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Toponymie et pluridisciplinarité

Toponymie et pluridisciplinarité

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Abomo-Maurin Marie-Rose)

TOPONYMIE ET PLURIDISPLINARITE
Colloque International organisé par
Le Centre de Recherche Pluridisciplinaire de Yaoundé (CERPY).
Yaoundé les 16, 17 et 18 décembre 2010, République du Cameroun
Date limite : 31 juillet 2010

Contexte institutionnel
Le Centre de Recherche Pluridisciplinaire de Yaoundé (CERPY) est une association scientifique créée au Cameroun en avril 2010 par un groupe d'enseignants, de chercheurs et de professionnels sous l'initiative de Mme Marie-Rose Abomo-Maurin, professeur de lettres, chercheur et écrivain. L'objectif principal est de mettre en place d'un noyau de recherches pluridisciplinaires en littératures-linguistique-anthropologie, sciences de la terre, géographie, droit. Ces filières constituent des pôles dont la coordination est confiée à des spécialistes en charge de leur structuration et de leur développement.

Les objectifs spécifiques du centre sont :
- donner une impulsion nouvelle à la réflexion scientifique par la recherche pluridisciplinaire et la publication périodique d'une revue;
- organiser des journées thématiques : colloques, conférences et tables rondes, journées d'étude, voyages d'étude ;
- créer des métiers liés à la recherche et à ses applications ;
- constituer et mettre à disposition une base de données documentaire pour une recherche approfondie et adaptée et aux nouvelles exigences scientifiques ;
- permettre une formation continue aux métiers de la recherche ;
- mettre en place un réseau de partenariat avec des universités nationales et étrangères, des structures de recherche de toutes sortes en vue de développer le plus possible la recherche au Cameroun et en Afrique.

Le Centre organise un premier colloque dont le thème est « Toponymie et pluridisciplinarité », colloque qui est également l'occasion de faire connaître notre Association.


Argumentaire
Ce premier colloque organisé par le Centre de Recherche Pluridisciplinaire de Yaoundé (CERPY) donne le départ d'un ensemble d'activités que le Centre se propose d'offrir régulièrement aux chercheurs, tant au niveau national qu'international. Pour cette première rencontre, il nous a semblé intéressant de travailler sur une thématique transversale, Toponymie et pluridisciplinarité. Le choix d'une thématique transversale s'impose de lui-même, étant donné que le Centre fonde ses activités sur la pluridisciplinarité.
La toponymie, comprise comme science qui étudie les noms des lieux du point de vue de leur formation, de leur signification, de leur étymologie, de leur transformation, se situe à la croisée des sciences : géosciences, sciences humaines, sciences sociales, sciences juridiques… La linguistique dont elle constitue une des branches considérables, de même que les disciplines telles la géographie et ses invariants cartographiques, l'histoire et bien d'autres sciences sociales et humaines, investissent de plus en plus le champ de la toponymie pour en sonder les fondements et en élargir les horizons. La critique littéraire n'est pas en reste dans ce qu'on appeler un véritable mouvement exploratoire des riches territoires toponymiques.
Le colloque se propose, à travers des regards spécialisés, d'utiliser la complémentarité intrinsèque des disciplines pour aider la recherche à avancer dans un sujet qui, pris d'un point de vue global ou spécifié, se réserve encore d'immenses territoires non explorés, tout en faisant l'objet d'exégèses quelquefois limitatives et peu sensibles à la transversalité de sa nature et de ses orientations. Une telle approche permettrait de revisiter en profondeur la place et le rôle que la création littéraire comme les autres domaines du savoir scientifique accordent aujourd'hui à l'espace par l'intermédiaire du toponyme, considéré non seulement comme une entité géographique, mais aussi comme un marqueur spatial et territorial et un objet d'étude.
Pour ce qui est du texte littéraire, l'on a pu constater combien il peut contribuer à renforcer (voire mythifier) ou à défaire des constructions toponymiques, à actualiser ou à brouiller la mémoire textuelle ou collective. On a également constaté que nommer l'espace reste pour le roman surtout, le poème, la pièce de théâtre ou le conte aussi, une des modalités essentielles de structuration de la création.
Dans les textes littéraires africains actuels, l'intérêt pour la nomination spatiale revêt une importance particulière dans la mesure où le nom d'un lieu ne brille plus forcément par sa résonance poétique, ses sources historiques ou divines, son mode de découpage et d'organisation sociale, mais par une sorte de migration toponymique de la conscience, du délitement de l'espace local et réel au profit d'un espace virtuel, inconnu et fantasmé ; une sorte d'inhibition drastique de l'espace d'ici et une exaltation narcissique et jubilatoire de l'espace d'ailleurs. On le sait aussi, l'intérêt de la nomination de l'espace peut surgir de la spécificité des sols, de sa composition, des éléments qui le structurent.
La création littéraire, comme les sociétés dans leur ensemble, est donc au coeur d'un conflit spatial ; elle est le théâtre d'un affrontement toponymique dont il importe d'examiner les contours et de dégager le sens et la portée. C'est dans cette dynamique du conflit, entre autres, qu'interviennent les sciences juridiques non seulement pour résoudre les litiges, mais également pour préserver les intérêts individuels et collectifs.
Le domaine juridique intervient à plusieurs niveaux. En effet, il est difficile d'ignorer les dimensions aérienne et maritime de la toponymie. Celles-ci comportent de nombreuses données géostratégiques qui intéressent le droit international et la politique, en raison de certains enjeux majeurs. L'implantation d'un drapeau dans un espace n'a-t-elle pas de rapport avec une forme de toponymie ? Ne s'agit-il pas d'un geste symbolique au nom et pour le compte de l'humanité entière certes, mais dont la paternité (légitime) est redoutable ?
Quant à la l'espace maritime, au-delà de la piraterie aggravée de ces dernières années, tous les incidents et accidents/catastrophes (écologiques, politiques, économiques...) renvoient souvent, pour la détermination des responsabilités, à la précision ou dénomination des lieux (eaux territoriales, internationales...). Il s'agit d'une empreinte de toponymie qui concerne des spécialistes aussi divers que ceux du droit de la mer ou droit maritime ainsi que des géostratèges.
En Géosciences (géologie et géographie), la toponymie constitue un des éléments essentiels de la cartographie considéré comme un outil de développement. Les études paléoanthropologiques, historiques, géographiques, géologiques et linguistiques disponibles s'accordent pour présenter l'Afrique Centrale (encore appelée monde bantou), par exemple, comme un grand ensemble territorial soudé par l'histoire, la géologie et la géographie. Plusieurs localités portent les mêmes noms quand on passe d'un pays à l'autre et parfois même à l'intérieur d'un même pays. De ce fait, l'apparente hétérogénéité des paysages naturels et culturels de cet espace masque en réalité une réelle unité fondée sur de grands traits communs, dont la toponymie, le climat, la faune, la flore, les sols, les industries lithiques, la famille linguistique, le langage ou les arts du feu constituent les éléments visibles.
On le sait, la notion de toponymie ne se peut se départir de celle du temps. Comment se manifeste l'interaction espace-temps, par exemple dans l'histoire du Cameroun qui est passé de Camaroes à Kamerun et enfin à Cameroon/Cameroun ?

Voici quelques pistes de réflexion qui pourraient inspirer les communications. Il est possible d'envisager d'autres suggestions susceptibles d'enrichir les débats, sans perdre de vue la dimension pluridisciplinaire:

- Inventaire toponymique des lieux
- Mode de nomination, d'indentification et d'authentification spatiale
- Immobilité et mobilité intra ou extra spatiale
- Anonymat ou “a-toponymie” de l'espace
- Toponymie du réel et de l'imaginaire
- Ante et post-toponymie du récit
- Spatialisation de la parole
- Fabriques et commerce de l'espace
- Narrativité des toponymes
- Guerre des espaces
- Guerre des étoiles
- Droit national/international et toponymie
- Toponymie et genres,
- Nomination et réglementation spatiale
- Grammaire et pédagogie de la toponymie
- Toponymie rurale et urbaine, historique et politique
- Cadre écologique et géologique et production culturelle
- De la nomination à la virtualisation de l'espace…

Les résumés de communications seront adressés au plus tard le 31 juillet 2010 à chaque responsable de pôle :

1 - Pour la Littérature orale, l'Anthropologie et l'Ethnolinguistique :
Mme Marie-Rose ABOMO-MAURIN, abomomvondo@aol.com ;
2 - Pour la Littérature écrite :
Mme Alice-Delphine TANG, tangdelphine@yhoo.fr ;
3 - pour les Sciences juridiques
Mme Rachel-Claire, OKANI, okanirch@yahoo.fr ;
4 - Pour les Sciences humaines :
M. Joachim ETOUNA, jetouna36@yahoo.fr,
5 - Pour les Sciences de la Terre :
M. Rigobert TCHAMENI, rigotchameni@yahoo.fr.

L'auteur de la proposition de communication doit préciser les éléments suivants :

Nom
Prénoms :
Fonction ou statut :
Université, Institution ou Institut d'origine :
Courriel :
Titre de la communication

Mots clés: 5 mots maximum
Résumé: environ 1500 signes
Références bibliographiques principales: 5 à 10 titres
Comité scientifique du colloque


Pr. Justin BISANSWA, Chaire des littératures francophones et africaines, Université Laval-Québec
Pr. Ursula BAUMGARDT, INALCO, LLACAN/CNRS Paris
Pr. Joseph NDINDA, Université de Ngaoundéré
Pr. Richard Laurent OMGBA, FLASH, Yaoundé
Pr. Alphonse TONYE, FLASH, Yaoundé
Pr. Edmond BILOA, FLASH, Yaoundé
Pr. Marcelline NNOMO, FLASH, Yaoundé
Pr. Barnabé MBALLA ZE, ENS, Yaoundé
Dr. Lena SANDERS, Directeur de recherche au CNRS à Paris
Dr. Athanase BOPDA, Maître de recherche à l'INC
Pr. Jean Pierre NGUETNKAM, FS Université de Ngaoundéré
Pr. Rose YONGUE, FS, Université de Yaoundé I
Pr. Max VIDAL, ISTO, Université d'Orléans

Comité d'organisation
Mme Marie-Rose Abomo-Maurin, affiliée au LLACAN/CNRS Orléans, CERPY.
Mme Alice-Delphine Tang, Université de Yaoundé I, Faculté des arts, lettres et sciences humaines, Yaoundé, Cameroun, CERPY ;
Mme Rachel-Claire Okani, Université de Yaoundé II, Faculté des sciences juridiques, Yaoundé, Cameroun, CERPY ;
M. Rigobert Tchameni, Université de Ngaoundéré, Département des Sciences de la Terre, Ngaoundéré, Cameroun, CERPY ;
M. Joachim Etouna, INC, Yaoundé, Cameroun, CERPY ;
M. Jean-Claude Awono, Président de La Ronde des Poètes/Centre culturel Francis Bebey, Yaoundé, Cameroun, CERPY ;
M. François Nkeme, directeur des Éditions Ifrikiya, Yaoundé, Cameroun, CERPY ;
M. Benjamin Onanena, Directeur du Bureau d'Etudes et Transactions, Yaoundé, Cameroun, CERPY.