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Théâtre et Révolution

Théâtre et Révolution

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Martial Poirson)

Politiques du répertoire :
Archéologie des répertoires révolutionnaires

Musée de la Révolution française de Vizille et Université Stendhal-Grenoble III

Mercredi 30 et jeudi 31 janvier 2008


Colloque organisé par Martial Poirson


L'intérêt récent porté, dans le sillage de l'habilitation d'une conception pratique de la performance théâtrale, aux spectacles pendant la Révolution a permis de féconds développements des connaissances sur les spectacles de la période et sur les innovations en matière de décors, scénographie, costumes, accessoires, jeu dramatique, public... Il a cependant très involontairement et bien malgré lui éclipsé en partie au moins la question du texte dramatique et partant, du répertoire révolutionnaire, c'est-à-dire à la fois des très nombreuses créations et des non moins nombreuses reprises (souvent notablement modifiées) qui se montent sur l'ensemble des théâtres en liberté de la période révolutionnaire.
C'est pour contribuer à pallier ce manque, tout en intégrant les avancées en terme de connaissance des arts de la scène révolutionnaire – le texte de théâtre ne pouvant qu'être considéré, dans la perspective qui est la notre, comme un élément de mise en scène à part entière, comme le montrent les nombreuses interventions de comédiens et d'auteurs sur les manuscrits de souffleur et le hiatus entre texte joué et texte imprimé - que nous proposons aujourd'hui un colloque consacré aux répertoires des théâtres pendant la Révolution. Il s'agira notamment de mettre en évidence les expériences d'invention de forme ou de laboratoire d'écritures nouvelles, mais aussi les phénomènes de réécriture, d'adaptation et de reprise du répertoire préexistant, afin de s'interroger sur la complexité et les enjeux idéologico-dramaturgique de ces formes hybrides qui portent les stigmates de leur temps et d'idéologies qui placent le théâtre au coeur même de leur projet de réforme politique des moeurs et des sensibilités. On cherchera notamment à montrer la prédisposition de certaines formes, comme notamment le genre poissard, à véhiculer un certain nombre d'idées nouvelles qui peuvent s'avérer subversives.

Plusieurs pistes s'offrent ainsi à la réflexion, mais ne la limitent pas :
- La question de l'écriture dramatique révolutionnaire , envisagée du double point de vue du traitement (ou de l'euphémisation tout aussi significative) du référent historique, et de l'évolution formelles des genres, tous répertoires confondus (non seulement la révolution tranquille du Théâtre de la Nation et la révolution fébrile du Théâtre de la République, mais encore à l'Opéra-Comique, dans les théâtres de la Foire et des boulevards, ainsi que dans les théâtres de société), au contact des événements. Comment les dramaturges consignent-ils, dans des formes, des écritures et des genres adaptés aux circonstances exceptionnelles, l'histoire en train de se faire ? Répondre à une telle question permettra notamment de dissiper un préjugé tenace sur la présumée inexistence d'un réel répertoire révolutionnaire.
- La question des reprises révolutionnaires de pièces du répertoire de l'Ancien Régime , envisagées à partir des récents résultats des enquêtes quantitatives qui ont permis de faire le point sur les auteurs et les oeuvres les plus joués, autrement dit sur ceux qui sont passé avec succès de l'Ancien Régime aux idées nouvelles. Cet aspect rejoint celui des conditions de représentation et de réception du spectacle, et permet de bousculer un certain nombre d'idées reçues sur les oeuvres considérées comme « réactionnaires » ou « révolutionnaires » du répertoire d'Ancien Régime.
- La question de l'impact des conditions matérielles et sociales de production et de réception sur le texte dramatique , véritable palimpseste portant les stigmates de sa mise en pratique, envisagée notamment à partir de l'appropriation, par le public, du plus noble au plus populaire, des textes, et partant, par sa politisation, mais aussi de la censure révolutionnaire, envisagée à la lumière des récents travaux de dépouillement d'archives historiques, permettant d'établir une sorte de critique génétique de ces textes.
Ce type de colloque pourrait donner naissance à une équipe de recherches visant la publication d'une anthologie de textes dramatiques de la période révolutionnaire.

Evénements associés au colloque : Exposition de livres de théâtre appartenant aux fonds du Musée de Vizille et de la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française ; lecture-mise en espace de la Paméla de François de Neufchâteau représentée sur la scène du Théâtre de la Nation (réédition à Oxford, SVEC 2007 :4) ; cycle de lectures allant de La Mort de César, lue par Hervé Loichmol avec ses deux dénouements différents) au Marchand de Smyrne et à La Jeune indienne de Chamfort, en passant par L'Esclavage des noirs d'Olympe de Gouges.

Colloque organisé avec le soutien du Musée de la Révolution française de Vizille, de l'université Stendhal-Grenoble III, de l'UMR LIRE – CNRS, de la Société d'Histoire du théâtre, de la Voltaire Foundation et de la Comédie-Française.

Comité scientifique : Jean-Claude Bonnet (Université Paris IV – La Sorbonne) ; Christian Biet (Institut universitaire de France et Université Paris X) ; Gregory Brown (University of Nevada-Las Vegas) ; Alain Chevalier (Musée de la Révolution française) ; Pierre Frantz (Université Paris IV- La Sorbonne), Joël Huthowohl (Comédie-Française), Laurent Loty (Université Rennes II) ; Martial Poirson (Université Stendhal III et UMR LIRE-CNRS), Anne Saada (UMR LIRE-CNRS) ; Jacqueline Razgonnikoff (Comédie-Française).

Prière d'envoyer vos propositions de communication, d'environ 750 mots, incluant vos coordonnées, votre appartenance institutionnelle, une adresse postale et une adresse électronique avant le 1er septembre 2007 à martial.poirson@yahoo.fr


  • Responsable :
    Martial Poirson
  • Adresse :
    Musée de la Révolution française de Vizille