Actualité
Appels à contributions
Surréalisme serbe

Surréalisme serbe

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Henri Béhar)

Le message ci-dessous a été diffusé le 9 juin 2008. Si nous avons reçu suffisamment de propositions concernant l'activité des surréalistes serbes, sur tous les plans, la réciproque n'est pas vraie : comment les surréalistes, en France et dans d'autres pays, ont-il perçu cette activité ? comment l'ont-ils intégrée à leur projet ? quelle fut leur influence réelle ? pourquoi certains ont-ils eu à coeur de publier des inédits dans les revues serbes ? Autant de questions qui mériteraient un développement spécifique, et pour lesquelles nous attendons encore des propositions.

Pour sa trentième livraison, devant paraitre au début de 2010 sous la direction conjointe de Jelena Novaković et de moi-même, la revue Mélusine consacrera un dossier au surréalisme en Serbie.

Le surréalisme serbe se développe en même temps que le surréalisme français. C'est un mouvement autonome et non une des branches du surréalisme parisien, mais ses représentants (Marko Ristić, Dušan Matić, Aleksandar Vučo, Djordje Kostić, Vane Živadinović Bor, Milan Dedinac, Oskar Davičo, Koča Popović) entretiennent des relations étroites avec les surréalistes de Paris (Breton, Aragon, Péret, Éluard, Crevel, Thirion) au cours d'une dizaine d'années. Il s'agit d'une coopération qui se déroule dans les deux sens. Ils signent des déclarations collectives, ils participent ensemble à différentes manifestations, ils échangeant des lettres et des textes pour les publier dans leurs revues respectives. Cette coopération ne repose pas seulement sur les contacts personnels, mais aussi sur les tendances communes des deux groupes, pénétrés du même esprit d'insoumission et de révolte, tendances qui se manifestent par les thèmes qu'ils traitent dans leurs textes théoriques et poétiques (position de l'homme dans le monde contemporain, rapport entre l'imaginaire et le réel, réhabilitation de l'irrationnel ; apologie du désir, de la folie, du rêve,  de l'écriture automatique, de l'amour, de la mort, de l'humour, de l'action révolutionnaire ; rapport envers la création romanesque, le symbolisme de la nuit, etc.) et par certains concepts communs qu'ils emploient dans l'élaboration de leur programme ("surréalité", "merveilleux", "hasard objectif"). Ces thèmes et ces concepts sont la base d'une unité typologique des deux mouvements qui évoluent de l'expérimentation avec l'irrationnel vers l'action sociale.

À la fois autonome en tant que mouvement et lié au surréalisme parisien par une coopération intense, le surréalisme serbe a enrichi la production surréaliste par un certain nombre de contributions originales qui méritent d'être connues en France aussi. De cela pourrait rendre compte un numéro de la revue Mélusine qui serait consacré au surréalisme serbe et qui serait organisé autour les axes suivants:

1. Historique des relations surréalistes franco-serbes ;

2. Concepts et thèmes communs (avec leurs modulations spécifiques) ;

3. Contributions des surréalistes de Belgrade au surréalisme parisien, et réciproquement ;

4. Choix de textes des surréalistes serbes (traduits en français). 

Envoyer vos propositions (titre + argument, une page maximum) d'urgence.

L'article lui-même ne devra pas excéder 25.000 signes, espaces et notes comprises.

Rappelons que les contributions pour les rubriques Variété, Réflexion critique et Documents peuvent parvenir en dehors de ces délais.

Adresser d'urgence vos projets à

novakovicj@sbb.co.yu ou  henri.behar@univ-paris3.fr

à Paris le 06/01/2009

Henri Béhar, Jelena Novaković