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Appels à contributions
Tabous : représentations, fonctions et impacts

Tabous : représentations, fonctions et impacts

Publié le par Marc Escola (Source : Bana Barka & Meutem Kamtchueng Lozzi Martial)

Appel à contributions pour un ouvrage collectif

Tabous : représentations, fonctions et impacts

Argumentaire

Tabou…un mot emprunté du tongan, une langue parlée par les Polynésiens, est défini par Wardhaugh comme «  l’interdiction ou l’abstention d’un acte qui dans toute société est perçu par ses membres comme néfaste, inapproprié ou immoral, dans la mesure où sa transgression pourrait leur causer de l’anxiété, de l’embarras ou un sentiment de honte » (2000, 234). Dans quasiment toutes les sociétés, il existe ainsi des choses, objets ou sujets, dont l’évocation en public est considérée comme inappropriée si elle n’est pas faite au moyen de circonlocutions. On les appelle « tabous » et on range derrière ce mot accommodant toute une série de questions liées à la divinité, à la malédiction, au racisme, au sexe, aux excrétions corporelles, à certaines maladies, à la mort, aux habitudes alimentaires et vestimentaires, à certaines orientations politiques et religieuses, bref à un ensemble d’objets et de trajectoires jugés offensants.

Ceci dit, il faut reconnaître aussitôt qu’il n’y pas d’unanimité entre les hommes sur ce qui doit être considéré comme tabou. En d’autres termes, ce qui est jugé tabou dans un environnement socioculturel donné peut très bien être considéré comme banal ou autorisé dans un autre, étant donné que ce qui provoque l’anxiété, l’embarras ou la honte dans le premier contexte peut parfois dans le second être considéré positivement, ou laisser les gens indifférents. Aussi, rendre compte de cette différence d’attitudes nécessite parfois que soit analysées les formes et représentations à travers lesquelles le référent du tabou est convoqué dans l’interaction, qu’elle soit directe comme au cours d’une conversation ou différée comme dans un texte littéraire. La fonction d’atténuation, perceptible à travers le recours aux euphémismes, signale ainsi en contexte délicat la volonté des interlocuteurs ou des auteurs « d’éviter de choquer, afin d’être élégant, courtois, digne ou distingué » (Mbangwana, 2002 : 168). Or si l’euphémisme essaie de changer le nom de la chose taboue afin de rendre son évocation moins choquante, il ne parvient pour autant pas à effacer la réalité, qui demeure latente, en attente d’être réactualisée par un interlocuteur moins circonspect, ou d’être mal interprétée par un lecteur peu averti.

Evoquer le tabou, dans un contexte postmoderne caractérisé par le questionnement systématique des catégories liées au sacré, ne va pas sans poser un certain nombre de questions auxquelles les hommes, qu’ils soient simples locuteurs ou artistes, répondent par des stratégies discursives destinées à atténuer ou à renforcer le choc des mots et images. En aval, la réaction du public suite à l’énonciation non conventionnelle d’un tabou permet de mesurer le seuil de tolérance du groupe ou d’évaluer la réactivité des instances, étatiques ou communautaires, chargées de veiller à ce que l’outrage, le blasphème, la profanation ou la diffamation ne viennent compromettre le vivre-ensemble.

En situant leurs réflexions dans les représentations, les fonctions ou les attitudes suscitées par l’énonciation du tabou, les contributeurs au présent ouvrage collectif sont invités à proposer des articles traitant cette thématique, dans les disciplines suivantes : langue(s),  linguistique, littérature orale et écrite, histoire et ethnologie. Les axes suivants pourront ainsi, sans être restrictifs, orienter les réflexions :

 

- Le langage et le tabou;

- Euphémismes et outrages ;

- Le tabou et les civilités ;

- Création littéraire et tabous ;

- Tabous et tradition orale ;

- Expression artistique et figuration des tabous ;

- Tabou, sexe et représentations de l’obscène ;

- Sécrétions corporelles et effluves ;

- Alimentation et tabous

- Sensibilités et censures

- Sujets/objets tabous

- Les tabous et l’éducation ;

 

 

Consignes aux auteurs

Les contributeurs sont invités à soumettre le résumé de leur proposition (300 mots maximum, mots clés inclus) en pièce jointe aux adresses électroniques suivantes : lozzimartial@yahoo.fr et banabarka@yahoo.fr. Les informations suivantes devront accompagner le résumé :

1. Le titre de l’article

2. Le nom et la structure d’attache de l’auteur

3. L’adresse email et le numéro de téléphone de l’auteur

 

Calendrier 

Date limite de soumission des résumés : 22 mai 2015.

Date de notification aux auteurs retenus : 15 juin 2015.

Date limite de livraison de l’article complet : 2 septembre 2015.

Date prévue pour la publication de l’ouvrage collectif : 20 décembre 2015.

 

Contacts 

- Dr Lozzi Martial Meutem Kamtchueng, Chargé de Cours, Enseignant en Linguistique anglaise, Département de Lettres Bilingues, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Université de Maroua (Cameroun) ;

Tel : +237675543941

 

- Dr Bana Barka, Chargé de Cours, Enseignant en Littérature africaine, Département de Lettres Bilingues, Ecole Normale Supérieure, Université de Maroua (Cameroun). Tel : +237677349966

Comité scientifique 

- Pr Biloa Edmond,Université de Yaoundé I ;

- Pr Kouega Jean-Paul, Université de Yaoundé I ;

- Pr Moukoko Gobina, Université de Yaoundé I ;

- Pr Saibou Issa, Université de Maroua ;

- Pr Mbangwana Nkad Paul, Université de Yaoundé I ;

- Pr Meto’o Maxime Etoua, Université de Yaoundé I ;

- Pr Bikoï Felix Nicodème, Université de Yaoundé I ;

- Pr Apuge Etuge Michael, Université de Maroua ;

- Pr Ndinda Joseph, Université de Douala ;

- Pr Dili Palaï Clément, Université de Maroua ;

- Pr Fotsing Mangoua Robert, Université de Dschang ;

- Pr Mbassi Ateba, Université de Maroua ;

- Dr Galy Mohammadou, Université de Maroua ;

- Dr Zouyane Gilbert, Université de Ngaoundéré.

 

Editeurs scientifiques : Dr Bana Barka et Dr Meutem Kamtchueng Lozzi Martial