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Traduire la littérature belge francophone. Itinéraires des auteur.e.s et des œuvres

Traduire la littérature belge francophone. Itinéraires des auteur.e.s et des œuvres

Publié le par Matthieu Vernet (Source : GRAVET Catherine)

Traduire la littérature belge francophone. Itinéraires des auteur.e.s et des œuvres

À la suite de la parution de notre premier ouvrage, Traductrices et traducteurs belges (Université de Mons, 2013 – ISBN 978-2-87325-07404), dont l’intitulé renvoie aux Portraits de traducteurs de Jean Delisle (Université d’Ottawa), nous souhaitons, dans le cadre d’un second ouvrage collectif, prolonger la réflexion sur les liens qui sous-tendent les relations entre littérature belge et œuvres traduites. Nous nous intéresserons cette fois à la diffusion des lettres francophones de Belgique par le biais de la traduction. Dans cette optique, nous adopterons deux approches dont la complémentarité nous semble susceptible de dévoiler les stratégies d’écriture mises en place par les écrivains-traducteurs.

La première approche consiste à dresser des portraits d’écrivains-traducteurs/d’écrivaines-traductrices ayant marqué un intérêt particulier pour les œuvres d’auteur.e.s belges francophones. À travers l’analyse de leur biographie intellectuelle, il s’agira d’inscrire le paradigme biographique dans un contexte plus large, à savoir la question du « pourquoi du traduire ». Dans cette optique, en s’appuyant sur les œuvres et les divers témoignages disponibles, les « portraitistes » seront amenés à répondre aux questions suivantes : Quelles sont les modalités du traduire ? Peut-on, à travers l’analyse de la traduction, dégager une poétique du traduire ? Quel est l’impact culturel de l’œuvre traduite ? En quoi le « matériau biographique » est-il révélateur de l’intérêt de l’écrivain-traducteur pour les lettres belges ?

La deuxième approche consiste à aborder la question de la traduction littéraire sous l’angle de l’œuvre traduite. Il s’agira dès lors de situer les textes, depuis leur genèse jusqu’à leur réception, dans le contexte plus large des phénomènes de transfert, de prendre en compte les modalités de passage d’une culture vers une autre. Cette approche donnera lieu aux questionnements suivants : Quels écarts, quelles pratiques concrètes d’appropriation du texte peut-on constater ? Quel est le contexte spécifique de réception ? Quel est l’impact des femmes traductrices sur l’ensemble des transferts culturels ? Quel sens donner aux mutations génériques (y compris, par exemple, adaptation musicale d’un texte narratif) ? Quels sont les phénomènes de transferts ayant contribué à la diffusion de l’œuvre ? Cette deuxième approche se veut résolument orientée vers les modalités de circulation de l’œuvre traduite. Elle part du principe que la traduction littéraire, en laissant entendre le « Faire » du texte de départ, assure non seulement le prolongement mais aussi le renouvellement du matériau littéraire.

À titre d’exemples :

Émile Verhaeren, Maurice Maeterlinck et les symbolistes belges ont été maintes fois traduits, citons les russophonesAlexandre Blok et Valéri Brioussov, l’Italien Gianni Montagna, Stefan Zweig et le fameux baron Oppeln-Bronikowski, Pompeu Fabra ou encore Attila József et Dezső Kosztolányi, en hongrois. Plus contemporains, Julio Cortazar s’attaque àMémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar et Ana Maria Moix à Amélie Nothomb. Maria-Luisa Spaziani et Lidia Storoni Mazzolani ont aussi traduit Marguerite Yourcenar. Eva Rechel-Mertens, la traductrice de Proust, s’intéresse à Marie Gevers. Et Jean-Philippe Toussaint cite lui-même ses traducteurs : John Lambert, Marianne Kaas, Jovanka Sotolova, Mirko Schmidt, Yu Zhongxian, Kan Nozaki, Bernd Schwibs, Zeng Xiaoyang et Roberto Ferrucci.

Aspects pratiques :

L’article sera rédigé en français.

Vos propositions devront parvenir au service de communication (catherine.gravet@umons.ac.be ou Av. du Champ de Mars, 17 – B-7000 MONS) au plus tard le 15 novembre 2014 ; vous préciserez le sujet choisi, avec un bref résumé des points que vous souhaitez aborder (environ 1000 caractères) ainsi qu’un titre provisoire et une première approche bibliographique.

Vous accompagnerez ce résumé d’un bref CV.

Le comité scientifique vous répondra au plus tard le 1er janvier 2015. Si votre contribution est conforme à notre projet, elle devra nous parvenir avant le 31 juillet 2015 pour que l’ouvrage puisse paraître, au plus tôt, au printemps 2016.