Revue
Nouvelle parution
Textuel n°52: Lectures de l'art contemporain

Textuel n°52: Lectures de l'art contemporain

Publié le par Bérenger Boulay (Source : M. Nachtergael)

Compte-rendu dans Acta Fabula : « Les fictionsplastiques de l'art contemporain » par ChloéConant

Ouvrage reçu,

MAI 2007

Parution du numéro 52 de la revue Textuel de l'U.F.R. L.A.C. (Lettres, Arts, Cinéma) de l'Université Paris-Diderot, consacré aux “Lectures de l'art contemporain” à la suite de la journée d'études éponyme qui s'était tenue le 28 avril 2006.

Textuel n°52, Lectures de l'art contemporain, textes réunis par M. Nachtergael, mai 2007, 115 pages, ill. en couleurs, 15 euros ttc.

Fictions et narrations dans l'art contemporain (1970 - 2000):

Textes, fictions, bouts narratifs ou bribes de récit, le spectateur du musée doit bien souvent se faire lecteur (voire détective) pour déchiffrer les indices disséminés dans les salles d'exposition.

Cette montée en puissance des productions narratives apparue dans les années soixante-dix avait alors été baptisée Narrative art par le galeriste new-yorkais John Gibson. Des artistes comme John Baldessari, Bill Beckley ou Robert Cumming élaboraient alors des oeuvres narratives dans lesquelles le texte accompagnait le mouvement inachevé et diffus de leurs ébauches de récit.

Pour raconter une histoire, il faut procéder à des opérations de montage et de séquençage primordiales dans la configuration narrative surtout quand il s'agit d'articuler des narrations émiettées. Ce processus de montage-démontage est révélé dans la vidéo Dial H-I-S-T-O-R-Y (1997) de l'artiste belge Johan Grimonprez qui dévoile à travers la technique du détournement les stratégies narratives télévisuelles. D'autres artistes comme le photographe Ugo Mulas et Jannis Kounellis, conscients des failles fictionnelles des images et de la possibilité de contrôler en amont l'histoire qui les concernera, participent eux aussi d'une fabrique de l'histoire qui sans vraiment falsifier, reconstitue artificiellement les événements.

Ces dispositifs narratifs établissent alors des espaces fictionnels où des personnages à l'identité indéfinie, figures labiles et évanescentes, traversent les écrans de cinéma, passent dans des installations qui mélangent textes, sons, objets ou photographies, à la manière des ambiances romanesques de Marcelline Delbecq et Agnès Geoffray.

L'artiste élabore ainsi des histoires selon une logique « filmographique », pour reprendre les mots de Jean-Max Colard, pour des personnages qui cultivent un certain goût pour la métalepse, la mise en scène de soi et le travestissement de la réalité, comme Thomas Lélu dans sa série Catherine (2005). Amaury Da Cunha, photographe et écrivain, appelle pour sa part ces interstices entre l'image et le texte des « Saccades » qui développent leur propre temporalité. Ces oeuvres pseudo-narratives fonctionnent alors comme des propositions fictionnelles dont le dispositif, par définition incomplet, reste en attente d'un nouveau discours critique.


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SOMMAIRE

Avant-propos. Les lectures de l'art contemporain (1970-2000)

- “Quand les oeuvres racontent des histoires. La mise en récit de l'art au XXe siècle”, par Magali Nachtergael

- “Au-delà de la séquence, la trame. La double dimension du récit dans le Narrative art”, par Perin Emel Yavuz

- “Johan Grimonprez, Dial H-I-S-T-O-R-Y (1997). Histoire(s) de la vidéo.”, par Sylvain Dreyer

- “Ugo Mulas, photographe de Lucio Fontana et Jannis Kounellis. Le changement du rapport entre photographes et artistes au tournant des années soixante”, par Giuliano Sergio

- “L'artiste ou l'écrivain ? Fabulations et postures littéraires chez Agnès Geoffray et Marcelline Delbecq”, par Cécile Camart

- “Filmographies”, par Jean-Max Colard

PORTFOLIO
- “Catherine”, Thomas Lélu, 2005.
- “Saccades. Photographies”, Amaury da Cunha, 2006.

Contacts :

Pour les commandes :

Evelyne Gilbert
evelyne.gilbert@univ-paris-diderot.

Université Paris Diderot
UFR « Lettres, Arts, Cinéma » case courrier 7010
Bâtiment des Grands Moulins – 75205 PARIS CEDEX 13
Tél. 01 57 27 63 46

Pour toute information complémentaire :

Magali Nachtergael
nachtergael@gmail.com