone

Publié le par Camille Esmein (Source : Dominique Laporte)

Transmission, dispersion et démantèlement des savoirs dans la littérature francophone


Colloque à l'Université du Manitoba et au Collège universitaire de Saint-Boniface, les 6 et 7 avril 2006, sous la direction de Dominique Laporte et de Jean Valenti


Le discours littéraire apparaît souvent comme un véritable laboratoire pour la mise en forme des savoirs. De la transmission des savoirs (récits didactiques ou encyclopédiques, fables à caractère moralisateur, récits ou relations de voyage), à leur dispersion (récits à la première personne, écriture blanche et impersonnelle) jusqu'à leur démantèlement (la dialectique du novum avant-gardiste, les Surréalistes, Le Nouveau Roman, l'oeuvre de Beckett), le récit littéraire multiplie à loisir les ordres de représentation dans la perspective des savoirs et affiche même parfois une forte propension à se donner lui-même en spectacle sous l'angle de l'autoréférentialité. C'est dire à quel point, s'il délimite des territoires et établit des frontières, s'il interroge des conventions ou des lieux communs de la culture, il les reconduit ou les transgresse les uns comme les autres. À ce titre, le discours littéraire comporte une dimension anthropologique qui s'exprime dans les coordonnées personnelles (narrateurs, personnages
et axiologie), spatiales (lieux et descriptions), temporelles, événementielles et génériques (récits fantastique, érotique, policier, science-fictionnel) qui rendent possible ou non la mise en récit et l'organisation des savoirs sous tel régime (transmission, dispersion, démantèlement).

Dans cette perspective, quels savoirs la littérature francophone en général donne-t-elle à lire au juste? Varient-ils suivant une période et un contexte donnés? En vertu de quels facteurs et distinctions? S'agit-il de savoirs déjà institués? Sur quels fondements? Suivant quels processus de légitimation? Dans quelle mesure les notions d'épistémé, de discours social, ou encore de paradigme, peuvent-elles les recouvrer? Selon quels codes et systèmes de valeurs?

S'agit-il plutôt de savoirs informels ou implicites? De quels ordres? Sous-tendent-ils des savoirs déjà institués? Les sapent-ils à l'inverse? Opposent-ils, le cas échéant, des traditions populaires aux cultures institutionnelles? Selon quelles hiérarchies? Pourquoi et comment leur incidence s'exerce-t-elle dans ces conditions? Est-ce que l'anthropologie de l'imaginaire, la psychanalyse, la sociologie du discours littéraire et les sémiologies peuvent en rendre compte? Jusqu'à quel point? Selon quels critères épistémologiques? Moyennant quelles déformations, récupérations ou oblitérations? Et à quelles fins?

En retour, comment la littérature francophone prend-t-elle ces savoirs en charge? Pourquoi les mobilise-t-elle? Comment les aménage-t-elle à cette fin dans son économie textuelle propre? Les articule-t-elle selon des codes discursifs et génériques spécifiques? Lesquels? Quelles postures épistémologiques et herméneutiques prend-t-elle pour en rendre compte? Travaille-t-elle sous cet angle à les rendre signifiants? Les met-elle à plat? Établit-elle des protocoles de lecture à cet effet? Lesquels? Selon quels codes de lisibilité et systèmes de valeurs? Au profit de quelles autres significations? Moyennant quels réaménagements, le cas échéant? Se heurte-t-elle au contraire à des difficultés d'ordre épistémologique ou herméneutique? Lesquelles? Comment ces obstacles mettent-ils dès lors à l'épreuve sa capacité d'informer des savoirs, au sens philosophique du terme? Quelles tensions en découle-t-il? Des pertes de sens en résulte-t-il aussi?

La littérature francophone déroge-t-elle au contraire à des savoirs institués ou informels? Suit-elle à cet égard des finalités subversives, sinon autoréflexives? Pourquoi et dans quelle mesure? Instaure-t-elle en contrepartie d'autres savoirs? Lesquels? Selon quelles modalités? Invalide-t-elle à cet égard des savoirs préétablis? En vertu de quels critères? Comment dès lors se donne-t-elle à lire sans la caution de ces savoirs préétablis? Suivant quels nouveaux contrats de lecture? Quelles connaissances suppose-t-elle à cet effet chez qui la lit? En induit-elle de nouvelles? Établit-elle à cette fin d'autres paramètres? Lesquels? S'avère-t-elle sous cet angle autrement signifiante et effective que les savoirs institués et, a fortiori, médiatisés? À quelles conditions? Peut-elle amoindrir, le cas échéant, la confusion actuelle des idées et des valeurs sur Internet et dans les autres médias, par exemple? Parvient-elle aussi à lui substituer une nouvelle éthique des Lumières en ce début de millénaire?

Toute personne intéressée à apporter une contribution relative à la transmission, à la dispersion ou au démantèlement des savoirs dans la littérature francophone est priée d'envoyer le 15 décembre 2005 au plus tard un résumé de sa communication (250-300 mots) à l'un ou à l'autre des organisateurs.

Dominique Laporte St. Paul's College
University of Manitoba
70 Dysart Road Winnipeg (Manitoba) R3T 2M6
No de téléphone (204) 474- 9175
No de télécopieur (204) 474-7620
laported@cc.umanitoba.ca

Jean Valenti
Collège universitaire de Saint-Boniface
200, avenue de la Cathédrale
Winnipeg (Manitoba) R2J 0H7
No de téléphone (204) 237-1818 (poste 455)
No de télécopieur (204) 237-3240
jvalenti@ustboniface.mb.ca