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Traductions latines de textes grecs

Traductions latines de textes grecs

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Arnaud Zucker)

Une des voies essentielles de la construction de la culture latine, et la forme presque native de sa littérature est la traduction et l’acclimatation d’originaux grecs. Depuis le IIIème siècle et les transcriptions latines de Livius Andronicus, tant dans les genres poétiques que philosophiques, historiques ou scientifiques (comme pour les traductions en vogue des Phénomènes d’Aratos ou desTravaux et Jours d’Hésiode), de nombreux lettrés latins s’exercent ou  s’adonnent à l’adaptation des maîtres grecs. Cette activité d’acclimatation linguistique, qui s’est opérée dans les deux sens, fut ininterrompue durant toute l’antiquité : les auteurs chrétiens ne furent pas en reste et les traductions latines de la Septante, ou de pères grecs (comme Origène, Grégoire de Nazianze, Basile, Jean Chrysostome…) ont des serviteurs parfois célèbres (Rufin, Jérôme,…) et une diffusion considérable. La «translation» peut être également envisagée dans la littérature politique ou juridique, voire pédagogique comme dans les Colloquia.

L’objectif de ce numéro est également d’accorder une place, à côté de la pratique culturelle et intellectuelle et de ses productions, aux réflexions théoriques sur la traduction : non seulement sur celles de Cicéron ou de Jérôme, privilégiées par George Steiner et commentées par Antoine Berman, qui ont fait l’objet d’études déjà nombreuses, mais en sondant d’autres auteurs  aussi comme Aulu Gelle, Quintilien, Augustin ou Boèce.